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Affaire Siné : Jacques Attali dénonce " le nouvel antisémitisme ".

Publie le mercredi 30 juillet 2008 par Open-Publishing
23 commentaires

Dans la tradition juive, « dire du mal de quelqu’un provoque la mort de trois personnes : celui dont on dit du mal, celui qui dit du mal, et celui qui écoute ». C’est souligner combien médire est dangereux pour la société. Et en particulier combien il faut prendre garde avant d’accuser quelqu’un d’etre antisémite : Dans nos sociétés démocratiques, celui qui est ainsi dénoncé ne peut jamais s’en défaire ; il est marqué à vie par sa faute. Aussi faut il prendre garde à ne pas confondre une erreur de langage, qui peut arriver à n’importe qui, avec une conception du monde.

Dans son carnet, qui entraina son licenciement de Charlie Hebdo, Siné écrit : " Jean Sarkozy (…) est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le Parquet a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe ! Ce n’est pas tout : Jean Sarkozy vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! ".

On peut n’y rien déceler de problématique. On peut y voir, derrière le parallèle avec le plaignant arabe, un renvoi au conflit israélo-palestinien, où l’un serait injustement traité parce qu’arabe.

On peut aussi y lire (et ce n’est pas la première fois pour ce dessinateur) le retour de la vieille antienne antisémite : « Les juifs sont riches, donc se convertir au judaïsme permet de s’enrichir ».

Le débat confus qui en a découlé renvoie à la confusion régnant aujourd’hui autour de l’antisémitisme : ceux qui approuvent la Shoah ne sont plus très nombreux. Ceux qui la condamnent tout en étant ouvertement antisémites le sont un peu plus. Ceux qui assimilent les juifs à l’argent, au pouvoir, au capitalisme, à la puissance cachée, le sont beaucoup plus.

C’est pourtant un fantasme : non seulement les juifs ne sont pas plus riches que les autres, non seulement il n’existe pas plus de banquiers juifs, en proportion, que de banquiers chinois ou catholiques, mais, en plus, si les juifs sont devenus banquiers dans le passé, c’était sous la contrainte de l’Eglise catholique et des princes musulmans, dont les religions interdisent le prêt à intérêt.

Aussi, au moment où la finance porte une si lourde responsabilité dans la crise, il faut etre particulièrement vigilant : la recherche de boucs émissaires va commencer, dénoncés comme maitres de l’argent et du monde, manipulateurs habiles et comploteurs masqués.

Tel est le nouvel antisémitisme, si vieux…

Jacques Attali.

http://blogs.lexpress.fr/attali/

Messages

    • Pas moi. On ne peut pas lite Siné comme : « Les juifs sont riches, donc se convertir au judaïsme permet de s’enrichir ».

      Ce qui est évident, est qu’il pointe l’arrivisme sans complexe de Sarkozy junior. Pour le reste, il se contente de reprendre les propos de Patricks Gaubert, rapportés dans Libération du 23 juin... Le plus fort est que la LICRA annonce qu’elle va porter plainte !

      Extrait du Monde, 23 juin :

      Liens. Patrick Gaubert, président de la Licra et ami de Nicolas Sarkozy, assure n’avoir jamais parlé de ces questions avec lui. « Nous partions parfois en vacances ensemble avec une bande de copains juifs à moi, mais ne parlions jamais de religion. » Il remarque qu’aujourd’hui, le fils de Nicolas Sarkozy, Jean, vient de se fiancer avec une juive, héritière des fondateurs de Darty, et envisagerait de se convertir au judaïsme pour l’épouser. « Dans cette famille, on se souvient finalement d’où l’on vient », s’amuse-t-il.

      http://www.liberation.fr/actualite/monde/334081.FR.php

      jmw

    • Eh ben pas moi et je pense qu’une fois de plus, Attila a perdu une bonne occasion de se taire. Siné est aussi antisémite qu’Attila est de gauche, merde !

  • C’est sans doute le nouveau rapport Attali.Voir de l’antisémitisme la ou il n’existe pas.Mais peut etre est ce pour faire plaisir a naboléon et a sa famille.momo11

  • Dire "est juif", est "riche", "est juive et riche" est interdit par les penseurs géniaux Val et Attali.
    Condamner de jeunes arabes en mobylette est la règle de-presque toute- la police et la justice française .
    Ils sont les rois du discours bien pensant au service de leur porte-action et de leurs maîtres.
    Restont solidaires et corrosifs.

