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Au 45° jour de grève, les traminots de la RTM continuent malgré les trahisons !

Publie le mercredi 23 novembre 2005 par Open-Publishing
17 commentaires

de Patrice Bardet

Les Traminots, en assemblée générale ce matin mercredi 23 novembre, ont reconduit la grève, malgré la trahison des dirigeants de deux syndicats FO et UNSA

Chapeau bas, les Camarades !

FO et Unsa ont trahi le 19 novembre le mandat donné par les salariés vendredi 18 novembre "une gestion du tramway 100% RTM" tout en recourant à un "contrat d’assistance technique" avec une entreprise privée dans une durée limitée.

Faut-il s’étonner de cette trahison ?

Ne faut-il pas plutôt s’étonner que les dirigeants locaux de ces deux syndicats aient mené la grève aussi longtemps ? Les Traminots ont du mettre la pression !

Et le communiqué de la commission exécutive confédérale de FO, envoyé le 18 novembre (jour du vote des salariés de la RTM) vaut son pesant de cacahuètes !

extrait : La Commission Exécutive s’inquiète fortement de la tendance à voir s’éterniser certains conflits (ex : RTM) démontrant de la part des employeurs publics ou privés un refus de la négociation ou une tendance dangereuse à jouer le pourrissement, source d’effets boomerangs. La Commission Exécutive soutient tous ses syndicats et fédérations engagés dans des actions. Au plan interprofessionnel, l’absence de prise en compte des revendications nécessite pour Force Ouvrière une réponse à la hauteur, ce qui exclut des actions saute-mouton ou des escarmouches.
Pour Force Ouvrière une action coordonnée pour une grève interprofessionnelle est nécessaire ; elle la propose aux autres confédérations syndicales.
(ce dernier paragraphe m’a bien fait rire !)

Une question à se poser : quel est le prix de la trahison ? Pourquoi est-ce qu’un confédéral FO est-il descendu à Marseille vendredi ? Pourquoi dès samedi 19 novembre savait-on que FO allait abandonner la revendication votée par les salariés ? Quand on connaît un peu les excellentes relations entre FO et la municipalité ( hier Deferre, aujourd’hui Gaudin ), on aimerait savoir : quel est le "marché" réel qui a été passé avec Gaudin , Muselier, et autres Union des Magouilleurs et Profiteurs ?

UNSA étant un erzatz de FO (souvenez vous, ce sont d’anciens FO, qui l’ont quitté quand Blondel est devenu Secrétaire Général au lieu de Mairé, ou d’anciens syndicats « jaunes »), encore plus mou, il était normal qu’ils suivent ....

Ceci dit, on ne peut pas en vouloir aux simples syndiqués FO ( et salariés du dépôt de la Rose, où FO, majoritaire, a appelé à la reprise qui ont donc voté lundi à 70% pour « la fin de partie ») de la RTM : effectivement, une grève c’est dur financièrement ! La trahison, même s’ils y participent, ils n’en sont pas les premiers responsables. Mais ils ne doivent pas être bien fiers d’abandonner leurs collègues...

L’intersyndicale continue donc à 6 au lieu de 8 syndicats. Ci-après le communiqué de l’UD des Bouches du Rhone


extrait du communique de l’UD

Au bout de 45 jours de grève, la dynamique unitaire est rompue. « L’accord » séparé de FO et UNSA, sans aucune consultation de leurs bases respectives a tout de même eu l’effet escompté : une baisse du nombre de grévistes dans le « mouvement » (bus + métro). On est passé de 85 % de grévistes à un taux qui varie entre 50 et 60 %.

Cette défection syndicale est intervenue :

 48 heures après le vote écrasant à bulletins secrets des personnels grévistes et non grévistes (le vendredi 18 novembre) en faveur des propositions de l’intersyndicale (y compris FO et UNSA) à propos de la gestion et de l’exploitation du futur tramway Marseillais (dans le cadre d’une participation au scrutin équivalente aux élections professionnelles, 94 % des votants ont voté pour la proposition de l’intersyndicale).

 Après deux jours de « négociations » en présence du directeur de la RTM et du directeur de la CUM, qui n’ont donné aucune garantie :

 Ni sur le retrait de la procédure de DSP (délégation de service public) en cas d’appel d’offres déclaré infructueux.
 Ni sur l’appartenance à l’entreprise RTM des futurs conducteurs du tramway.

