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CRISE ALIMENTAIRE // Une solution durable : produire et consommer local
Publie le lundi 28 avril 2008 par Open-Publishing4 commentaires
Le Comité Français pour la Solidarité Internationale lutte durablement contre la faim en améliorant la situation des paysans et l’accès à la nourriture dans les villes.
Pour désamorcer la “ bombe alimentaire ”, le CFSI, qui rassemble 26 organisations de solidarité internationale, réclame une action déterminée pour une agriculture durable dans les pays du Sud.
Ces derniers mois, les prix de l’alimentation ont explosé dans de nombreux pays. Avec un pouvoir d’achat quasi inexistant, les populations urbaines de Dakar ou de Port-au-Prince en sont venues à manifester pour exiger un droit fondamental : pouvoir se nourrir. Les experts prévoient déjà 600 millions d’urbains sous-alimentés en 2025. Ceux-ci s’ajouteront aux 60 millions de ruraux qui, depuis des années, souffrent eux aussi de la faim.
Face aux prévisions catastrophiques qui feraient oublier que la Terre peut nourrir 12 milliards d’hommes, les gouvernements et les organisations internationales doivent prendre des mesures radicales pour favoriser la production et la consommation locale.
D’abord, s’assurer que les règles de l’OMC et de la Politique Agricole Commune ne viennent aggraver la situation.
Ensuite, laisser les pays et les régions du monde protéger leur agriculture des importations massives de produits alimentaires.
Dernier point mais non le moindre, maintenir le soutien aux organisations paysannes mobilisées pour mieux produire et nourrir les villes.
Les vraies questions résident dans l’accès à l’eau, à la terre, la fertilisation des sols, la formation des paysans et des politiques agricoles adaptées aux situations locales. C’est en s’y attaquant que des produits d’origine locale pourront être proposés sur les marchés urbains, à des prix accessibles. Dans de nombreux pays, les organisations paysannes, avec l’appui d’ONG françaises, prennent des initiatives en ce sens.
Il faut soutenir ces actions car elles ont un double effet :
encourager des millions de paysans dont la mission consiste à nourrir les habitants de leur pays ;
contribuer efficacement à agir durablement contre la faim.
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Messages
1. CRISE ALIMENTAIRE // Une solution durable : produire et consommer local, 28 avril 2008, 15:44, par bipède
"les gouvernements et les organisations internationales doivent prendre des mesures radicales pour favoriser la production et la consommation locale. > D’abord, s’assurer que les règles de l’OMC et de la Politique Agricole Commune ne viennent aggraver la situation. "
Justement ils font tout pour aggraver cette situation. Et ils ont tout fait.
Et pas seulement dans le Sud
2. CRISE ALIMENTAIRE // Une solution durable : produire et consommer local, 28 avril 2008, 17:14
Après avoir mis main sur l’or noir voilà que la finance internationale met la main sur l’or vert, le végétal,
l’or bleu : l’eau.
l’or vert : une mois pour crever.
l’or bleu : une semaine pour crever.
Reste l’or transparent : l’air
Avec des trucs comme "air liquide" on va y arriver.
Alors on aura une hiérarchie folle, celle des plus ou moins oxygénés.
Et ceux qui pour l’instant ne manque pas d’air, les révolution’ air, alors là pour le coup il vont en manquer sérieusement.
Quant aux pauvres qui n’ont pas d’air, il n’auront qu’à crever.
3. CRISE ALIMENTAIRE // Une solution durable : produire et consommer local, 28 avril 2008, 17:34, par dubois20
ce serait bien de faire circuler
et d envoyer aux "decideurs"
cette lettre poignante
CADTM] Lettre ouverte à M. Nicolas Sarkozy
Lettre ouverte à M. Nicolas Sarkozy. Version à imprimer. par Pauline Imbach. Monsieur le Président, Je vous fais une lettre, Que vous lirez peut être, ...
www.cadtm.org/spip.php?article3299 - 2
par Pauline Imbach
Monsieur le Président,
Je vous fais une lettre,
Que vous lirez peut être,
Si vous avez le temps.
