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Affaire de Karachi : Villepin attaque Sarkozy, l’Elysée réplique
Publie le samedi 20 novembre 2010 par Open-Publishing7 commentaires
Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy règlent à nouveau leurs comptes, cette fois dans l’affaire de l’attentat de Karachi. Vendredi soir, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a fait état de « soupçons » de corruption pesant sur la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995.
L’Elysée a vivement réagi, dénonçant des « insinuations » visant Nicolas Sarkozy, qui était à l’époque porte-parole de la campagne d’Edouard Balladur.
« Très forts soupçons de rétrocommissions »
Interrogé sur TF1, Dominique de Villepin a déclaré qu’il voulait être entendu par la justice « le plus rapidement possible (..) et si possible dès la semaine prochaine ». Secrétaire général de l’Elysée sous la présidence de Jacques Chirac, il a confirmé l’existence de « très forts soupçons de rétrocommissions » - c’est-à-dire des faits de corruption - en marge d’un contrat d’armement avec le Pakistan en 1994. Il a expliqué que Jacques Chirac, en arrivant à l’Elysée en 1995, avait « souhaité moraliser la vie publique internationale, c’est-à-dire interrompre tous les contrats qui avaient ou pouvaient donner lieu à rétrocommissions ».
Menacé avec Jacques Chirac d’une plainte des familles de victimes de l’attentat, l’ancien Premier ministre a assuré qu’il n’avait eu à l’époque « aucune information spécifique circonstanciée » sur un risque terroriste en cas d’arrêt de versement des commissions.
« Rumeur malveillante » selon Claude Guéant
Ces commissions « revenaient vers la France vers des personnalités politiques ou non politiques », selon l’ancien Premier ministre, qui n’a pas cité de noms. Mais selon une piste suivie par la justice, l’argent pourrait avoir servi à la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole. Les enquêteurs du Luxembourg estiment ainsi que l’actuel président a supervisé, à l’époque, la création de plusieurs sociétés luxembourgeoises par lesquelles ont transité toutes les commissions.
La réponse de l’Elysée ne s’est pas fait attendre. Peu après l’intervention de Dominique de Villepin, le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, a dénoncé une « rumeur malveillante » et des « insinuations » visant Nicolas Sarkozy. Le plus proche collaborateur du chef de l’Etat évoque, dans un communiqué, des « approximations » et « allégations calomnieuses, parfois présentées comme de prétendues certitudes, portées contre la personne ou l’action de Nicolas Sarkozy et qui ne reposent cependant sur aucun commencement de preuve ».
« Affirmer sans autre forme de procès que les conditions du marché d’armement Agosta avec le Pakistan auraient eu pour conséquence de contribuer illégalement au financement de la campagne électorale du Premier Ministre de l’époque, dont les comptes ont été validés par le Conseil Constitutionnel, relève de la rumeur malveillante qui vise à jeter le discrédit sur la vie politique de notre pays », ajoute-t-il.
Messages
1. Affaire de Karachi : Villepin attaque Sarkozy, l’Elysée réplique, 20 novembre 2010, 10:40
Pour comprendre le scandale de l’attentat de Karachi, une vidéo de 18 minutes est à voir absolument :
http://www.dailymotion.com/video/xfot27_sarkozy-poursuivi-par-l-affaire-de-karachi_news#from=embed
1. Affaire de Karachi : Villepin attaque Sarkozy, l’Elysée réplique, 20 novembre 2010, 10:45, par pilhaouer
Ben oui, a déjà été publiée :
http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...
Avec un fil de discussion qui débute.
2. Affaire de Karachi : Villepin attaque Sarkozy, l’Elysée réplique, 20 novembre 2010, 11:37, par himalove
Pourquoi ne parlez-vous pas de l’information cruciale que donne Villepin, hier soir, sur Tf1 : "Les commissions aux militaires pakistanais étaient entièrement versées lors de l’attentat du 8 mai 2002, à Karachi".
Si la chose est prouvée, la piste d’une vengeance fomentée par des généraux locaux non-payés s’effondre.
Pourquoi personne ne souligne que les intermédiaires qui ont été imposés au gouvernement français, lors du contrat d’armement avec le Pakistan, étaient tous d’anciens agents de la CIA...
Pourquoi pas un journaliste n’enquête sur le barbouze Claude Thevenet, à l’origine de la note "Nautilus" ; un espion, informé par des collègues du M16 et qui n’aurait jamais mis les pieds au Pakistan ! selon ses propres aveux.
Pourquoi aucun juge d’instruction français ne s’intéresse à un attentat similaire, survenu en 2004, dont ont été victimes à Gwadar, des ingénieurs chinois et leurs collègues pakistanais...
Pourquoi s’efforce-t-on d’occulter la période historique, très particulière, à laquelle a lieu l’attentat ?
1. Affaire de Karachi : Villepin attaque Sarkozy, l’Elysée réplique, 20 novembre 2010, 13:30, par Brutus
Voulez vous dire que les responsables de l’attentat pourraient être des agents de la CIA ?
2. Affaire de Karachi : Villepin attaque Sarkozy, l’Elysée réplique, 20 novembre 2010, 14:32
si c’est TF1 qui l’a dit .....BEN ....... ALORS ....