  • Est-ce que cette prise de position est une analyse ?

    Non.

    Est-ce que Siné a dit quoi que ce soit qui mette directement en relation les Juifs et l’argent ?

    Non.

    Notez bien que venant d’une personne pour qui critiquer un des hiérarques du PS ( qui n’a jamais fait mystère de sa passion pour le sionisme le plus à droite) en disant qu’on comprend mal comment on peut se prétendre socialiste en France et oublier les vertus cardinales du socialisme international aussitôt posé le pied à l’aéroport de Tel Aviv, c’est être antisémite, y’a vraiment pas de quoi s’étonner...

    Il a raison JA, le nouvel antisémitisme existe - c’est celui qui est propagé et répandu par ceux là même qui prétendent nous en prémunir. C’est celui qui est galvaudé à tout bout de champ pour clouer définitivement le bec à un ennemi politique.

    C’est bien dommage en tout cas, de lire de telles sottises, mais bon... faut pas oublier non plus qu’on parle du Môssieur à qui on doit toutes ces mesures qui sont en train de foutre la France en l’air....

    Ah, pardon... on n’a peut être plus le droit de parler de France non plus ??? Ni de nation ni de République ?

    Beh non , faisons gaffe... Si on soutient Siné et qu’en plus on a à cœur certains intérêts - le compte est bon, on est un gros facho qui mérite la corde.... (si en plus on est coco alors là.... ouïche...on est naturellement un "stalinien"...)

    Laissons le dernier mot sur Siné à la charmante Christine Al’Bbanel sinistre de la gris—culture :

    La ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel a déclaré lundi souhaiter "apporter son soutien" à Philippe Val, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, dans le cadre du licenciement du dessinateur Siné, indique un communiqué de la ministre.
    Christine Albanel "souhaite apporter son soutien" à Philippe Val "dont personne ne peut douter de l’indépendance d’esprit et de son attachement à la liberté d’expression". (sic) "Le dessin et les propos de Siné renvoient à des clichés et caricatures d’un autre temps que l’on aimerait voir disparaître à jamais", conclut la ministre (de la culture sic) .

  • Attali pense que ceux qui assimilent les Juifs au fric sont très nombreux :

    « Ceux qui assimilent les juifs à l’argent, au pouvoir, au capitalisme, à la puissance cachée, le sont beaucoup plus. »

    On a toujours su que, comme dans tous les groupes humains, les juifs riches sont une infime minorité parmi l’ensemble des juifs.

    Attali devrait s’en prendre à Philipe Val qui, dans une émission sur ARTE à propos du 11 sept, a dit comme ça que quand on est anticapitaliste, c’est qu’on est antisémite ! Car c’est bel et bien Philipe Val qui, tout en se présentant comme un défenseur des juifs, assimile par de tels propos le capitalisme aux Juifs !

    Attali pense que : « les juifs ne sont pas plus riches que les autres, non seulement il n’existe pas plus de banquiers juifs, en proportion, que de banquiers chinois ou catholiques » c’est peut-être vrai, je n’en sais rien et je n’ai pas les moyens de le savoir.

    Mais surtout Attali pense que : « si les juifs sont devenus banquiers dans le passé, c’était sous la contrainte de l’Eglise catholique et des princes musulmans, dont les religions interdisent le prêt à intérêt. »

    Et là, je ne suis pas sûr que cette fin de phrase ne contredise pas, par le simple fait historique, ce qu’Attali prétend en début de phrase (voir précédente citation), mais surtout, avec son "sous la contrainte", Attali est tout simplement ridicule !

  • On peut aussi y lire (et ce n’est pas la première fois pour ce dessinateur) le retour de la vieille antienne antisémite : « Les juifs sont riches, donc se convertir au judaïsme permet de s’enrichir ».

    Jacques Attali ne sait donc pas lire.

    Jacques Attali se rachète une virginité morale en accusant Siné d’antisémitisme. Pourtant, c’est bien lui, Attali, qui a pondu cet horrible rapport où le darwinisme social voisine avec l’ultra-libéralisme :

     l’immigration "choisie" ;
     la retraite au-delà de 65 ans ;
     la tva sociale ;
     la dérèglementation de nombreuses professions ;
     l’évaluation des fonctionnaires par les usagers ;
     la possibilité de ne pas appliquer la règlementation de temps de travail ;
     la rupture "à l’amiable" entre le patron et son employé ;
     suppression du principe de précaution...

    voilà les idées proposées par notre humaniste au grand coeur !

