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Ah, Sociale-Démocratie chérie !

Publie le jeudi 18 août 2005 par Open-Publishing
5 commentaires

" L’aptitude des sociaux-démocrates à emboîter le pas aux nationalistes et bellicistes lors de la première guerre mondiale avait édifié Kraus sur leur inaptitude politique et morale à faire front.

Où trouveraient-ils la force de résister, demandait-il, "alors que chaque fibre de leur être incline à pactiser" avec le monde comme il va ? Aussi ne les croyait-il pas en mesure de s’opposer à la barbarie montante. Pour Kraus, l’essence même de la "bêtise" sociale-démocrate, c’était le réformisme de principe, l’illusion de croire qu’on peut dîner avec le Diable, le refus systématique de l’affrontement, la volonté forcennée d’intégration, le désir éperdu d’être bienséant, de "mener une vie bien tranquille dans une jolie petite opposition sécurisante", et l’irrémédiable naïveté de penser que les bandits d’en face allaient respecter ces beaux sentiments et être assez raisonnables pour entendre raison " ...

Alain Accardo (extraît)
co-auteur de "Journalistes au quotidien" (Le Mascaret, 1995) et de "Journalistes précaires" (Le Mascaret, 2000)
in Le Monde Diplomatique (août 2005)

Messages

  • vive la social-démocratie.

    regardez tout de même lse pays nordiques par exemple...

    cette vielle rengaine contre la social-démocratie n’est pas nouvelle.

    "social-démocrate" était l’insulte extrême contre des personnes de gauche dans les années 70

    aujourd’hui, ce terme est renplacé par celui de "social-libéral" et avec la même argumentation. ceux qui auraient une autre vision politique que l’extrême gauche seraient de fait en réalité des gens de droite déguisés...

    souvenez vous des années 20 et 30 en France dans l’après congrès de tours.... on fustigeait les "socio-traitres" avec à leur tête léon BLUM.

    toujours ce même genre de stigmatisation, la volonté de mettre l’autre au pilori, de le mettre au banc des accusés pour crime de haute trahison...

    je suis de gauche, social-démocrate et réformiste et j’aimerais vraiment que l’on arrête d’insulter et d’injurier les gens de gauche comme moi. un peu de respect.
    car ces méthodes me font vraiment penser aux interrogatoire de l’aveu de costa-gavras.

    allez voir nos amis qui pendant 40 ans ont été de l’autre côté du rideau de fer, parlez de 1956 aux Hongrois, parlez de 1968 aux tchèques et aux Slovaques. parlez leur de cette gauche "radicale", de l’extrême gauche nostalgique de cet ancien régime représentée aujourd’hui par la lcr et lo.

    le pc quant à lui a évolué, et la participation de ministres communistes a permis de contribuer à faire avancer les choses (je pense notamment à l’action de l’ancienne ministre des sports, MG Buffet par exemple).

    • On a souvent fait des bilans, très orientés, de l’expérience communiste ou de celle des ex-pays "socialistes".

      On en a peu fait concernant la sociale démocratie au pouvoir, très régulièrement, en de très nombreux endroits.

      Elle est certes "soft" en apparence mais féroce dans les faits.

      Elle a toujours été le recours politique des exploiteurs effrayés par la colère des peuples.

      Que des militants "sociaux démocrates" sincères et courageux existent, est une chose exacte.
      Que la sociale démocratie, dans son ensemble et dans son histoire, soit digne d’un exhaustif "livre noir" (cf la bande à Courtois) ne l’est pas moins.

      Marc

    • Il y a un petit problème de confusion dans les termes :

      Ainsi les bilans des partis socialistes, socio-démocrates ou travaillistes sont controversés et divers...

      Certains ont tout à la fois été du côté de très grands crimes (pour le PS français : Soutiens à la boucherie de 14-18, pleins pouvoirs à Pétain, continuations et emballements des guerres coloniales, Indochine et Algérie, etc.) et participants de réformes aynt amélioré le sort concret des salariés et d’autres couches populaires...

      Oublier un aspect et ne se concentrer que sur l’autre est evidemment réducteur.
      Et penser que puisque les crimes du stalinisme ont été grand, la social-démocratie n’en aurait pas commis ou que ceux-ci seraient négligables n’est peut-être pas très futé. Du moins c’est avoir des amnésies hémiplegiques.

      Ne pas reconnaître ce qui ne va pas, ce qui a été inadmissible dans l’histoire d’un parti c’est prendre l’assurance de recommencer sans cesse les mêmes conneries.

      Sur le dernier épisode, le TCE, les majoritaires au PS ont choisi d’être ni sociaux ni démocrates en soutenant cette proposition de régression constitutionelle (sans rentrer dans les détails, ce texte est en recul sur la plupart des constitutions des grands états démocratiques qui étaient déjà en deça des éxigences de beaucoup en matière d’évolution de grands principes de fonctionements des sociétés...).

      Les insultes réitérées, les propos délirants de la direction du PS avant et après, ont accentué dans la population le fait que non seulement le PS n’était pas du bon côté mais que ceux qui le dirigent actuellement représentaient une menace pour la plupart des gens , au même titre que la droite...

      Cette attitude,rajoutée à des désirs de vengeance du Ouisme de droite ou de gauche, cache effectivement le fond : L’appui à une logique anti-democratique, anti-sociale, et anti-reformiste....

      Et le problème est bien là : La direction du PS n’est plus ni reformiste, ni sociale ni démocrate....

      Les discours de Rocard d’ailleurs paraissent singulierement suréalistes en essayant de faire croire que la question du TCE marquait une autre étape entre reformistes et révolutionnaires...

      C’était evidemment délirant.

