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Angers : la manif dégénère à la gare : une blessée

Publie le vendredi 24 mars 2006 par Open-Publishing
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À Angers, les forces de l’ordre ont chargé, à 18 h 15, sur les voies de la
gare, pour y déloger une centaine d’irréductibles. Lors de l’assaut, bref
mais violent, une lycéenne s’est écroulée, inanimée. Elle a été transportée
à l’hôpital par l’ambulance des pompiers.
Le Télégramme

La manif dégénère à la gare : une blessée
Il est 18 h 15. Cela fait près de deux heures que les voies sont bloquées.
Cent irréductibles s’accrochent. C’est l’assaut des forces de l’ordre. Sans
ménagements.
« Nous allons employer la force. Je vous demande de partir. » Les derniers
irréductibles, une centaine de lycéens et d’étudiants, s’accrochent à leurs
rails. Il est 18 h 15. Cela fait près de deux heures qu’ils occupent la
gare. « On ne bougera pas, on ne bougera pas ! », scandent-ils. « Dernière
sommation ! », hurle le commissaire, au mégaphone. « Étudiants non violents,
étudiants non violents... »

Trente policiers casqués, abrités derrière leurs boucliers, s’avancent vers
les manifestants qui se sont assis sur les voies. Ils peinent à dégager les
premiers rangs et finissent par lancer des grenades lacrymogènes. C’est la
débandade. Les manifestants se précipitent vers la sortie, poursuivis par
les forces de l’ordre. L’assaut aura duré 5 minutes, à peine.

Sur le parvis, c’est encore la bousculade. Une lycéenne s’écroule. Elle a
reçu un coup de coude en plein visage. Inanimée, elle est rapidement
secourue et emmenée au centre hospitalier, par l’ambulance des
sapeurs-pompiers. Des manifestants crient leur haine aux policiers. D’autres
les calment. Les voyageurs peuvent enfin pénétrer dans la gare, bloquée
depuis deux heures.

4 000 manifestants

La manif anti-CPE avait pourtant bien commencé, hier après-midi. Dans
l’improvisation habituelle. « Restez derrière les banderoles », demandent
les organisateurs, sans plus de succès. Les 4 000 manifestants,
essentiellement des lycéens et des étudiants, dévalent la rue d’Alsace puis
la rue Plantagenêt. Les syndicats, qui n’avaient envoyé que des délégations,
peinent à suivre : « Nous ne connaissons pas le parcours. Nous n’avons pas
été consultés. Alors, nous essayons de ne pas nous faire distancer ! »

Le cortège pénètre sur la rocade, fait un sit-in, avant de remonter au pied
du château. Nouveau sit-in devant la statue du Roi René. « À la préfecture
 ! », hurlent des jeunes. La manif devient course. Au lieu de prendre la rue
des Lices, elle tourne à droite, rue Talot : « Tous à la gare ! » La
galopade se poursuit mais les forces de l’ordre ont bloqué les entrées. La
foule grossit, sur le parvis. Elle pousse et pousse encore. Jusqu’à obliger
les policiers à céder le passage : « C’était trop tendu. Nous risquions
d’avoir des blessés », explique le commissaire.

Les voies sont occupées, au grand dam des voyageurs : « Dommage qu’ils ne
sachent pas manifester sans emm... les autres ! », s’exclame l’un d’entre
eux. La SNCF, par mesure de sécurité, a coupé l’alimentation électrique. Des
dizaines de trains sont bloquées, de part et d’autre de la gare et sur les
lignes. L’occupation s’éternise.

Le chef de gare ne trouve aucun interlocuteur. Il finit par lancer un appel,
sur la sono des quais : « Des personnes âgés et des enfants font des
malaises dans les TGV. Nous devons rétablir le courant pour le chauffage et
la climatisation. Merci de libérer les voies. » Rien n’y fait même si les
rangs des manifestants s’éclaircissent. L’alcool circule. Sur les rails,
c’est la fête. Elle ne va malheureusement pas durer.

Jean-Michel HANSEN. Ouest France

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