  • GLISSEMENT DU RAISONNEMENT :

    Quand Jacques Attali dit :

    **On peut aussi y lire (et ce n’est pas la première fois pour ce dessinateur) le retour de la vieille antienne antisémite : « Les juifs sont riches, donc se convertir au judaïsme permet de s’enrichir ».**

    il triche, parce que ce n’est pas dans le texte de SINÉ.

    Que dire alors du « Lapsus Calami" (..teux) de Laurent Joffrin ?

    Si Claude Askolovitch, moins imbu de lui-même
    n’avait pas fait cette intervention provocatrice,
    et que Val n’avait pas saisi l’occasion
    pour soumettre ou démettre SINÉ,
    il n’y aurait pas eu d’affaire.

    Vouloir mettre l’anti-sémitisme à toute les sauces,
    n’importe quand et n’importe comment,
    entretient et développe l’antisémitisme que, justement, il veut dénoncer.

    Il utilise sa notoriété dans ce combat douteux contre SINÉ, alors qu’il a les moyens de prendre un peu de hauteur dans ce délire.

    Il dessert la cause qui est la sienne.

    • Il ne triche pas c’est ce que maladroitement Siné a écrit en mélant le fait que
      le fils Sarko se convertissait pour épouser la petite Darty. Qu’il ne l’ai pas voulu
      je veux bien le croire mais ce qqu’il a ecrit est un racourci antissémite.
      Quand à l’argument sur le prêt avec intérét je voudrait rappeler que les juifs n’avait pas le droit de posséder ou de cultiver la terre. JP

    • Non, il n’y a rien d’antisémite, il reprend mot pour mot les propos de Patrick Gaubert, président de la LICRA relatés dans Libération du 23 juin 2008 :

      Liens. Patrick Gaubert, président de la Licra et ami de Nicolas Sarkozy, assure n’avoir jamais parlé de ces questions avec lui. « Nous partions parfois en vacances ensemble avec une bande de copains juifs à moi, mais ne parlions jamais de religion. » Il remarque qu’aujourd’hui, le fils de Nicolas Sarkozy, Jean, vient de se fiancer
      avec une juive, héritière des fondateurs de Darty, et envisagerait de se convertir au judaïsme pour l’épouser. « Dans cette famille, on se souvient finalement d’où l’on vient », s’amuse-t-il.

      http://www.liberation.fr/actualite/monde/334081.FR.php

      Si on lit quelque chose d’antisémite là, c’est qu’on est victime de ses propres préjugés.

      Pour ce qui concerne, disons l’histoire sociale des juifs, en Europe, cela est bien plus complexe, et surtout plus contrasté. Mais il est vrai, qu’ayant, d’une manière générale, difficilement accès aux réseaux institutionnels normaux, on peut en retrouver dans les circuits économiques parallèles et s’y enrichir, surtout si cela était utile au fonctionnement normal économique et politique. Mais, par exemple, les grands banquiers de la Renaissance, appartiennent aux grandes familles de la nouvelle aristocratie italienne.

      Pour ce qui concerne le travaille de la terre, il faut prendre garde à ne pas tout mettre au compte de l’antisémitisme : sous lé féodalité et l’ancien régime, personne ne se déplace et s’installe comme il le veut, où il veut.

      Il ne faut pas confondre, au moyen âge et sous l’ancien régime, le statut particulier des juifs (qui est contrasté selon les époques et les lieux), et la construction idéologique (politique) de l’antisémitisme.

      jmw

  • Beaucoup de bruit pour rien. Dans le temps, il arrivait couramment que des soupirants dépouvus des sacrements officiels de notre sainte Eglise obtiennent, sur site, une rapide mise à niveau avant de convoler avec la fille du bourgeois d’à coté. Maintenant il semblerait que nos cathos, qui ont compris que ça ne donnait pas toujours d’exellents paroissiens, aient mis cette pratique en veilleuse. Chez les juifs, apparemment, ça fonctionne toujours !

    Toutefois il ya une différence, le rappel de cette incongruité par un quidam fait de celui-ci un athée quand il sagit de pratiques chrétiennes, et un antisémite quand il sagit de pratique juives.....

