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CRASH A310 : COMMUNIQUE DES COMORES

Publie le lundi 20 juillet 2009 par Open-Publishing

UNION DES COMORES
Unité – Solidarité – Développement

Communiqué du Gouvernement de l’Union

Un certain nombre d’association et de mouvements politiques (qui ne disent pas leur nom) viennent de publier un communiqué dit « des associations, face au deuil national ».

Contrairement à son intitulé « face au deuil », on ne trouve dans ce communiqué aucun mot de compassion « face au deuil » qui frappe nos frères et nos sœurs et le pays tout entier. Le communiqué est une diatribe insensée contre les autorités comoriennes, avec comme cible privilégiée le chef de l’Etat, qui y est traité de tous les noms ; en fait, de la récupération politique truffée d’accusations simplistes et gratuites.

Le communiqué veut faire croire que les autorités comoriennes ont pris le parti de Yemenia pour des « intérêts et autres opérations occultes », aucun début de preuve n’est évidement apporté à ces affirmations fallacieuses. Jusqu’à preuve du contraire aucune autorité comorienne n’a fait de déclaration pour défendre Yemenia. Cependant, contrairement à ceux qui s’empressent de condamner sans preuve ou qui cèdent à l’émotion ambiante, le Gouvernement, qui se doit de prendre des décisions après en avoir mûrement mesuré les conséquences, se réserve le droit et le devoir de se prononcer sur le contrat qui lie cette compagnie avec notre pays, une fois tous les éléments de l’enquête en sa possession. A l’heure actuelle les « boîtes noires » ont été repérées et tout est mis en œuvre pour les récupérer dans les jours avenir.

Il est étonnant de voir des « associations » se faire l’écho d’un lynchage médiatique et de déclarations qui cachent mal des arrières pensées politiques ou commerciales ou des intérêts financiers. Contrairement aux « Associations » qui n’ont de compte à rendre à personne et qui peuvent sans risque adopter les positions les plus démagogiques, le Gouvernement comorien se doit de penser au delà de l’émotion, par ailleurs compréhensible, et prendre en compte toutes les retombées de ses éventuelles décisions, y compris celle d’aggraver l’enclavement des Comores.

Le communiqué fait un amalgame douteux entre l’accident et la question de Mayotte, en effet, il est difficile d’établir un lien entre ce drame qui nous frappe aujourd’hui et le contentieux vieux de trente quatre ans entre la France et les Comores. Et encore une fois le communiqué avance des contre vérités. En effet, contrairement aux accusations d’une soit distante « complicité » du Gouvernement quant à la départementalisation de l’ile comorienne de Mayotte, tous les observateurs objectifs constatent les efforts de la diplomatie comorienne et les succès remportés dans les instances internationales pour faire condamner la démarche française. Les résolutions prises par l’Union Africaine, la Ligue des Etats Arabes, le Mouvement des non alignés et la Communauté des Etats Sahélo sahéliens (SEN SAD) sont là pour en témoigner et cela n’était pas arrivé depuis fort longtemps. La déclaration courageuse de Son Excellence le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi à la dernière Assemblée Générale des Nations Unies a été on ne peut plus clair à ce sujet : Mayotte est comorienne et le Gouvernement comorien n’a fait et ne fera aucune concession sur la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de notre pays.

Les auteurs du Communiqué semblent éprouver un malaise à évocation de la destinée et de notre croyance en ce que rien n’arrive hors la volonté d’Allah. Cette croyance musulmane ne dédouane personne de ses responsabilités. Croire le contraire dénote d’un fossé culturel et religieux profond avec la plupart des comoriens et une incompréhension étonnante, de la part de comoriens, des valeurs réelle de l’islam. Ce n’est pas du fatalisme et ça ne veut ni dire que le Gouvernement comorien ne cherche pas à connaître la vérité, ni qu’il ne convient pas de tirer les conséquences de ce drame.

Encore une fois, le Gouvernement comorien réitère sa solidarité vis-à-vis des familles durement éprouvées par ce drame épouvantable et réaffirme sa volonté de faire toute la lumière sur les circonstances de l’accident. Le Gouvernement tient à souligner qu’il n’y a pas pour lui d’intérêt supérieur à celui de la nation comorienne et que l’intérêt des familles endeuillées prime avant toute autre considération.

Moroni le 20 juillet 2009, Pour le Gouvernement de l’Union des Comores
Le Secrétaire Général du Gouvernement

Source http:wongo.skyrock.com/