De votre commentaire,
De votre effet d’annonce,
Sur l’aide alimentaire,
L’hypocrisie je dénonce.
Indifférent vous êtes
Et ce depuis longtemps.
Le doublement de l’aide
N’est rien d’autre que du vent
60 millions d’euros,
Vous voilà bon apôtre,
Mais nous ne sommes pas dupes,
La réalité est autre !
Vous avez déclaré, nous tirant presque des larmes : « Y a-t-il un seul parmi nous qui peut rester indifférent à la révolte de ceux qui, dans les pays du Sud, ne peuvent plus manger à leur faim ? |1| ». Ainsi la France doublera « dès cette année son enveloppe d’aide alimentaire en la portant à 60 millions d’euros pour 2008 », soit près de 100 millions de dollars, pour faire face à la crise alimentaire mondiale.
60 millions d’euros, 100 millions de dollars, dites-vous…
Le premier point important consiste à relativiser la générosité des sommes que vous annoncez. En effet, les sommes envoyées chaque année par les migrants originaires des pays du Sud, qui profitent directement aux populations sur place, sont estimées au niveau mondial à 300 milliards de dollars en 2006. Ces flux financiers solidaires privés représentent, pour la même année, en Côte d’Ivoire 282 millions de dollars, au Burkina Faso 507 millions de dollars, en Haïti 1049 millions de dollars et en Egypte 3637 millions de dollars |2|. Ces pays, qui connaissent actuellement des émeutes de la faim, reçoivent donc entre 3 et 36 fois plus de la part de leurs ressortissants émigrés que l’aide alimentaire que vous annoncez en fanfare.
Le deuxième point porte sur l’aide publique au développement (APD) en général. Dès 1970, les pays riches s’étaient engagés à porter leur APD à 0,7% de leur revenu national brut (RNB). Pourtant, en 2007, l’aide de la France est estimée à seulement 0,40 % du RNB |3| Si l’on ajoute que les manipulations statistiques concernant l’APD sont faciles et fréquentes, on voit que le montant annoncé ne reflète en rien les sommes nouvellement libérées pour le développement. Nous voilà donc très loin des engagements pris il y a maintenant 38 ans !
Le troisième point porte sur le contenu de cette aide publique au développement, ce qui revient à se poser la question du montant réel transféré aux populations du Sud. En effet, environ 32% de l’APD française sont constitués de remises de dettes, dont la majeure partie est illégitime et odieuse. Cette dernière notion juridique a d’ailleurs fait l’objet de deux rapports rendus en 2007 par la CNUCED et la Banque mondiale. Selon le CADTM, ces dettes illégitimes et odieuses doivent donc être annulées unilatéralement et sans condition par la France car elles n’ont pas profité aux populations du Sud et ont été contractées avec la complicité des autorités françaises de l’époque |4| La seule issue acceptable pour la France consiste à réaliser un audit de la dette, sous la responsabilité de l’Etat, avec la participation de délégués des organisations de solidarité Nord/Sud qui ont fait la preuve d’une expertise en matière de dette. Hors remises de dette, l’APD française tombe alors à 0,27% du RNB !
Le bluff ne s’arrête pas là. L’APD contient des « prêts concessionnels », c’est-à-dire des prêts accordés à un taux inférieur à celui du marché. Ces sommes prêtées (au titre de l’APD) majorées des intérêts doivent être remboursés intégralement par les pays en développement. Ainsi, entre 1996 et 2003, en ce qui concerne les créances bilatérales à taux préférentiels, les pays en développement ont remboursé 31 milliards de dollars de plus qu’ils n’ont reçu en nouveaux prêts |5| Derrière l’étiquette d’ « aide », l’APD augmente l’endettement des pays du tiers monde, alors que la dette est l’un de principaux obstacles à la satisfaction des besoins humains fondamentaux |6|.