    CN46400

  • Et qui a écrit ? :

    "En décidant de raconter cette histoire, on pourrait laisser croire qu’il existe un peuple juif uni, riche et puissant, placé sous un commandement centralisé, en charge de mettre en œuvre une stratégie de pouvoir mondial par l’argent. On rejoindrait par là des fantasmes qui ont traversé tous les siècles, de Trajan à Constantin, de Matthieu à Luther, de Marlowe à Voltaire, des Protocoles des Sages de Sion à Mein Kampf, jusqu’à tout ce que charrie aujourd’hui anonymement l’Internet.

    Pourtant, il est d’une importance capitale, pour les hommes d’aujourd’hui, de comprendre comment l’inventeur du monothéisme s’est trouvé en situation de fonder l’éthique du capitalisme, avant d’en devenir, par certains de ses fils, le premier banquier, et par d’autres, le plus implacable de ses ennemis. Il est aussi essentiel pour le peuple juif lui-même d’affronter cette partie de son histoire qu’il n’aime pas et dont, pourtant, il aurait tout lieu d’être fier".

    (in Les Juifs, le monde et l’argent, 4ème de couverture- Essai - Editions Fayard (ISBN 2253155802)

    Et, le meilleur (de mon point de vue) :

    "(...) Après l’amalgame entre Juif, argent et pouvoir d’État, voici celui entre Juif, argent et exploitation capitaliste. Alors que la doctrine juive impose aux communautés d’être utiles au monde, on les accuse de vouloir détruire.

    Tout comme le seul remède possible à la faillite a été l’élimination des Pereire, ici le seul remède à l’exploitation est, pense-t -on, la disparition du judaïsme, supposée entraîner celle du capitalisme. Ce lien entre capitalisme et judaïsme, à détruire l’un par l’autre, constitue la thèse d’un jeune philosophe né dans une famille de rabbis et de marchands juifs de Trèves (son père est Hirschel Ha Levi, sa mère Henrietta Pressburg Hirshel) converti au protestantisme quand il avait six ans. En 1844, quatre ans avant le Manifeste qui le rendra universellement célèbre, Karl Marx - puisque c’est de lui qu’il s’agit - publie (Sur la question juive), en réponse à Bruno Bauer qui, l’année précédente, proposait aux Juifs de s’assimiler pour s’émanciper.

    Pour Marx, le Juif est la matrice du capitalisme ; l’assimiler ne changerait donc rien à son statut. il ne peut s’émanciper qu’avec la disparition conjointe du capitalisme et du judaïsme. Dans ce texte épouvantable, l’une des sources involontaires de l’antisémitisme économique moderne, on peut lire : « Ne cherchons pas le secret du Juif dans sa religion, mais cherchons le secret de la religion dans le Juif réel. Quel est le fond profane du judaïsme ? Le besoin pratique, l’utilité personnelle. Quel est le culte profane du Juif ? Le trafic. Quel est son dieu profane ? L’argent. [...] La nationalité chimérique du Juif est la nationalité du commerçant, de l’homme d’argent. Le judaïsme n’atteint son apogée qu’avec la perfection de la société bourgeoise ; mais la société bourgeoise n’atteint sa perfection que dans le monde chrétien [...]. Le christianisme est issu du judaïsme et il a fini par se ramener au judaïsme. [...] Ce n’est donc pas Seulement dans le Pentateuque et le Talmud, c’est dans la société actuelle que nous trouvons l’essence du Juif de nos jours. [...] L’argent est le dieu jaloux d’Israël, devant qui nul autre dieu ne doit subsister. » Et Marx d’esquisser la théorie du capital, qu’il développera si longuement trente ans plus tard : « L’argent abaisse tous les dieux de l’homme et les change en marchandise. L’argent est la valeur générale et constituée en soi de toutes choses. »

    Puis, par un jeu sur le mot « émancipation », Marx entend démontrer que la libération du Juif implique que la société se libère du judaïsme : « L’émancipation politique du Juif, du chrétien, de l’homme religieux, en un mot, c’est l’émancipation de l’État à l’égard du judaïsme, du christianisme, de la religion en général27O. » Autrement dit, pour émanciper les Juifs - et avec eux les autres croyants -, il faut en finir avec toutes les religions et avec le capitalisme qu’elles fondent.

