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Barroso candidat à un deuxième mandat à la présidence de la CE
Publie le mardi 9 juin 2009 par Open-Publishing1 commentaire
Barroso candidat à un deuxième mandat à la présidence de la CE
mardi 9 juin 2009 09h48
BRUXELLES (Reuters) - José Manuel Barroso a officialisé mardi sa candidature à un deuxième mandat de cinq ans à la tête de la Commission européenne.
"Je suis honoré que le président du Conseil européen m’ait demandé aujourd’hui s’il pouvait présenter mon nom pour un second mandat", a déclaré l’ancien Premier ministre conservateur portugais lors d’une conférence de presse.
"J’ai accepté cette requête", a-t-il dit.
José Manuel Barroso, qui est âgé de 53 ans, a pris les rênes de la Commission européenne en novembre 2004.
Il a annoncé sa candidature après un entretien avec les dirigeants de la République tchèque, présidente en exercice de l’Union, et la Suède, qui prendra sa suite en juillet.
Barroso est pour l’instant le seul candidat officiel au poste de président de la Commission et cherchera à obtenir le soutien des chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept lors du Conseil européen de Bruxelles des 18 et 19 juin.
Il est appuyé par le Parti populaire européen de centre-droit, qui est sorti renforcé des élections européennes.
Mark John, version française Jean-Stéphane Brosse
Messages
1. Barroso candidat à un deuxième mandat à la présidence de la CE, 9 juin 2009, 12:35
Le contre exemple Letton, par Simon Johnson
8 juin 2009
La Lettonie s’en défend énergiquement, mais elle pourrait être contrainte à la dévaluation dans les jours ou les semaines qui viennent. Simon Johnson voit dans le sort difficile de cette petite nation fortement endettée en devises étrangères un modèle réduit de la situation qui prévaut à l’heure actuelle en occident, où la seule préoccupation semble être de protéger les créanciers, avec l’argent du public, et au détriment des contribuables, auxquels la facture sera représentée le jour venu. Quelques remarques. Présenté comme indispensable - il l’était effectivement, à court terme - le soutien au système bancaire a ensuite été étendu aux créanciers, franchissant allègrement le rubicon qui aurait dû séparer l’assistance en phase d’illiquidité à la prise en charge de l’insolvabilité. Ce faisant, la question centrale a été évacuée, pour l’instant. Que sont ces fameux actifs douteux ? Des créances sur des biens surévalués. De soi-disant « investissements », improductifs, stériles, qui n’ont donné le change que parce que la bulle d’actifs alimentée par les flux de liquidités mondiaux soutenaient leur valeur et permettait un effet de levier bâti sur du vent. En la matière, il n’y a pas de jeu à somme nulle. La richesse qui a été follement consacrée à cet usage est perdue. Le reconnaître est difficile, nul besoin d’insister, tant pour les détenteurs de créances que pour les emprunteurs. Difficile pour les cotisants des fonds de pension, dont les revenus sont compromis, tout comme pour les emprunteurs, endettés à hauteur de deux ou trois fois la valeur réelle d’un bien. Le poids des enjeux, la complaisance envers le système bancaire et la puissance de feu des possédants fait que le quitus réciproque qui devrait pourtant s’imposer pour dénouer la situation ne voit pas le jour. L’évaluation de la valeur résiduelle de ces contrats est l’occasion d’un bras de fer, d’une lutte de pouvoir. Maintenir la valeur des créances dans un environnement déflaté et de ralentissement d’activité revient à appauvrir les débiteurs du montant de la surévaluation. Transférer le poids de cette dette du privé vers la collectivité, ou garantir la valeur des actifs pourris via le soutien accordé aux établissements qui les portent, aboutit à repousser les échéances et à les faire peser sur la majorité au bénéfice d’une minorité. Ces expédients sont non seulement profondément injustes - faut-il rappeler l’apologie de la prise de risque justifiant les rémunérations à laquelle nous avons été soumis ces dernières années ? - mais ce sont aussi de fausses solutions. Continuer d’exiger des remboursements au delà de la valeur résiduelle réelle aura pour effet de ponctionner les richesses produites vers des usages improductifs et spéculatifs, aussi longtemps que les dettes ne seront pas apurées, préalable pour que la demande de consommation et d’investissement réémergent de cette purge, et cette ponction retardera d’autant ce processus. De plus, vouloir maintenir la fixité d’un prix en le subventionnant coûte que coûte quand les conditions d’échanges ne sont plus - et de loin - les mêmes, peut conduire à des décompressions sauvages. Imprimer de la monnaie ou endetter les Etats afin de masquer et d’échelonner les pertes subies par les créances privées, c’est prendre le risque que la mauvaise monnaie contamine la bonne, et provoque le naufrage de l’ultime vaisseau de secours.
