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Alain BADIOU Révolution, avant-garde, jeu électoral (vidéo)

Publie le mercredi 27 mai 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

Alain BADIOU

Le concept de révolution est obscur, le socialisme dans un seul pays impossible, on ne peut répéter ce qui a eu lieu, on ne commence jamais avec la solution du problème.
La théorie de l’avant-garde et de la conquête du pouvoir aboutissent à une impasse.
Jouer le jeu électoral amène l’organisation à en faire sa principale activité.
La nécessité de faire des coalitions s’impose alors avec ceux qu’on prétendait combattre.

Messages

  • Le concept de révolution est obscur, le socialisme dans un seul pays impossible, on ne peut répéter ce qui a eu lieu, on ne commence jamais avec la solution du problème. La théorie de l’avant-garde et de la conquête du pouvoir aboutissent à une impasse. Jouer le jeu électoral amène l’organisation à en faire sa principale activité. La nécessité de faire des coalitions s’impose alors avec ceux qu’on prétendait combattre.

    C’est qu’en fait les deux conceptions partent du même principe. La conception de l’avant-garde quand elle suppose des droits supérieurs de celle-ci au reste des masses part du même concept que l’électoralisme qui, lui, est encore plus hierarchiste.

    Les partis qui essayent de faire croire que des élections sont LA solution aux problèmes des masses développent une relation hierarchiste avec les travailleurs, souvent même très sectaire, ...

    A la conception d’avant garde (qui suppose un finalisme) qu’on retrouve dans sa version la plus vérolée dans l’électoralisme unipolaire, il convient d’opposer une conception plus latérale du communisme, c’est à dire de concevoir les communistes, les révolutionnaires comme un courant parmi la classe exploitée, un courant qui se bat pour convaincre l’ensemble des masses populaires par la propagande et par les actes, du bien fondé du socialisme et d’une révolution, du bien fondé de l’auto-organisation, première marche vers le pouvoir des travailleurs.

    Ce qui n’implique pas de relation hiérarchique avec les masses, de sortir de l’impasse où nous a coincé les relations aux masses issues du mimétisme avec les méthodes de commandement capitalistes, qui sont, par nature , hiérarchistes (l’exploitation de l’homme par l’homme exige une domination de ce type, le contrat ne suffit pas pour des relations égales).

    Il faut centraliser plus la riposte sociale et en même temps expulser les relations hiérarchistes non contrôlées démocratiquement.

    Cela est valable dans le mouvement social et encore plus dans les partis qui se réclament du socialisme .

    • "Il faut centraliser plus la riposte sociale et en même temps expulser les relations hiérarchistes non contrôlées démocratiquement.

      Cela est valable dans le mouvement social et encore plus dans les partis qui se réclament du socialisme."

      Oui, je suis bien d’accord.

      Un des éléments qui permettent de parvenir à ces objectifs, est la possibilité de mesurer l’écart existant entre les fondements écrits d’un parti , par exemple, et la mise en œuvre de ces fondements, c’est à dire les pratiques elles-mêmes.

      Et il peut souvent arriver, malheureusement, que les pratiques soient diamétralement opposées aux fondements et au fonctionnement écrits...

      Jak

    • Eh oui, quand les pratiques sont diamétralement opposées aux fondations, et non seulement en dérive, c’est qu’un autre élément intervient : l’existence dans ces organisations d’une couche sociale dirigeante de permanents, hiérarchique dans son fonctionnement , ayant des interets matériels particuliers qui dominent l’objet même de l’organisation.