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Act Up-Paris : Cela fait 6 mois que le sida est "Grande cause nationale" 6 mois pour rien.

Publie le vendredi 24 juin 2005 par Open-Publishing

Act Up-Paris Communiqué 24 juin 2005

Marche des Fiertés SIDA : CAUSE TOUJOURS

Cela fait 6 mois que le sida est "Grande cause nationale" 6 mois pour rien.

Qu¹a fait le gouvernement pour améliorer le dispositif de lutte contre le
sida ? Où sont les campagnes publiques d¹information et de prévention,
massives et visibles ? Les services du ministère de la santé, bien loin de
profiter du label " Grande cause " pour imposer des mesures de bon sens, se
réfugient derrière pour ne rien faire et laisser les associations
travailler, avec des moyens toujours plus réduits, pour faire face à des
besoins de plus en plus importants.

Chaque nouvelle annonce de données épidémiologiques renforce un peu plus
l¹impression que la pandémie serait une fatalité, qu¹on ne peut rien y faire
et que nous hurlons en vain. Au cours des douze derniers mois, selon
l¹enquête presse gay 2004, 36 % des pédés ont eu au moins une relation
sexuelle non protégée. Cette proportion est de 27 % chez les séronégatifs,
45 % chez les séropositifs et de 30 % chez ceux qui ignorent leur statut
sérologique. La même étude indique que 41 % des homosexuels ont pratiqué une fellation non protégée avec exposition au sperme. Tous ces chiffres sont en
augmentation : la reprise des risques chez les homos est une réalité que
plus personne ne peut nier.

Face à la démission des pouvoirs publics, face à cette reprise dramatique
des comportements à risques, nous voudrions que cette Marche des Fiertés
soit l’occasion de renouveler nos appels à une communauté lesbienne, gay, bi
et trans soudée. La position tenue par la majorité des pédés depuis une
dizaine d¹année est par trop luxueuse. Nous payons tous le prix de
l¹indifférence généralisée de la communauté aux cris d¹alarme des
associations depuis près de dix ans ; le refus de condamner le bareback, qui
vante les mérites de la baise sans capote, l¹absence d¹égards vis-à-vis des
trans ou des jeunes gays qui se sentent moins concernés par le sida, la
complaisance vis-à-vis du Nokpote, l¹irresponsabilité de patrons
d¹établissements de sexe qui refusent d¹assurer le minimum de prévention :
tout cela fait autant de dégâts que l¹incurie des pouvoirs publics.

Il est urgent de se mobiliser pour ne pas perdre ce que nous avons gagné
depuis 10 ans et pour conquérir de nouveaux droits :

 l’égalité entre les homosexuelLEs et les hétérosexuelLEs
 une visibilité plus grande des séropositives et des malades du sida pour
lutter contre les discriminations
 des capotes, du gel et des gants à profusion et gratuits
 des centres de dépistage ouverts plus longtemps
 des consultations en prévention et en sexologie dans les hôpitaux et les
CDAG
 la reconnaissance des dégâts de l¹épidémie chez les trans
 un renforcement de prévention et de la lutte contre l¹homophobie, le
sexisme, la lesbophobie et la transphobie dans les établissements scolaires

Autant de revendications qui doivent être portées par une communauté
solidaire pour espérer trouver le moindre écho auprès d’un gouvernement
incapable de dépasser sa minable opération de communication intitulée "Sida,
Grande Cause Nationale 2005".

Contact presse : Jérôme Martin 06 84 47 20 92
Ou Eric Labbé 06 09 63 52 65