Accueil > Abu Ali Mustafa

Abu Ali Mustafa

Publie le dimanche 29 juillet 2007 par Open-Publishing

Je publie aujourd’hui la seconde interview de ma nouvelle série, “Saker interviews” (qui a débuté par celle du militant israélien de la paix, Ouri Avnery) avec Jonathan Cook, un journaliste britannique vivant en Palestine occupée et qui a récemment écrit un livre intitulé « Blood and Religion : The Unmasking of the Jewish and Democratic State » (Sang et religion : l’Etat juif et démocratique démasqué) publié par Pluto Press en Grande-Bretagne, en avril et aux Etats-Unis en Juillet 2006.

Jonathan, journaliste freelance dont les articles ont été publiés dans le Guardian, le Monde Diplomatique, Counterpunch et bien d’autres médias, est le seul reporter occidental à avoir choisi de vivre parmi les Palestiniens et qui couvre la lutte palestinienne sans être tenu par des allégeances aux médias de groupes (pour plus d’information sur le travail de Jonathan, visitez son excellent site Internet). [1]

Jonathan revient de la conférence « Israël-Palestine : un pays, un état » organisée par l’Université Complutense de Madrid sur l’avenir de la Palestine (et qui a adopté une résolution en forme d’appel dont le texte peut être lu ici). A son retour, Jonathan a
aimablement accordé un peu de son temps pour répondre minutieusement à mes questions, ce dont je lui suis très reconnaissant. The Vineyard of the Saker, le 15 juillet 2007.
J’aimerais tout d’abord revenir sur la conférence à laquelle vous venez de participer. Quel était son objectif, son importance et quel impact en attendez-vous ?

Je n’ai aucune autorité pour parler au nom du groupe. Ce que j’en dirai devra dès lors être
lu comme étant seulement mes impressions personnelles sur les débats. Dans les semaines à venir, je pense, nous publierons quelque chose dans le genre d’une déclaration de principes, qui donnera pour la première fois une voix collective au groupe.

Début juillet, quelque 16 professeurs d’université, journalistes et militants se sont réunis
dans un endroit appelé Escurial, tout près de Madrid, pour réfléchir à des moyens de
dresser le profil d’une solution à un Etat pour les Palestiniens et les Israéliens.

Aucun d’entre nous n’est naïf quant à nos chances de faire raisonnablement entendre une telle proposition actuellement. Trop d’intérêts sont en jeu pour qu’Israël, les Etats-Unis et
l’essentiel de la communauté internationale renoncent à accorder un soutien de façade à
la solution officielle : deux Etats pour deux peuples. Nous sommes néanmoins tous
conscients que quelqu’un se doit de faire remarquer que le cadavre de la solution à deux
Etats est froid depuis longtemps et que tenter d’y insuffler la vie n’est que perte d’un temps précieux, un temps pendant lequel des Palestiniens se font tuer et nettoyer du peu qu’il reste de leur patrie.

L’importance de la réunion tient, pour autant que je sache, dans le fait que c’était la première fois que des Juifs israéliens et des Palestiniens se rencontraient dans un forum public pour discuter des manières possibles de partager le territoire de la Palestine
historique. Ils ont exploré ensemble un nouveau paysage de possibilités politiques et c’était vraiment passionnant d’assister à cela.

Le moment choisi était important également. Il est clair que des décennies de machinations américaines et israéliennes, et l’échec des Palestiniens à voir émerger quoi que ce soit de tangible après leur longue attente d’un Etat, ont commencé à saper l’unité
palestinienne. Les combats dans Gaza sont un indice clair de la perte de direction politique au sein du leadership.

Les Palestiniens ont besoin d’une nouvelle vision pour remplacer celle, compromise et corrompue, offerte par le Fatah, et celle, limitée et restrictive offerte par le Hamas. L’argument en faveur d’un seul Etat laïc et démocratique peut offrir aux Palestiniens une telle vision unifiante de leur futur et peut, à plus long terme, persuader un nombre croissant d’Israéliens que c’est là que se trouve aussi leur propre avenir dans la région.

Rien de ceci n’est en passe de se produire du jour au lendemain et la réunion de l’Escurial est simplement conçue comme la première de nombreuses autres visant à étendre notre compréhension des problèmes et à élargir notre base de soutien.

Comme tout mouvement, il aura besoin de temps pour formuler les principales éoccupations d’une manière qui puisse attirer une audience plus large. L’espoir doit être que les Palestiniens voient rapidement qu’un seul Etat leur offre une issue à l’impasse
politique dans laquelle la communauté internationale les a conduits et aussi que les militants comprennent qu’il offre une solution juste.

Avec le temps, espérons-le, davantage d’Israéliens progressistes verront qu’un seul Etat est le seul moyen de garantir une solution équitable et pacifique pour les deux peuples.

Cela devient alors une question d’intégration du débat sur la solution à un seul Etat dans une campagne plus large - peut-être de boycotts et de sanctions - pour mettre la pression sur Israël.

lire la suite cliquez sous le lien ci-dessous

http://www.info-palestine.net/artic...