 Après l’annonce de la CUM de Toulouse du passage d’une entreprise privée de transports (CONNEX) à un retour en REGIE PUBLIQUE ! Ceci, aux dires des élus de la CUM de Toulouse, pour une meilleure gestion, une plus grande transparence et un meilleur coût !

Pire ! Les conditions de reprise (jours de grèves pris en compte ou échelonnés) entérineraient un véritable « apartheid » social entre les grévistes qui reprendraient le travail à l’appel de FO et UNSA et ceux qui reprendraient ultérieurement !

Quelles que soient les formes que pourrait prendre la lutte dans les jours qui viennent, les traminots ne peuvent accepter cette infamie sociale et syndicale.

Une rencontre est prévue mercredi 23 novembre 2005 à 15 heures avec la direction, et une manifestation jeudi matin devant le siège de la RTM si un accord qui respecte les traminots n’est pas trouvé.


(suite de mon message)

Il faut continuer à soutenir les grévistes de la RTM, financièrement et politiquement !

Adressez vos messages de soutien à l’UD CGT 13, mail ud-cgt-13@wanadoo.fr
site de l’UD http://www.udcgt13.fr/

Les paroles et soutiens écrits, s’ils sont indispensables, ne remplissent pas la marmite.
Les camarades ont aussi besoin urgent de la solidarité financière. Organisez des collectes, dans votre boite, dans la famille, auprès des amis...

Les camarades qui font grève depuis 45 jours et qui continuent à se battre doivent pouvoir malgré les difficultés financières, manger à leur faim, en pas priver les gosses ; c’est bien pour cela que les militants CGT s’organisent pour soutenir financièrement les grévistes : ça s’appelle tout simplement la Solidarité Ouvrière.

Adressez les chèques à l’ordre de
UD CGT 13 , indiquez "Solidarité RTM"
Adresse :
UD CGT 13,
23 boulevard Charles Nedelec,
13331 Marseille cedex 3

SOLIDARITE OUVRIERE !
Patrice Bardet, délégué syndical Ufict-CGT CRAM Nord Picardie, patrice_bardet@yahoo.fr


Force Ouvrière et les accointances avec le Maire de Marseille

Les faveurs de la mairie pour FO Dans les emplois municipaux, c’est Force ouvrière (FO) qui se trouve largement prédominante. Elle peut notamment se targuer de représenter plus de la moitié des syndiqués parmi les deux plus gros employeurs de la ville : les hôpitaux (16 000 employés) et la mairie (13 500, dont plus de 7 000 adhérents FO).

Une domination qui, là encore, est le fruit de l’Histoire : « Dans les années 1950, Gaston Defferre a noué une alliance avec Force ouvrière pour faire pièce à l’hégémonie de la CGT », explique l’anthropologue Michel Péraldi, coauteur avec le journaliste Michel Samson d’un passionnant ouvrage sur les mondes politiques marseillais (1). Cet accord permet aux employés encartés FO d’être avantagés au niveau tant de l’embauche que des différentes promotions. En échange, le syndicat est tenu de soutenir discrètement le maire et d’assurer la paix sociale au sein de l’administration municipale.

L’accord sera reconduit par les deux édiles qui ont succédé à Defferre : Robert Vigouroux, mais aussi Jean-Claude Gaudin, qui, en 1995, est même élu avec sur sa liste François Moscati, ancien secrétaire général de FO-Municipaux, et toujours adjoint au maire. Comme ses prédécesseurs, Jean-Claude Gaudin ne reçoit jamais officiellement la CGT et la CFDT dans son bureau, réservant les annonces favorables aux délégués FO

(1) Gouverner Marseille, par Michel Péraldi et Michel Samson (La Découverte).

Messages

  • Voici un message que je viens de recevoir : (copie a été faite à l’UD13)

    P. Bardet

    salut camarade

    je vais contacter les camarades et examiner la possibilité de collecter un fonds a envoyer du maroc aux traminots de la RTM en grève. Dans tous les cas, je vous envoie ma contribution finacière à titre de soutien personnel.
    Entre temps, je vous prie de transmettre ma solidarité et soutien avec les camarades à la RTM etles appeller à être plus vigilant et constant et continuer le combat jusqu’a obtention de leurs revendications légitimes.

    solidarité internationale
    khouya mhamed maroc

  • Bonne idée !

