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Affaire Mitterrand : la manipulation du FN ?

Publie le lundi 12 octobre 2009 par Open-Publishing
16 commentaires

Les extraits de "La Mauvaise Vie" lus par Marine Le Pen comparés aux passages du livre

NOUVELOBS.COM | 09.10.2009 | 12:00

Les extraits du livre de Frédéric Mitterrand "La Mauvaise Vie" (éditions Robert Laffont, 2005), cités par Marine Le Pen lundi 5 octobre sont faits à partir d’un copié-collé de plusieurs passages d’un chapitre du livre.

Comparaison.

"J’ai pris le pli de payer pour des garçons [...] Évidemment, j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur le commerce des garçons d’ici .[...] Je sais ce qu’il y a de vrai. La misère ambiante, le maquereautage généralisé, les montagnes de dollars que ça rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. Mais cela ne m’empêche pas d’y retourner. Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves m’excitent énormément […] On ne pourrait juger qu’un tel spectacle abominable d’un point de vue moral, mais il me plaît au-delà du raisonnable […] La profusion de jeunes garçons très attrayants et immédiatement disponibles me met dans un état de désir que je n’ai plus besoin de réfréner ou d’occulter. L’argent et le sexe, je suis au cœur de mon système, celui qui fonctionne enfin car je sais qu’on ne me refusera pas."

Ce montage de citations du livre avait déjà été publié par le Front National le 1er octobre dans sa pétition appelant à la démission du ministre de la Culture.

Mais il circulait déjà sur le net : il a apparemment été copié-collé tel quel à partir d’un article publié le 29 septembre sur le site Agoravox, au moment où Frédéric Mitterrand apportait son soutien à Roman Polanski.

Les extraits de" La Mauvaise vie" dans leur intégralité :

Les passages lus par Marine Le Pen sont issus du chapitre "Bird", surnom d’un garçon rencontré en Thaïlande.

Il y est question de ses voyages en Asie.

Voici les extraits intégraux tirés de "La Mauvaise vie".

"La plupart d’entre eux sont jeunes, beaux, apparemment épargnés par la dévastation qu’on pourrait attendre de leur activité. J’apprendrai plus tard qu’ils ne viennent pas tous les soirs, ont une petite amie, sont souvent étudiants et vivent parfois même avec leur famille qui prétend ignorer l’origine de leur gagne-pain. (…)
Je mesure le chemin parcouru par la réputation des Français, depuis le french-lover hollywoodien des années 30 au pédophile planqué des années 2000. (…)
Contrairement à une assertion généralement colportée il y a peu de ruines sexuelles occidentales parmi le public, la clientèle est en majorité locale, d’âge moyen, bien convenable et sort en bande légèrement arrosée au whisky-coca. (…)
Evidemment j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur le commerce des garçons d’ici et vu quantité de films et de reportages ; malgré ma méfiance à l’égard de la duplicité des médias je sais ce qu’il y a de vrai dans leurs enquêtes à sensation ; l’inconscience ou l’âpreté de la plupart des familles, la misère ambiante, le maquereautage généralisé ou crapahutent la pègre et les ripoux, les montagnes de dollars que cela rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages et les enchaîne, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. (…)
Je m’arrange avec une bonne dose de lâcheté ordinaire, je casse le marché pour étouffer mes scrupules, je me fais des romans, je mets du sentiment partout, je n’arrête pas d’y penser mais cela ne m’empêche pas d’y retourner. Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves m’excitent énormément. La lumière est moche, la musique tape sur les nerfs, les shows sont sinistres et on pourrait juger qu’un tel spectacle, abominable d’un point de vue moral, est aussi d’une vulgarité repoussante.
Mais il me plaît au-delà du raisonnable. La profusion de garçons très attrayants, et immédiatement disponibles, me met dans un état de désir que je n’ai plus besoin de refréner ou d’occulter. L’argent et le sexe je suis au coeur de mon système, celui qui fonctionne enfin car je sais qu’on ne me refusera pas (…) La morale occidentale, la culpabilité de toujours, la honte que je traîne volent en éclat ; et que le monde aille à sa perte, comme dirait l’autre (…).
Je sais aussi très bien que tout cela n’est qu’une sinistre farce que je me raconte à moi-même. J’ai beau résister, le mensonge se délite quand je prends l’avion du retour, le réel me remet le nez dans ma merde dès que j’arrive à Paris, le remords m’attrape et ne me lâche plus d’une semelle, rendu furieux par la peur d’avoir failli perdre ma trace. (…)"

Un livre à succès qui fait polémique 4 ans plus tard

Le livre de Frédéric Mitterrand, paru en 2005, a d’abord été un ouvrage à succès, vendu à près de 190.000 exemplaires. Dans ce récit qualifié par un critique d’"autobiographie mi-réelle, mi-rêvée", le futur ministre revisitait son enfance choyée, son adolescence hantée par les blessures que lui vaut l’homosexualité.

