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Bègles : non à la répression patronale et étatique !

Publie le lundi 8 août 2005 par Open-Publishing

Suite à un conflit social de plus de 2 mois qui s’est déclenché au centre de tri de Bordeaux à l’annonce de 51 suppressions d’emploi, plusieurs travailleurs, syndiqués à CGT, CNT ou SUD, ont été victimes de sanctions lourdes (exclusions de 1 mois à 2 ans, déplacements, et un licenciement pour le salarié de droit privé). La raison évoquée est qu’ils auraient mis une entrave au déplacement de biens et de personnes envers les cadres, alors qu’il s’agissait de demander avec insistance les négociations promises et que les cadres ont pu garder et utiliser leurs téléphones portables tout le temps.

Les autorités préfectorales feront intervenir le Groupe d’Intervention de la Police Nationale, alors que la police de proximité intervenue dans la nuit avait conclu qu’ils n’avaient pas à intervenir car il s’agissait d’un conflit du travail ! Toutes ces sanctions sont iniques et inacceptables.
D’ores et déjà les 3 syndicats travaillent avec leurs avocats pour mettre
en oeuvre les recours en référé pour rétablir les sanctionnés dans leur droit.

Il s’agit de contester cette volonté de décapiter les équipes syndicales les plus actives sur le centre de tri de Bègles contre la politique de démantèlement de La Poste en vue de sa privatisation. D’ailleurs depuis, ces suppressions d’emploi ont été "négociées" par les autres équipes syndicales non sanctionnées, ce sont 30 suppressions d’emploi qui ont été acceptées ! Il s’agit aussi de refuser le message clair envoyé à tous les postiers de droit privé de se soumettre à la casse de La Poste et de régimes de travail durement acquis par les générations passées, ou bien de prendre la porte. En effet, avec la loi de mai 2005, ce statut est devenu le statut unique de recrutement à La Poste, et il est appelé à très vite y être le statut majoritaire avec déjà 110 000 salariés soit 35% du
personnel.

Pour le contractuel, le recours se fera au Tribunal des prud’hommes, alors
que pour les 13 fonctionnaires il se fera au Tribunal Administratif ; ils
passeront probablement au mois d’août en procédure de référé. De plus, les
cadres ont porté plainte pour séquestration contre 9 des 14 sanctionnés.
Ils seront probablement traduits en procès début 2006. Les moyens utilisés
par la direction de la Poste dans cette affaire sont sans précédents. Dans
un contexte de privatisation grandissante des services postaux et de
négociations pour des remises en cause du droit de grève dans des services
publics, des salariés opposés à des licenciements doivent faire face à des
méthodes inédites.

Ce dramatique épisode de la lutte sociale met en évidence que l’ordre
policier et l’ordre patronal s’associent contre ceux et celles qui
refusent les privatisations, l’abandon de leurs droits, et les
licenciements. La banalisation des interventions policières tous azimuts
dans et hors le monde du travail, l’acceptation de la répression contre
ceux et celles qui luttent, l’abandon des solidarités entre
salarié-es...desservent chacun-e d’entre nous.

La Fédération anarchiste affirme sa solidarité avec les victimes de la
répression du centre de tri de Bordeaux. Elle invite chacun-e, travailleur
ou non, du secteur public ou privé, syndiqué-e ou pas, usagers... à
s’associer aux actes solidaires à l’occasion des séances de recours aux
prud‚hommes et au Tribunal Administratif en août et aux procès en 2006.
L’objectif doit être la réintégration, la levée des sanctions, l’abandon
des poursuites et le refus des suppressions d’emploi prévus et à l’origine
de cette affaire.

Fédération anarchiste
Secrétariat aux relations extérieures
145 rue Amelot 75011 Paris
relations-exterieures (at) federation-anarchiste.org

(dessin SUD PTT)