Par Simon Johnson , Baseline Scenario, 5 juin 2009
Parmi les questions de haute stratégie économique posées aujourd’hui par la crise et la relance économique, le cas de la Lettonie peu sembler de peu d’importance. Il s’agit d’un pays comptant seulement deux millions d’habitants, plus connu récemment pour son énorme déficit du compte courant - l’excédent des importations sur les exportations a culminé à environ 25 pour cent du PIB. Normalement, il ne devrait y avoir rien là qui puisse concerner l’économie mondiale.
Il y a pourtant des signes intrigants et quelque peu déconcertants pointant en direction de notre avenir commun - un peu comme dans le cas de l’Islande en octobre 2008, qui nous avait appris beaucoup de choses sur ce qui allait advenir.
D’abord et avant tout, nous assistons à une situation de renflouement des créanciers. La Lettonie bénéficie d’une large aide financière étrangère - fournie par le FMI et l’Union européenne - ayant pour but explicite de procéder au règlement de toutes les sommes dues au titre de ses dettes (qui sont principalement dues à des banques d’Europe Occidendale, merci la Suède). Cela rappelle de façon frappante le cas de l’Amérique latine après la crise de 1982 : par-dessus de tout, il s’agissait de protéger les banques étrangères.
Deuxièmement, le renflouement - demandé par la Lettonie - est destiné à maintenir la parité du taux de change. Les ajustements de la balance des paiements (hausse des exportations, baisse des importations) devront entièrement provenir de la baisse des salaires et des prix. C’est une tâche extrêmement difficile, qui rappelle le combat de l’Argentine pour maintenir la parité de sa monnaie dans les années 1990. Si l’on rend très coûteuse l’évolution du cours de la devise, on ne dévalue pas - jusqu’à ce que l’on doive absolument le faire, et cela devient alors très coûteux.
Troisièmement, il existe une contradiction fondamentale entre l’approche favorisée par la Lettonie et celle de l’Union européenne. Les lettons disent qu’ils ne peuvent pas envisager de dévaluation, parce que de nombreux ménages ont énormément emprunté pour des crédits hypothécaires libellés en monnaie étrangère. Mais qu’arrive-t-il au coût réel du remboursement de la dette lorsque les salaires baissent ? Le défaut sur la dette sera-t-il évité ou simplement reporté jusqu’à ce que les banques aient reçu leur argent - et que le FMI soit parvenu à la limite de son aide ?
Mon sentiment est que, partout dans le monde, nous ne sommes toujours pas prêts pour les questions économiques difficiles. L’optimisme des voeux pieux prévaut, tant en Europe qu’aux États-Unis. Personne ne veut s’attaquer à la tâche difficile et salissante de la restructuration de la dette, c’est à dire de sa réduction. Tout le monde estime avoir le droit à un renflouement. Et les banques en obtiennent un.
On pourrait décrire la situation ainsi - nous transférons la dette de la Lettonie auprès des banques européennes en direction du FMI, lui-même garanti par les dollars de nos impôts à venir. Viendront ensuite un défaut de paiement et une dévaluation pour lesquels personne n’est prêt.
A Bruxelles, on fait un boulot d’enfer.
Référence :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2753