    Si des chèques arrivent de partout, cela sera la preuve que tout le monde n’est pas seulement préoccupé par l’angoisse d’arriver en retard au boulot (on s’en fout) ou trop tard à la maison (c’est chiant) . C’est important , c’est sérieux. Il faudrait qu’un communiqué indique le nombre et le montant des chèques reçus, même si c’est infime, cela donnera une indication autre que les messages actuels dans les infos télés.

    J’ai aussi une petite remarque : pourquoi ne pas relancer l’idée géniale d’ouverture généralisée des portes dans les RER, gares, stations de BUS : gratuité obligatoire pour tous !
    c’est une autre façon de faire la grêve, et cela fera sans doute un effet boomerang dans tous les domaines où des gens salariés en ont marre.

    jean-yves DENIS.

  • L’action de Mohamed Khouya et le message de Jean-yves Denis font très chaud au coeur, ils nourrissent mon espérance dans l’être humain.

    La proposition de Jean-yves Denis sur la gratuité des services rendus, si elle paraît séduisante, elle est trop dangereuse pour les agents de la RTM et pour tous les agents de nos services publics.

    Ils devraient assumer en plus, la responsabilté d’une faute professionnelle. On ne peut pas leur demander celà.

    Il faudrait alors nous investir à 100% pour les protéger, et nous mettre nous-même en danger comme eux avec la même conviction, ce serais LA grande démonstration de prise de conscience. Je suis d’accord. Malheureusement nous n’en sommes pas encore la.

    Fraternellement,

    Esteban

  • Il n’y a pas de caisse de solidarité à la CGT ?
    Les cotisations doivent protéger les salariés engagés dans les longs conflits
    Dirigeants cégétistes revendez vos biens immobiliers

    • 1) Il n’y a pas de caisse de solidarité à la CGT ? Non, il n’y a pas de caisse de solidarité à la confédération CGT

      2) Les cotisations doivent protéger les salariés engagés dans les longs conflits : ce sujet a déja été mille fois débattu. La réponse est négative. Des actions de solidarité sont donc menée ponctuellement, en cas de besoin. Personnellement, comme beaucoup de militants CGT, je participe régulièrement

      3) Dirigeants cégétistes revendez vos biens immobiliers : c’est quoi, cette bêtise ?

      Au 46° jour de grève, les traminots viennent de "suspendre" le mouvement.

      Ils ont besoin de solidarié financière pour assurer leur quotidien.

      La campagne de solidarité doit continuer !

      Patrice Bardet

    • SOLIDARITE ET MEPRIS HIDEUX :

      Sacrée différence de solidarité entre Mhamed et Jean-Yves d’une part et le courageux 82/154 !!!
      Quant à moi, j’ai participé à la collecte samedi à Paris dans la manif... au maximum que je pouvais.
      Pour mettre les points sur les "i" avec 82/154, je suis militant CGT et je n’ai pas revendu mon logement.

      NOSE

  • PENSEZ VOUS QUE LA GR7VE DE 46 JOURS A ETE UTILE ?
    JE PENSE QUE LA MEILLEUR DES CHOSES A FAIRE EST DE PROVOQUER UN REFERENDUM LOCALE:pour ou contre la dsp.
    JE PENSE QU’IL FAUT RECUEILLIR 5000 SIGNATURES DE MARSEILLAIS POUR LE REFERENDUM DE TYPE LOCALE
    UN ETUDIANT EN DROIT

  • Bah tient au fait taper greve dans google et regardez qui fait encore sa pub en haut à droite...

  • Je ne comprend rien aux critiques concernant la grêve dans les secteurs publiques.

    £§%* ! (pour ne pas être censuré par le modérateur, c’est la traduction d’un gros mot) , il n’y a plus que dans les services publiques que des grêves peuvent durer, et provoquer :

    1/ L’exaspération des Sarkosystes (en haut à droite avec Google, je confirme)
    2/ La fatigue triste mais pas agressive de ceux qui prennent le train tous les jours.
    3/ La sympathie des gens comme moi qui ont vécu en banlieue, qui ont appartenu à la catégorie 2 et qui sont maintenant des privilégiés avec une voiture non brûlée lors des émeutes.