3. Affaire de Karachi : Villepin attaque Sarkozy, l’Elysée réplique, 20 novembre 2010, 15:50, par himalove
Possible quand on sait que le Pakistan a du attendre le 11 septembre 2001 pour connaitre une vague de terrorisme sans précédent.
3. Affaire de Karachi : Villepin attaque Sarkozy, l’Elysée réplique, 20 novembre 2010, 14:40, par arnold
L’Élysée en panique
Vendredi, Nicolas Sarkozy s’est échappé à Lisbonne, pour un sommet de l’OTAN. Il put éviter quelques questions gênantes. A 20 heures, Dominique de Villepin était sur TF1. De Lisbonne, Nicolas Sarkozy a raté l’intervention. A cette heure, il terminait une « photo de famille » avec ses collègues de l’OTAN, avant d’enchaîner pour un dîner protocolaire. Sur TF1, DDV a balancé. D’abord, il ira voir le juge Van Ruymbeke pour témoigner sur l’affaire Karachi. Ensuite, il confirme : « Oui, Jacques Chirac, quand il arrivé comme président de la République en 1995 a souhaité moraliser la vie publique internationale, c’est-à-dire interrompre tous les contrats qui avaient ou pouvaient donner lieu à rétro-commissions. Il est apparu que de très forts soupçons existaient dans deux dossiers, deux contrats, un contrat avec le Pakistan, le contrat des sous-marins, et un contrat avec l’Arabie Saoudite. » Puis il s’exonère : il n’y a pas eu de vengeance politique car Jacques Chirac n’a pas exploité ni médiatiquement ni judiciairement l’affaire. Enfin, il achève, c’est le coup de grâce : Chirac a demandé l’arrêt du versement des commissions destinées aux « étrangers non Pakistanais » et qui étaient « soupçonnés de revenir vers la France » . En d’autres termes, les deux intermédiaires imposés par Édouard Balladur fin 1994 : « ces commissions ne concernaient pas le Pakistan. »
A Lisbonne, Nicolas Sarkozy a sans doute reçu un compte-rendu de Franck Louvrier. On l’imagine secrètement enragé. Villepin l’attaque une nouvelle fois, lui qui s’est chiraquisé du mieux qu’il a pu... Quelle injustice !
On l’imagine stressé, inquiet au point de demander à Claude Guéant de réagir en son absence. Ce fut fait vendredi soir, par un étonnant communiqué officiel du secrétaire général de l’Élysée. C’est la seconde fois seulement, depuis la mise en cause de Nicolas Sarkozy dans cette affaire de Karachi, que l’Elysée réagit officiellement. Guéant évoque des « interprétations les plus fantaisistes. » Il ajoute, sans précaution, que la justice doit faire son travail mais que Sarkozy n’est pas concerné : « Il n’est en particulier pas acceptable que ce drame soit utilisé comme un argument de circonstance pour alimenter la démarche entreprise par ceux qui n’ont d’autre préoccupation que d’impliquer le Chef de l’Etat, par une succession d’insinuations, dans une affaire qui ne le concerne en rien. » Claude Guéant reprend aussi à son compte les déclarations d’Hervé Morin sur la levée du secret défense. Et il précise : « Affirmer sans autre forme de procès que les conditions du marché d’armement Agosta avec le Pakistan auraient eu pour conséquence de contribuer illégalement au financement de la campagne électorale du Premier Ministre de l’époque, dont les comptes ont été validés par le Conseil Constitutionnel, relève de la rumeur malveillante qui vise à jeter le discrédit sur la vie politique de notre pays. » Guéant poursuit son travail d’avocat du président français, expliquant que Nicolas Sarkozy n’était que le porte-parole, pas le trésorier ni le responsable de campagne d’Édouard Balladur ; qu’il n’a jamais, en tant que ministre du budget, « eu à approuver des commissions relatives à des marchés à l’exportation, la procédure d’agrément préalable en cette matière ayant été supprimée dès le mois d’octobre 1992 » ; et, mieux, que la négociation de ces ventes de sous-marins au Pakistan avait débuté avant l’arrivée son ministère.
Cette réaction de Claude Guéant appelle plusieurs remarques : Elle illustre d’abord l’agitation élyséenne sur cette affaire. Nicolas Sarkozy n’était pas directeur de campagne d’Edouard Balladur. Nous l’avons pourtant écrit, comme d’autres. D’autres aussi. C’est d’ailleurs ce que l’on peut lire sur Wikipédia, depuis des mois. Guéant explique ensuite que la procédure d’agrément préalable des commissions sur ventes d’armes a été supprimée en 1992. C’est vrai. Mais, selon nos informations, ce n’est pas vraiment le problème : l’agrément n’est plus préalablement requis pour démarcher et prospecter. Il n’en demeure pas moins obligatoire à la conclusion de la vente. La règlementation, consultable sur le site de la Direction des Affaires Stratégiques du ministère de la Défense, reste très claire : « la remise de l’offre engageant l’entreprise et en particulier la négociation d’un contrat aux fins de cession ou de livraison à l’étranger restent en revanche soumises au régime de l’agrément préalable. »
En d’autres termes, Guéant essaye de noyer le poisson...
source : http://www.marianne2.fr/sarkofrance/De-Bettencourt-a-Karachi-les-sales-verites-de-Nicolas-sarkozy_a262.html