Enfin, l’APD est un véritable fourre-tout : elle comprend les salaires des expatriés travaillant dans le cadre de la coopération, les frais de scolarité de leurs enfants dans les écoles françaises, les dépenses liées à la scolarité des étudiants du Sud dans un pays riche (alors que rien n’indique que leurs pays en profiteront un jour), les frais d’ « accueil » des étrangers (par exemple, les frais de fonctionnement de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides - OFPRA) et last but not least, les apports de la France aux agences multilatérales (Banque mondiale, FMI…). Rappelons également qu’une partie de l’aide constitue de l’aide liée car elle revient aux pays donateurs, entre autres, par l’achat d’aliments, de médicaments, d’équipements et de services provenant du Nord. Notons, pour finir, que les principaux bénéficiaires de l’APD sont des pays à revenu intermédiaire alliés aux grandes puissances.
Toutes ces précisions montrent qu’il est indécent de votre part d’affirmer une quelconque « générosité » ou « compassion ».
Pour terminer ce courrier, je me permets de vous donner quelques conseils avisés : réformez l’aide publique au développement, tenez vos engagements sur cette aide, arrêtez de soutenir des dictateurs qui affament leurs populations, annulez sans conditions les dettes illégitimes et odieuses de ces pays et versez des réparations aux peuples du Sud que la France, comme les autres métropoles coloniales, exploitent sous différentes formes depuis des siècles.
Monsieur le Président, il est temps de prendre ses responsabilités, car derrière le cynisme des effets d’annonce, des gens ont faim et leurs souffrances sont bien plus réelles que vos réalisations effectives en leur faveur. Par les hautes fonctions que vous occupez depuis longtemps, vous portez une grande part de responsabilité.
Monsieur le Président, comme vous l’avez dit à l’ONU le 25 septembre 2007, « les pauvres et les exploités se révolteront un jour contre l’injustice qui leur est faite ». J’espère que ce jour viendra vite.
Pauline Imbach (25 ans, jeune citoyenne du monde, membre du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde, www.cadtm.org)
notes articles :
|1| Discours de Nicolas Sarkozy lors de la réunion sur le climat le 18 avril 2008 à Paris.
|2| Travailleurs migrants et envois de fonds : Flux mondiaux de fonds envoyés vers les pays en développement et en transition, FIDA, décembre 2007
|3| Source OCDE, ce chiffre comprend le produit de la contribution internationale de solidarité sur les billets d’avion (0,01%).
|4| En 2006, la Norvège a reconnu sa responsabilité dans l’endettement illégitime de 5 pays (Equateur, Egypte, Jamaïque, Pérou, Sierra Leone) et a décidé d’annuler unilatéralement une part des créances qu’elle détient envers ces pays à hauteur de 62 millions d’euros. http://www.cadtm.org/spip.php ?article2119 .
|5| Une "générosité" très médiatisée les faux-semblants de l’aide au développement, E. Toussaint et D. Millet, août 2005. http://www.cadtm.org/spip.php ?article1605.
|6| Voir « les fausses explications de la crise alimentaire dans la presse » d’ Eric de Ruest et « le CADTM pointe les responsabilités des mesures imposées par le FMI et la Banque Mondiale dans la catastrophe alimentaire mondiale »
infos article
URL : http://www.cadtm.org
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4. CRISE ALIMENTAIRE // Une solution durable : produire et consommer local, 29 avril 2008, 10:27
un moyen fort simple et très efficace pour améliorer le rendement de l’agriculture . Il s’agit de planter des acacias albida sur le pourtour des champs.
Cet arbre, adapté aux régions arides, vit en symbiose avec des bactéries et produit un engrais naturel non polluant : « une plantation de mil sous un Acacia albida fait plus que tripler les rendements protéiques de la plante. Par exemple, une culture de mil classique fournit 52,2 kg de protéines par hectare, tandis qu’une culture de mil sous couvert d’acacia permet d’en récolter 179 kg. En effet, l’arbre enrichit non seulement le sol en azote par ses racines, mais favorise la croissance des plantes grâce aux six autres éléments minéraux que contiennent les feuilles mortes : le calcium, le potassium, le magnésium, le sodium, le phosphore et le soufre. Bref, de l’engrais vert tombant du ciel. »
L’acacia et la logique interne de l’intérêt général
Symbiose entre bactéries et végétaux
, par Frank BRUNNER
http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=41