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Attentat de Karachi : des parties civiles réclament l’audition d’Alain Juppé.
Publie le dimanche 21 novembre 2010 par Open-Publishing"Nous allons demander dès demain (lundi) au juge Renaud Van Ruymbeke d’entendre Alain Juppé car il était Premier ministre en 1995 au moment de l’arrêt des commissions", a indiqué dimanche Maître Olivier Morice, avocat des familles de victimes de l’attentat de Karachi.
La justice suit la piste de représailles pakistanaises à l’arrêt des commissions, décidé par Jacques Chirac en 1995, sur un contrat de vente de sous-marins Agosta, conclu par le gouvernement d’Edouard Balladur.
"L’audition de M. Juppé nous intéresse également car c’est lui qui, depuis Matignon en 1995, a autorisé les écoutes téléphoniques réalisées sur des membres du cabinet de François Léotard", ministre de la Défense du gouvernement Balladur.
Alain Juppé, ministre de la Défense depuis le 14 novembre, a souligné dimanche l’absence de "preuves" dans l’affaire de l’attentat de Karachi, affirmant qu’il n’avait pas lui-même entendu parler de "rétrocommissions" quand il était Premier ministre, sur des contrats de ventes d’armes au Pakistan.
"M. Juppé a la mémoire courte depuis qu’il est entré au gouvernement, c’est également pour cette raison que nous demandons son audition", a commenté Maître Morice.
Charles Millon, ministre de la Défense à partir de 1995, a confirmé lundi 15 novembre devant le juge Van Ruymbeke qu’il y avait des rétrocommissions, c’est-à-dire de la corruption, vers des décideurs français en marge de ce contrat.
Charles Millon avait précisé au juge que des membres du cabinet de son prédécesseur, M. Léotard, avaient été écoutés, mais que ces surveillances n’avaient rien donné.
Vendredi, Dominique de Villepin, alors secrétaire général de l’Elysée avait fait état de "très forts soupçons" de rétrocommissions vers la France.