Accueil > BANDE DE GAZA : Les Palestiniens de Montréal dénoncent le retrait

BANDE DE GAZA : Les Palestiniens de Montréal dénoncent le retrait

Publie le jeudi 18 août 2005 par Open-Publishing

de Malorie Beauchemin

Après le retrait des 8000 colons israéliens, Gaza ressemblera à une « prison à ciel ouvert », estiment des groupes de défense des droits des Palestiniens de Montréal.

« La population va être confinée à l’intérieur du territoire, soutient Rezeq Faraj, co-président de l’organisme PAJU (Palestiniens et Juifs unis). Israël va continuer à contrôler les frontières et l’espace maritime et aérien. Le retrait de Gaza, ça va donner une prison à ciel ouvert. C’est de la poudre aux yeux pour éviter de négocier. »

Le groupe Solidarité pour les droits humains palestiniens (SPHR) dénonce lui aussi vigoureusement le plan de retrait. « C’est une opération de relations publiques, estime un membre de l’organisation, Shadi Hajjara. Les dirigeants israéliens se donnent le droit de revenir à Gaza, vont continuer à gérer l’eau et l’énergie et ils construisent une barrière dans la mer pour empêcher les Palestiniens de sortir. »

Lors d’une conférence de presse commune, le PAJU et le SPHR ont sommé, hier, le gouvernement canadien d’intervenir pour faire respecter les droits des Palestiniens. « Le retrait, ce n’est pas la fin de l’occupation, il ne faut pas voir ça comme la solution au problème », soutient Shadi Hajjara.

« Un État palestinien réduit »

Né dans un camp de réfugiés au Liban et aujourd’hui établi à Montréal, le Palestinien Ahmed considère le retrait comme une bonne chose, mais il craint que ça ne donne pas plus d’autonomie aux 1,3 million de Palestiniens de Gaza. « Il n’y a pas de doute qu’Israël va vouloir contrôler les ressources, soutient le jeune homme, qui préfère taire son nom de famille. Ça n’a rien à voir avec le plan de paix parce que c’est unilatéral, il n’y a aucune négociation. »

Même son de cloche chez la Canadienne d’origine juive Edeet Ravel, née dans un kibboutz (une coopérative de travailleurs) au nord d’Israël. « Si le retrait se fait comme prévu, ce sera positif, explique Mme Ravel, auteure d’une trilogie sur le conflit israélo-palestinien. Mais c’est plutôt une façon de détourner le regard de la communauté internationale. En Cisjordanie, la situation n’évolue pas, une barrière de sécurité est toujours en construction. L’opération dans la bande de Gaza fait partie d’un plan plus vaste, visant à redéfinir les frontières et créer un État palestinien réduit, voire minime. »

Pour plusieurs, en octroyant un territoire propre aux Palestiniens, le premier ministre israélien Ariel Sharon cherche à les exclure d’Israël afin d’assurer la majorité juive dans la population. « C’est avant tout une question démographique. Dans 10 ans, les Arabes seront plus nombreux que les Juifs israéliens, soutient Ahmed, qui craint qu’une forme d’oppression contre les Palestiniens ne persiste, même après le retrait de la bande de Gaza. Tant que les lois et les résolutions de l’ONU ne seront pas appliquées, il n’y aura pas de justice. »

http://www.cyberpresse.ca/monde/art...