Il y décrit son goût pour la clandestinité, l’habitude prise très tôt de payer les étreintes des garçons et ces "foires aux éphèbes" où le mépris de celui qui est payé n’a d’égal que le mépris de celui qui paye.

Parmi les scènes les plus fortes : des pages hallucinées dans des maisons closes de Thaïlande où des jeunes gens défilent devant des hommes venus du monde entier, des nuits pluvieuses à Djakarta où le narrateur cueille un "boy" aux allures de paysan athlétique.

"L’argent et le sexe, je suis au coeur de mon système, celui qui fonctionne enfin, car je sais qu’on ne me refusera pas", écrit l’auteur, face à cette profusion de chair à l’étal.

Lors de sa sortie, le livre n’avait suscité aucune des critiques dont il est l’objet de la part du FN - relayé par le porte-parole du PS Benoît Hamon.
"L’accueil de la presse avait été extraordinaire, unanime", se souvient Betty Mialet, son éditrice. "Quand on le lisait dans le corps du texte, cela n’a choqué personne. Il a été reconnu comme un vrai écrivain avec ce livre-là".

Pour elle, dans cet ouvrage, Frédéric Mitterrand "ne fait pas l’apologie" du commerce des corps, "il se torture littéralement, il pose les problèmes éthiques et moraux".

Ce succès critique s’est accompagné d’un grand succès public, avec une édition de poche et, annonce Betty Mialet, une prochaine parution aux Etats-Unis puisque la traduction en anglais du livre est en cours.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20091008.OBS3981/les_extraits_de_la_mauvaise_vie_lus_par_marine_le_pen_c.html

Messages

  • ca ne change rien au tourisme sexuel.
    J’ai lu le livre à sa parution et lez chap.11 ... m’était tombé des mains !
    Ah ! s’il était OS chez Renault .....

    • c’est vrai que le problème, c’est le fond de ce qu’exprime Mitterrand, qui est très ambigu. Qu’on cesse enfin de crier à la manipulation made in FN, ce n’est pas ça qui est choquant. En insistant ainsi, on offre encore au FN une occasion de se victimiser et de se placer au centre des débats... Je croyais révolue l’époque où tout ce qui était soulevé par ce parti était tabou ? Vous souhaitez vraiment revenir aux années 80 ?...

  • Le problème n’est pas de savoir s’il s’agit ou non d’une manip du FN mais de constater que Freddy a été nommé Ministre d’un gouvernement qui prône la tolérance zéro tous azimuts, et en particulier pour les délinquants sexuels.
    On peut donc se demander ce qu’il vient y faire...

    • Bien dit LL ... Pourquoi "transiger" avec EUX quand on voit la politique menée par Sarko and Corp. au "charme discret" de bourgeoisie et "au parfum" de F Haine... Certains "états d’âmes" les confortent tous à ne pas "faire de quartier" et ils ne s’en prive(ro)nt pas !!! M... alors 2002, 2005 et j’en passe !!!

    • C’est bien ce que je veux dire, en effet.

      Jouer aux "démocrates" et à "faire la part des choses" avec le FHaine dans une démocratie bourgeoise, en période de crise du capitalisme, je crois que c’est vraiment un luxe que l’on ne peut pas se permettre !!!

    • Sans les voix du FN en 2005 le TCE serait passé , et tu le sait .....

      .mais peut être que aprés tout cela n’aurait pas été si terrible que cela ....

      ...le traité est repassé par la fenêtre et en 2005 une défaite nous aurait évité ( la gauche anticapitaliste) de nous prendre pour les rois du casino, les champions du monde....avec plusieurs petits chefs à la tête exagérement enflée (cf melanchon , mais c’est pas le seul...)...

      .et c’est ça le probléme que l on traine 3 ans aprés .

    • Sans les voix du FN en 2005 le TCE serait passé , et tu le sait .....

      Mais vous mélangez tout là !!!!!

      Et donc, vas-y, tu veux dire quoi par là au juste ?????