    Dans ce texte terrible, Marx explique que judaïsme et argent sont inséparables, qu’on ne peut éliminer l’un sans éliminer l’autre, que le travailleur peut, par une révolution contre la propriété privée, en même temps libérer de Dieu et du capital. Bref, par son combat, « le travailleur peut se rendre libre ».

    Anticapitalisme et antijudaïsme se mêlent ainsi dans une confusion dont beaucoup se nourriront après Marx. En effet, si pour lui c’est l’élimination du capitalisme qui entraînera celle du judaïsme, pour d’autres, la réciproque sera également vérifiée : éliminer le judaïsme - c’est-à-dire, pour eux, les Juifs - permettra de se débarrasser du capitalisme dont les Juifs sont la source.(...)"

    Ibidem, p. 385-387.

    Pour tordre définitivement le cou à ce tissu de mensonges, faits de coupes abusives et volontairement placées hors contexte (que l’auteur répètera peu ou prou dans sa "biographie "de Marx, qui n’en demandait pas tant...), voici le lien vers les archives Marxistes où vous trouverez le texte en question de Marx, qui date de 1843, et je cite notamment le passage dans son intégralité (ce qui lui confère un sens bien différent - mais quiconque connaît un minimum Marx s’en doutait, s’il en le savait) :

    "(...)L’émancipation politique du Juif, du chrétien, de l’homme religieux en un mot, c’est l’émancipation de l’État du judaïsme, du christianisme, de la religion en général. Sous sa forme particulière, dans le mode spécial à son essence, comme État, l’État s’émancipe de la religion en s’émancipant de la religion d’État, c’est-à-dire en ne reconnaissant aucune religion, mais en s’affirmant purement et simplement comme État. S’émanciper politiquement de la religion, ce n’est pas s’éman­ciper d’une façon absolue et totale de la religion, parce que l’émancipation poli­tique n’est pas le mode absolu et total de l’émancipation humaine.(...)"

    Pas vraiment le même sens non ?

    Aussi je pose la question :

    Qui, dans ce texte ou dans ce qu’a écrit Siné, agit de manière militante, déterminée ET contre l’avis de nombreux "membres" (et pas des moindres, qu’ils soient religieux ou laïques ...) de la prétendue "communauté", pour assimiler totalement juifs (sinon pire, "le peuple juif"), argent et capitalisme, sinon l’auteur lui-même, en prenant par là le risque d’offrir une contrefaçon intellectuelle de la plus belle facture dans le passage sus-cité, par exemple, et en faisant dire à Marx ce qu’il n’a jamais dit ?

    Quel dommage que les communistes n’aient plus en magasin de Gramsci, d’Althusser ou d’autres pour vous épignler comme vous le méritez...

    La question ,la vraie, la seule, celle que vous et Ph. Val et d’autres essayez désespérément de noyer dans l’antisémitisme, ce n’est pas de savoir si vous êtes ou pas juif, si vous êtes ou pas religieux, si vous êtes ou pas sioniste, ça moi, j’ai choisi de m’en foutre et je m’en fous - la question, pour moi, est simplement de savoir si par hasard vous n’êtes pas, en réalité, un capitaliste véhément, militant, qui cache ses turpitudes derrière "un peuple mythologique", qui,au passage, ne vous a absolument rien demandé.

    La belle occaze - mais de quel droit imposez vous à tous les juifs du monde cette définition de la judaïté ? Cette manière d’être ou de ne pas être juif ? Cette manière d’aborder ou pas la question du Capital ?

    Il faut se demander si au delà d’un capitaliste, vous ne seriez pas en plus, et tout simplement, comme votre ami N. Sarkozy, un antimarxiste , voire, un anticommuniste viscéral ?

    Vous ne parviendrez pas à vous cacher longtemps encore en instrumentalisant comme vous le faites l’antisémitisme, en portant tort ainsi à tellement de gens,( juifs et goyim réunis), non, vous ne pourrez pas, car cela ne se peut pas.

    Le seul point sur lequel vous et moi nous soyons d’accord, c’est en effet sur un des devoirs fondamentaux (et non une simple "doctrine" c’est une mitzvah’ et vous faites semblant de l’ignorer !) des juifs envers le monde, un devoir de "faire le bien", va t on dire, et c’est pour cela que ce qui est fait aujourd’hui, par des gens comme vous et d’autres, ça n’est qu’une violation manifeste de ce devoir fondamental.