    Combien d’agents RTM ou bientôt SNCF pensent sincèrement qu’une privatisation ne va pas menacer directement leur emploi ?

    Faites moi un peu confiance, %¨$\ , je n’ai jamais travaillé dans le public, toujours dans le privé.
    L’absence d’une vraie protection syndicale est un suicide social.
    Je n’ai jamais été syndiqué car j’ai jamais travaillé pour une entreprise ayant assez d’effectif pour obtenir l’obligation légale d’avoir un délégué syndical.
    La grêve n’est donc pas uniquement un "délire" gauchiste, c’est aussi l’unique moyen encore légal d’empêcher des décisions motivées uniquement par le soucis d’augmenter la rentabilité d’un secteur commercial.

    Nicolas Sarkosy pourra me dire ce qu’il voudra. Durant les grêves RATP/SNCF vers 1990-1995 (je me rappelle plus la date) , les camions militaires mis à dispositions pour casser la grêve ne me faisait déjà pas rêver à l’époque.

    C’était cela le service "minimum". mais je n’en ai jamais vu , peut-être que c’était déjà à l’époque un effet d’annonce...

    Transport, Energie, Boites de carottes, journaux : c’est la même chose partout ! Rendements optimaux !
    Vous croyez que je suis devenu anti-capitaliste par caprice ?

    Erreur. C’est quand j’ai compris que la logique du profit optimal impliquait une stratégie de concentration (fusion disent les libéraux) de secteurs rentables que j’ai commencé à ne plus vouloir entendre des discours sur la mauvaise gestion des entreprises publiques.

    C’est indépendant du fait que la gestion des grandes entreprises publiques est effectivement mauvaise.
    Ils sont aussi mauvais que l’ex PDG de Carrefour, par exemple.

    une question narquoise : un rassemblement syndical est-il prévu pour la défense des futurs virés de Carrefour ?

    je termine en disant @] &"# , mais maintenant je suis calmé.

    jyd.

    • Salut

      Je suis lycéen et complétement solidaire des travailleurs de la RTM, comme de la SNCM, et tous autres luttes pour le services publics comme pour lmes chomeurs, précaires, privés, ... bien mis à mal par un gouvernement de casse sociale qui à l’aide de ses faux jetons de la presse s’attaque à toute les grèves (faut voir l’édito de Ouest-cul le jour de la grève à la SNCF).

      D’autant plus que la CGT éducation a été un des rares syndicats à ne pas se cacher pendant les grèves lycéennes et à nous soutenir vraiment ( avec la CNT et la CNT-AIT et +ou- la FSU) alors que les profs se terraient lachement (je parlerais pas ici du comportement de casseur de grève et des attaques aux lycéens en lutte faites par des enseignants ).

      Cependant je trouve que les militants de la CGT éludent trop rapidement la question du financement et j’aimerais connaitre la position claire de votre centrale.

      Concernant les attitudes de FO et l’UNSA c’est ... classique disons.
      Il n’y a qu’a regarder le mouvement lycéen, la base ignoré qui avait mis en place une coordination nationale, et des "syndicats" (UNL et FIDL) autoproclamés à la tete d’un mouvement autonome.

      Voilà et bonne continuation, et puis la grève c’est plus sympa qu’un jour de boulot.
      (- bien payé cependant .... on devrait filé le RMI au grèviste pendant la grève ça serait marrant)

    • Cher jyd,

      Tes constats sont les miens et pour ma part je n’ai aucune raison de ne pas te croire.

      En effet le secteur public est le mieux placé, parce que amplement syndiqué, pour engager et mener les luttes ;

      J’ « appartiens » comme toi à une petite structure privée n’ayant pas la possibilité de créer un syndicat. Je ne juge pas, mais je peux t’assurer que je suis tout de même syndiqué, à la CGT je ne peux le cacher et au contraire je ne veux pas le cacher. Mon patron le sait, car au sein de sa boîte, je débats, j’informe et j’incite à participer aux manifestations pour la défense du service public.

      Je n’ai pas peur des « représailles » et je suis prêt à l’affrontement. Je ne suis pas « courageux » mais c’est ma survie.