      Tu crois que le rejet du TCE j’aurais été prête à le payer consciemment avec l’appui de l’extrême droite ? Et puis qu’y pouvait on et quelle est la signification de cela ?

    • ...rien de plus que la gauche anti capitaliste toute seule n’aurait jamais gagné .

      ( c’est d’ailleurs un peu pareil pour l’Irlande ....se réjouir qu’ils aient rejetté il y deux ans le traité de Lisbonne c’est bien , oublier pourquoi ils l ont rejetté c’est plus embettant)

    • Et personnellement contre les partis d’extrême droite, ZÉRO TOLERANCE, je serai prête, sans aucun scrupule, à dire qu’il pleut juste si Le Pen corp. disait qu’il fait beau.

      Eh, L.L. tu le dis en rigolant ou c’est sérieux ???

      Que tu prône la "tolérance zéro" pour le FN, OK. Encore que je suis aussi pour la "tolérance zéro" pour l’UMP, qui n’est pas plus démocratique, pas plus fréquentable, pas plus soft que lui.

      Surtout si tu te penches sur ceux qui le composent au sommet.

      Mais que tu soit prête à te ridiculiser en énonçant des contre-vérités comme de dire qu’"il pleut quand il fait soleil" simplement pour le "contrer" le FN là t’es pas du tout dans le coup.

      Parce que dans ce cas là simplement non seulement tu ne le "contres" pas mais tu le renforces face à l’opinion publique.

      Et autre chose est le FN en tant que dirigeants, et autre choses les corniauds qui votent pour lui.

      Un jour j’ai posé la question ICI sur ce qu’il faudrait en faire, de ces corniauds, si DEMAIN, BC, par exemple dirigeait la pays.

      J’attend ta réponse.

      Parce que si tu en est aux contre vérités simplement par haine t’est pas loin de l’assassinat de masse.

      Alors, qu’est ce qu’on en fait ??? On les passe au lance flamme ou on tente de comprendre quel est leur problème réel ??? Sans concession, mais avec le recul ???

      G.L.

    • faudrait voir à pas confondre le parti et son électorat

      et dans l’électorat en questio n ceux qui sont dans l’erreur et les autres !

      pour le coup des contre vérités oui c’était de l’humour

      le fond de ma position est sur la légitimité de ce parti à exister

      et évidemment je prends l’interdiction de l’UMP avec

      LL

    • Un jour j’ai posé la question ICI sur ce qu’il faudrait en faire, de ces corniauds, si DEMAIN, BC, par exemple dirigeait la pays.

      Salut G.L.

      Dans les ans de plomb en Italie on se pose souvent la question :

      "et si on est infiltre par les faf ?"

      ou

      "Et si on fait la révolution on fait quoi des faf ?"

      A la premier question on réponde :

      "dans la "militance" tous le monde travaille, donc on reste vigilant, mais c’est uniquement dans l’action que on va voir qui est qui... si on doit donne des tractes même un "infiltre" il va le faire... tu vois ce que on veux dire ?"

      "après la révolution les faf en général sont disparue, ou physiquement ou se cache dans l’ombre, a nous des illumine tous le coins ou peux se cache, la question c’est pas de les "élimine en période de paix" mais de le traite comme tous les monde... même droit mais en particulier les même devoir, pour le biens de la communité..." ;-)

      RF

  • Ben super !!! Ça progresse dites moi.

    Continuez donc à traiter le FN comme un parti "normal", un "parti comme les autres"
    , qu’il ne faut pas "diaboliser", à qui il faut accorder "la liberté d’expression", parce que on serait "en démocratie" et patati et patalo...C’est trop mignon !

    Encore quelques pas à droite et on sera bientôt en Italie. Et je peux vous dire que les Italiens n’ont pas encore tout vu avec Berlusconi, c’est ça le drame !!!!!

    J’imagine que, en plus, parmi celles et ceux qui défendent cela, il y a des tas de "gens de gôche" qui se sont fait bien peur en 2002 et ont voté Chirac comme un seul homme au second tour ???

    On n’a pas le cul sorti des ronces.

    Et personnellement contre les partis d’extrême droite, ZÉRO TOLERANCE, je serai prête, sans aucun scrupule, à dire qu’il pleut juste si Le Pen corp. disait qu’il fait beau.

    C’est pas une question de "vérité", de "oui mais quand même" , avec ces gens là. Vous jouez avec le feu, vous êtes fous. LL

  • Quelle est la différence entre l’UMP et le FN ?