      Au delà du texte qui fait démarrer ici cette file, il ne faudrait pas inverser les choses :

      La social-démocratie, le reformisme est effectivement dans le non de gauche, à côté des communistes et de la gauche révolutionnaire, c’est comme ça, une constatation...

      Par contre, la mécanique argumentaire, le fond soutenu, montre que la direction du PS était à droite sur cette affaire...

      Si le débat, et la polémique se réallume c’est bien parceque la logique qui a fait le TCE est toujours à l’oeuvre et que la droite applique d’une façon forcenée les principes à l’oeuvre en Europe depuis une vingtaine d’années...

      Nous sommes donc toujours dans le même débat et la même bataille...
      Une bataille qui se déroule sur une multitude de terrains : des Polonais en grêve de la faim en France, n’ayant pas touché leurs salaires polonais pour un travail en France, des ordonances de Villepin, des délires sécuritaires Sarkosiens ou Blairistes , des applications par traités de morceaux de TCE qui continuent de precipiter dans le mur l’UE, la politique de la BCE hors contrôle démocratique, etc.

      Il semblerait que le discours des dirigeants majoritaires actuels du PS soit sans signification et très peu crédible pour l’essentiel de la majorité sociale de ce pays.

      Les propos sont superficiels, perçus également pour ce qu’ils sont : démagogiques... et sans fond.

      Par contre , les seuls actes perçus c’est leurs désirs de vengeance contre ceux qui se sont avérés être defendeurs des droits sociaux et de la démocratie en Europe. Le désir d’appliquer le centralisme démocratique avec brutalité montre le dégré de régression atteint.

      Il semblerait que le non de gauche doive assumer ses responsabiltés , y compris electorales dans les années à venir.

      Par contre les propos surprenants de notre ami :
      .../...allez voir nos amis qui pendant 40 ans ont été de l’autre côté du rideau de fer, parlez de 1956 aux Hongrois, parlez de 1968 aux tchèques et aux Slovaques. parlez leur de cette gauche "radicale", de l’extrême gauche nostalgique de cet ancien régime représentée aujourd’hui par la lcr et lo.../...

      montrent qu’il ne connaît rien de l’histoire des positions des uns et des autres. On peut penser ce qu’on veut de la LCR et de LO mais ils ont été du côté des conseils ouvriers hongrois de 56 et du côté des esperances du soulevement démocratique tcheque.
      Comme d’ailleurs ces courants ont dénoncé les guerres coloniales, avec tortures et assassinats, ayant fait + de morts que n’en a subit la France sous le nazisme , menées par des gouvernements où la SFIO a été participante...

      Je sais que la mode est à l’amnésie mais là c’est un peu beaucoup... On peut reprocherdes choses à ces deux petits courants mais pas celles-là apparemment.

      L’expression de notre ami :
      car ces méthodes me font vraiment penser aux interrogatoire de l’aveu de costa-gavras.
      est une formidable exagération. Car ce sont bien concretement aux nonistes qu’on essaye de faire des proces en sorcellerie dans le PS.

      Et la LCR, avec le PC, ainsi que bien d’autres socialistes en France se trouvent bien avec les populations européennes dans l’histoire du TCE, des éléments déjà en application de cette politique et de ceux qu’ils vont l’être.

      Et ceux qui n’ont jamais cessé de faire croire que les nouveaux pays entrants se sentaient trahis par les Français sont evidemment apparemment dans l’erreur et font montre de la sempiternelle comédie qui consiste à essayer de faire croire à chaque population qu’elle est isolée et toute seule à protester contre ce que toutes les populations subissent. Ils sont intoxiqués par leurs propres propagandes...

      Où en sont les referendums polonais, tcheques ? hein ?

      Il semblerait que les partis de gauche français se réclamant du communisme étaient bien du côté des peuples polonais et tcheques dans l’affaire du TCE...

    • un petit rappel des nons et les raisons en Pologne et en Tchéquie :

      en Pologne : la droite conservatrice et confessionnelle qui considère le TCE comme étant marqué par la Laïcité ce qui est pour eux inacceptable. ces personnes auraient aimé voir marqué noir sur blanc dans le TCE un héritage chrétien (il est intéressant de revoir l’analyse des vote au Parlement Européen sur le TCE de janvier dernier)

      en tchéquie : le leader du non est ... V Klaus, le Président de la République qui est très loin d’être de gauche...

      je ne dis pas qu’il y a des personnes de gauche dans ces pays qui sont contre le TCE mais arrêtons de croire que le non est de gauche et le oui de droite

      nous critiquons trop la vision binaire d’un certain GW Bush ("les forces du bien contre les forces du mal") pour nous éviter de tels raccourcis

    • Il faut donc partir des contenus et cesser de baratiner...

      La question n’est ni d’être pour ni contre l’Europe, mais d’être pour une Europe démocratique ou pour la regression du TCE (déjà à l’oeuvre dans la BCE et les politiques economiques menées en Europe).

      On peut toujours fantasmer après sur les choix démocratiques des peuples, leurs motifs cachés....

      Encore faut-il être clair : Mener bataille pour que les populations européennes choisissent démocratiquement, dans un débat équitable et honorable , pour la constitution qu’ils désirent et en même temps.

      En se taisant sans cesse sur cette question, la question de la démocratie et de la souveraineté fondamentale des populations,

      on fait son choix, on ne fait que gloser sur les motifs des choix des peuples à qui, par maneuvres déloyales, on a interdit de se prononcer, on rend surtout un très mauvais service à la démocratie.

      Il faut un peu plus de principe et de morale,
      et cesser les maneuvres de diversion sur le fond, maneuvres se comparant au "retardant" qu’on mélange à l’eau pour éteindre les incendies, maneuvres nous écartant sans cesse des contenus.

      désolé,

      Copas.