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Avis de tempête sur le secteur de la pêche
Publie le jeudi 29 mai 2008 par Open-Publishing2 commentaires
Avis de tempête sur le secteur de la pêche
Olivier le Bussy
Mis en ligne le 28/05/2008
Le mouvement de protestation français fait tache d’huile en Europe. Plusieurs pays demandent à Bruxelles de relever le plafond des aides d’Etat.
L’humeur des pêcheurs français est, depuis deux semaines, semblable à une mer démontée (lire ci-dessous). Le mouvement français de protestations contre l’escalade du prix du gazole commence d’ailleurs à faire tache d’huile ailleurs dans l’Union européenne, et notamment en Espagne. Dans plusieurs ports de Catalogne et en Andalousie, des pêcheurs ont décidé de ne pas sortir en mer pour "soutenir" leurs collègues français et faire pression sur Madrid.
En Italie et au Portugal, les pêcheurs ont lancé un appel à une grève illimitée à partir de vendredi prochain. De son côté, Medisamak, coupole des organisations de pêcheurs européens, dresse les plans d’une action de protestation qui devrait se tenir la semaine prochaine devant le siège de la Commission européenne.
Confrontés au coup de sang des marins pêcheurs et à leurs demandes répétées d’aides financières à un secteur en crise, les Etats membres renvoient la patate chaude à la Commission. C’est elle qui, dans le cadre de la politique commune de la pêche, réglemente les aides financières que peuvent accorder les gouvernements, au nom du respect de la concurrence. Et c’est Bruxelles qui fixe le plafond des "minimis", ces aides nationales autorisées parce qu’elles n’entravent pas les règles de la concurrence. En 2007, ces minimis ont déjà été relevés pour atteindre un maximum de 30000 euros sur une période de trois ans par entreprise de pêche.
Un problème structurel
Un montant jugé insuffisant par le ministre français de la Pêche, Michel Barnier. A l’occasion de la réunion des ministres de la Pêche des Vingt-sept, en Slovénie, le Français a plaidé mardi soir pour que l’UE relève encore les limites fixées pour les aides d’Etat au secteur : "Si l’on constate que le prix du gazole compromet l’existence même de la pêche européenne, ne faudrait-il pas poser la question du plafond de ces aides ?" L’Allemagne, l’Italie et l’Espagne emboîtent le pas de la France, mais tous les pays ne défendent pas cette ligne. Néerlandais et Portugais sont sceptiques quant à l’opportunité de recourir à des subventions supplémentaires pour amortir le choc de la hausse du prix du carburant.
Il est d’ailleurs peu probable que la Commission se range aux arguments de Paris, Rome, Madrid et Berlin. "Nous comprenons les souffrances des marins pêcheurs, mais nous sommes face à un problème structurel, auquel il faut apporter des réponses structurelles. Ce n’est pas en augmentant les subventions que l’on va corriger la situation, indique la porte-parole du commissaire à la Pêche, Joe Borg. En 2006, l’UE a mis en place un fonds de 3,8 milliards d’euros pour aider les Etats membres à prendre des mesures nécessaires pour aider le secteur de la pêche de se restructurer."
L’exécutif européen souligne qu’il y a deux ans déjà, il avait invité les Etats membres à prendre des mesures pour résoudre des problèmes tels que la gestion des stocks de poissons, mais aussi recommandé à ceux-ci de réduire et de moderniser leur flotte de pêche en optant pour des bateaux plus légers et des moteurs moins énergivores. Certains, notamment les pays du Nord - dont la Belgique, précise la Commission - ont été les plus rapides à prendre le taureau par les cornes.
Messages
1. Avis de tempête sur le secteur de la pêche, 29 mai 2008, 09:50
J’ai vu ça oui, comment les pêcheurs, notamment français, résolvaient la "gestion des stocks de poissons", en balançant par dessus bord les poissons interdits à la pêche, comme les petits cabillauds morts étouffés, s’en allant flotter à la surface de la mer, le ventre retourné. Si c’est pas du gaspillage de stock !
Certes les bâteaux qu’ils soient plus économiques aideraient bien les pêcheurs, mais il faut résoudre aussi "le gaspillage" de poisson qui ne doit pas être pêché le temps de la reconstitution du ban.
Sinon, les pêcheurs ont raison d’agiter nerveusement le cocotier bruxellois, car depuis que les pays sont dans l’Europe, tout va de plus en plus mal partout, plus personne n’y retrouve ses points de repère.
Si c’est ça l’Europe, les citoyens n’en n’ont vraiment pas besoin !
2. Avis de tempête sur le secteur de la pêche, 29 mai 2008, 11:17
Mais n’y a t-il aucun pêcheur qui songent à tenter un changement de modèle économique en diminuant sa consommation de pétrole ? Amis pêcheurs, le pétrole est en voie de disparition, comme les poissons. Il est temps pour vous de chercher des solutions viables, à long terme ....
Pitchounet.