    D’aprés un transfuge du second vers le premier (Peyrat ?), il n’y en aurait aucune si ce n’est que l’UMP a beaucoup plus de capacité à mettre en oeuvre concrètement les idées du FN que le FN lui même. Si c’est lui qui le dit...

    Dans ces conditions quel est l’intérét de savoir si un type qui accepte de servir un pouvoir d’extrême droite est victime d’une manip du FN ou non ? Ca relève simplement du réglement de comptes entre gens de la même chapelle non ?

    Que le PS en profite pour souffler un peu sur les braises, c’est parfaitement dans son rôle de "parti politique politicien" (d’autant qu’il est totalement à court de proposition sur l’essentiel).

    Enfin, je reste un petit peu sceptique sur l’attitude consistant à dire que le soleil se lève à l’Ouest simplement parce que Le Pen a dit le contraire.

    • Oui oui encore une fois ce discours là on connait... je ne le partage pas - que l’UMp soit en voie de "fascistoïdisation" ok sans nul doute. Mais ce n’est pas le FN -et ça ne le sera jamais.

      Que Sarkozy, par calcul, par goût etc .. emprunte (bcp) à l’extrême droite internationale, oui aussi. Mais sArkozy ne sera jamais Le Pen. Oui i l y a du Mussolini chez Sarkozy, d’uen certaine manière, mais Sarkozy ce n’est pas Mussolini.

      Sarkozy, c’est Berlusconi, à la rigueur.

      Encore une fois je renvoie à l’Italie où toute une partie de l’opposition bien pensante et mollassonne s’est repue durant des années de ces assimilations douteuses. Voilà oui Berlusconi est un ultra droite, mais c’est pas encore Fini et alliance nationale... Tu verras....ou plutôt, j’espère vraiment qu’on ne verra pas.

      Et tiens, je vais t’en donner ne serait ce qu’une seule, de différence :

       l’UMP n’a pas (pas encore ? ça on sait pas) mis en œuvre la "préférence nationale" si chère au FN.

      Et puis une autre :

       l’UMp n’en est pas (pas encore ? idem..) à la "tolérance zéro" en matière d’immigration.

      Voilà.

      Des différences y’en a encore qques unes, crois moi. La haine doit pas nous aveugler non plus (et bien sur je ne fais pas l’apologie de l’UMP hein :)).

    • Que l’UMp soit en voie de "fascistoïdisation" ok sans nul doute. Mais ce n’est pas le FN -et ça ne le sera jamais.

      Oui i l y a du Mussolini chez Sarkozy, d’uen certaine manière

      rien qu’avec ces 2 constats, on peut en conclure que l’ennemi principal est bien l’UMP !!!!

      Parce que le FN c’est un chef charismatique qui ressemble surtout à un vieux clown au bout du rouleau qui effectue son dernier tour de piste.

      Parce que Marine me paraît tout autant soluble dans l’UMP qu’un vulgaire Besson et autres Amara, Rocard ou Kouchner.

      Parce que compte tenu des institutions et d’un corps électoral capable de voter à 82% pour un Chirac en croyant sauver la France, je vois mal comment le FN pourrait gouverner en dehors d’une alliance avec l’UMP.

      Sauf à considérer, et je te concède que ce n’est pas à exclure, qu’une crise du capitalisme aussi (ou plus) dévastatrice que celle des années 30 est à venir, je ne suis pas persuadé qu’il faille faire une fixation sur le FN dont la vocation est avant tout de servir de repoussoir à tous les autres partis sur le thème "plus anti-facho que moi tu meurs".

    • En réalité, comme l’a dit si bien "Brutus", les partis du Pouvoir se partagent les tâches comme les dirigeants et DRH dans les entreprises ou les commissariats.

      le jeu c’est : "Le Bon, La Brute et le Truand".

      La "Brute" te met les coups de bottin sur la tronche. (Aujourd’hui ils ont du trouver autre chose car les agendas électroniques c’est un peu trop léger),

      Le "Bon" te propose un café et un sandwich en t’expliquant que l’autre c’est un enfoiré mais que lui c’est pas pareil, qu’il te comprend... Etc,

      Puis le "Truand" arrive qui te propose un deal pour que tu lui vendes tes potes contre quelques avantages.

      Et si ça marche pas de suite on recommence jusqu’à ce que tu ais compris.

      J’espère que vous avez pu faire quelques rapprochements avec différends partis du paysage politique français ?

      Et les méthodes employées ???

      C’est pourtant pas compliqué, non ???

      G.L.