    Je maintiens que ce qui est reproché à Siné sous l’anathème terrible, honteux et l’accusation virulente "d’antisémitisme" c’est tout à fait autre chose, quelque chose de l’ordre de la défense du capitalisme-roi et de ses défenseurs les plus zélés, ce qui est poursuivi, c’est une critique de la conquête du pouvoir d’Etat par l’argent et les relations, et de l’autocratie capitalistique.

    Ce que dénonce Siné, c’est ce qu’a connu la France des année 30 avec le Comité des forges, la Synarchie, la Cagoule et j’en passe...Et on sait où tout cela nous mènera. Devant l’Histoire, ce sont les capitalistes qui sont co-responsables à jamais de la Shoah. Lisez les travaux implacables de Riz-Lacroix, Paxton, Hobsbawn et bien d’autres sur la question de la collaboration des "élites" avec le Reich !

    Il y a des milliers de juifs dans le monde qui ne sont pas capitalistes, ni riches, ni sionistes, des centaines ici qui ne trouvent pas ce que Siné a écrit "antisémite", et ils ne sont pas pour autant non plus "autophobes", "invertis" ou "honteux".

    Oui c’est finalement et comme toujours le rapport au capitalisme qui sur-détermine , qui détermine d’abord, l’homme moderne tel qu’il est né au 19ème siècle, pas la religion, ni le sexe, ni rien de toutes ces choses évidentes.

    Oui, on peut être un beau black de quarante ans, et être un salaud de capitaliste.
    Oui, on peut être juif, et être un salaud de capitaliste.
    Oui, on peut être une jolie jeune femme homosexuelle, et être un salaud de capitaliste.
    Oui, on peut être un journaleux ex-gauchiste, et être un salaud de capitaliste.
    Oui, on peut être un SMICARD, et être un collabo d’un salaud de capitaliste.
    Etc etc....

    Rien ne préserve de rien par essence, et surtout pas du capitalisme.

    Vive l’Algemeyner Yidisher Arbeter BUND !
    Vive la Yddish M.O.I. !

  • Félicitations I. Cohen. Voilà qui est bien pensé, bien dit et puisé aux bonnes sources. Ce genre de discours sur les grands médias ferait une société bien différente de la nôtre, qui sombre dans l’hystérie avant...avant de sombrer dans un nouvel inhumain, la nouvelle grande guerre mondiale que les Us et leurs alliés vont déclancher en Iran.

  • Cher Jacques Attali... l’âge vous fait perdre vos capacités de lecteur ?

    Déjà sur France Culture, cette querelle déplacée avec Ali Baddou...

    Aujourd’hui, M Attali lit à nouveau autre chose que ce qui est écrit dans le texte de Siné. N’importe quel locuteur francophone comprend : "Jean Sarkozy est prêt à tout pour arriver", M Attali lui comprend : "les juifs sont riches"

    Je crains que le fond du problème soit ailleurs : parler des juifs n’est plus autorisé par certaines personnes qui se verraient bien comme la police de la pensée et de l’expression. A présent, il faut écrire : "de confession telle qu’on ne peut pas dire laquelle", ou encore, poétique : "d’une origine que la bienséance et le respect des règles de l’expression libre et sous contrôle nous conduit à ne pas mentionner"... Ainsi, Siné eût dû dire : "la riche héritière dont nous tairons la religion, à laquelle d’ailleurs Jean S. entend se convertir"

    Ces gens, ces curés confesseurs, Val à leur tête, me font penser à ce que les oeuvres d’un Philipp K Dick avaient de terribles : le contrôle total des pensées, actes et disours au service d’une société dédiée à la consommation intégrale.
    Voilà de quoi Charlie Hebdo devient le nom grâce à Val et ses employés serviles, grâce à M Attali et son armée, les BHL, Alexandre Adler et autre Christine Largarde...

    Ce qui m’amuse par avance : la condamnation probable de Claude Askolovitch dans le procès que Siné lui lance (d’après ce que j’ai lu) pour injure et diffamation, à juste titre d’ailleurs.

    Ce qui m’amuse à présent : que pas une plainte n’ait été déposée contre Siné, ce qui montre clairement que ces accusateurs ne sont pas vraiment sûrs de leur fait.

    Quel joli été...

    PV