      Sachant que je suis soutenu par mon syndicat, c’est mon patron qui me craint plus que je ne le crains. Ma syndicalisation est ma force. Même si certains croient que je suis isolé, c’est faux, ils se trompent. Il me suffit de brandir la menace de l’appui de ma structure CGT pour que mes doléances soient entendues. Suis-je un cas particulier ? Non je ne le crois pas. Si tout le monde aborde sa propre défense avec cet esprit, nous pouvons espérer de fédérer les petites entreprises.

      Je défends et je lutte avec les copains du public, pour la sécu, la retraite, les transports, l’énergie, leur combat est le mien car il m’assure d’USER de mes services publics qui, comme tu le dis, ne devraient pas tenir compte de la rentabilité.

      Tu soulèves la question de la mobilisation intersyndicale locale et nationale pour défendre les revendications de nos petites entreprises ou de Carrefour comme ton exemple.

      Tu travailles dans une TPE, comme moi, tu dois donc certainement te ronger de constater que la majorité de tes collègues ne se dressent pas eux-mêmes (en premier) pour se défendre, et malgré tes appels, pour les raisons diverses : ils réagissent négativement aux pressions, ils ont peur d’être brimés, peur de rester au bas de « l’échelle », peur d’être licenciés…

      Tant que cet état d’esprit perdurera, nous ne pouvons demander à l’autre un appui, si nous-mêmes sommes incapables d’avoir le courage de défendre nos besoins.

      Dans une petite boîte de 5, 6, 7, 8 ou 9 employés, c’est très facile à 5, 6, 7, 8 ou 9 de nous solidariser pour nous battre ; Comment notre patron pourra-t-il éviter de répondre à nos attentes ? Et si ces 5, 6, 7, 8 ou 9 employés (c’est encore plus facile et plus faisable que dans les grosses cylindrées) sont capables de rester solidaires ( c’est une volonté), c’est le patron qui pliera à nos EXIGEANCES.

      Sinon il fermera sa boîte. Mais c’est le risque à prendre et le prix à être prêts à payer. Nous n’avons aucune autre issue.

      Ce n’est que mon constat.

      Fraternellement,

      Esteban

    • Cher lycéen,

      Ton appui aux travailleurs en lutte est très encourageant, et tu tords le cou à tous ceux qui disent que les jeunes se désintéressent de l’action syndicale et politique. Tu maintiens mon espoir.

      La question du financement que tu soulignes n’émane pas au départ de la structure CGT. Elle est le fruit de la demande d’autres syndiqués, comme moi entre autres, qui l’ont déclenché. Les travailleurs en lutte, les traminots de la RTM en l’occurrence, n’ont jamais été demandeurs car cela (pensent-ils) écorne leur fierté de battants.

      Je m’étais déjà exprimé sur le sujet, pour avoir été acteur moi-même dans le grand conflit Ciotaden (de La Ciotat) des chantiers navals…durant 7 ans, la solidarité qui nous était parvenue nous ne l’avions pas demandée, mais lorsqu’elle est arrivée nous avons pleuré.

      Nous avons pleuré non pas seulement pour cet appui du cœur, financier et non négligeable, mais aussi et surtout par le message de conscience de classe qu’il véhiculait.

      Imagine lorsque nous avons reçu l’aide financière d’une dame sans emploi qui nous offrait 50 francs ; au-delà des 50 francs offerts et au prix de ses sacrifices, elle nous donnait une leçon de vie et de solidarité humaine pour la conscience de lutte. Des femmes et des hommes de cette trempe, il en existe beaucoup.

      La CGT devant la poussée de la solidarité engagée par des militants et syndiqués CGT, pour CES salarié(e)s en lutte, a organisé celle-ci officiellement et a joué son rôle de fédérateur pour CETTE lutte et non pas pour la CGT. Nous estimions déjà qu’au bout du 25ème jour de lutte, nous devions faire quelque chose au niveau financier, ce n’est pas la panacée et cela ne doit pas nous ôter l’obligation de gonfler les rangs de lutteurs.

      Quand au défilé du « Rmiste » au gréviste, permets moi d’ajouter le non gréviste et le sans emploi. Comme toi, j’en rêve.

      Ta jeunesse te fait dire que ce serait marrant, permet-moi une fois de plus d’ajouter que ce serait surtout très efficace.

      Cher lycéen, je te remercie à nouveau pour ton intervention et ton appui.

      Amicalement,

      Esteban