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Ce que dit frère Tariq...et ce qu’il fait...

Publie le dimanche 11 décembre 2005 par Open-Publishing
19 commentaires

Mensonges & dérobades de Tariq Ramadan

Tariq Ramadan a l’habitude d’esquiver toute critique grâce à un sens aigü de l’euphémisme (les "attentats" sont des "interventions", les intégristes de simples "savants musulmans", le terrorisme de la "résistance" etc), au double discours (externe/interne) mais aussi grâce au mensonge. Exemples de ces petits arrangements avec la vérité que les journalistes ne relèvent que rarement...

Le Point (21 janvier 2004)
• RAMADAN DIT, dans une tribune contre Caroline Fourest : « Mes détracteurs n’hésitent pas à mentir : non, je n’ai jamais promu l’excision ».
• FAUX : Caroline Fourest ne l’a jamais accusé de promouvoir l’excision. Elle a même écrit le contraire dans Frère Tariq (p.156).

Le Point (21 janvier 2004)
• RAMADAN DIT « non, je n’ai jamais fait interdire une pièce de Voltaire ». Il en veut pour preuve que sa version des faits est confirmée par Erica DEUBER, directrice du département des affaires culturelles de la ville de Genève de l’époque.
• RAMADAN JOUE SUR LES MOTS : Tariq Ramadan a bien fait campagne dans la presse pour demander la censure de la pièce sur Mahomet de Voltaire que voulait mettre en scène Hervé Loichemol au milieu des années 90. Le metteur en scène confirme. Mais la preuve se trouve tout simplement dans la presse de l’époque. Notamment dans La Tribune de Genève du 7 octobre 1993 où Ramadan écrit une lettre ouverte à Loichemol : " « Ici, cher monsieur, c’est le règne des intimités déchirées contre lesquelles viennent se cogner votre droit de tout dire... de tout redire (...) Vous appelez cela de la ‘censure’, j’y vois de la délicatesse. » Suite à cette campagne, une amie très proche de Tariq Ramadan est intervenue contre la subvention prévue pour monter la pièce... Cette amie, que Ramadan cite aurpès des journalistes en guide de caution, n’est autre qu’Erica DEUBER, directrice du département des affaires culturelles de la ville de Genève de l’époque ! Personne n’a jamais dit que Tariq Ramadan avait le pouvoir de censurer une pièce mais qu’il l’avait demandé et obtenu.
Source : "Lettre ouverte à M.Hervé Loichemol", Tariq Ramadan, Tribune de Genève du 7 octobre 1993.

Campus (4 décembre 2003)
• RAMADAN DIT avoir gagné tous ses procès contre ceux qui l’accusent de double discours.
C’est ce qu’il a proclamé sur le plateau de Campus face à Caroline Fourest. Ce jour-là, il est repris par Guillaume Durand : « Vous avez perdu votre procès contre Antoine Sfeir... » Mais Ramadan persiste et ment : « Non, j’ai gagné mon procès contre Antoine Sfeir. »
• RAMADAN A MENTI : Sfeir a gagné le procès que lui intentait Ramadan. Dans son jugement du 22 mai 2003, la Cour d’appel de Lyon a donné raison au directeur des Cahiers de l’Orient lorsqu’il explique que les discours de prédicateurs comme Tariq Ramadan « peuvent exercer une influence sur les jeunes islamistes et constituer un facteur incitatif pouvant les conduire à rejoindre les partisans d’actions violentes ».

Culture & dépendances (décembre 2003)
• RAMADAN A DIT : qu’il faisait partie des théologiens musulmans acceptant les théories sur l’évolution.
Engagé dans un bras de fer avec Jean-François Kahn sur le plateau de Cultures et dépendances, en décembre 2003, il n’a trouvé aucune porte de sortie lorsque Kahn lui a demandé du tac au tac s’il faisait partie des théologiens musulmans qui acceptaient les théories sur l’évolution ? Ce jour-là, comme d’autres fois sur un plateau de télévision, Ramadan a préféré acquiescer plutôt que d’assumer ses convictions réelles devant le grand public...
• RAMADAN A MENTI : Ramadan prône très clairement l’enseignement du créationisme à destination des musulmans (où ils apprendront que l’homme ne descend pas du singe mais a été créé par Dieu). C’est ce qu’il écrit dans une note de bas de page de son livre Les Musulmans dans la laïcité : « Les cours de biologie peuvent contenir des enseignements qui ne sont pas en accord avec les principes de l’islam. Il en est d’ailleurs de même des cours d’histoire ou de philosophie. Il ne s’agit pas de vouloir en être dispensés. Bien plutôt, il convient d’offrir aux jeunes, en parallèle, des cours de formation qui leur permettent de connaître quelles sont les réponses de l’islam aux problématiques abordées dans ces différents cours. » Les partisans de Ramadan pourront, par exemple, puiser leur « enseignement complémentaire » dans un ouvrage édité par Tawhid (sa maison d’édition) : L’homme descend-il du singe ? Un point de vue musulman sur la théorie de l’évolution, qui défend un créationisme niant cette évolution !

L’Hebdo (28 octobre 2004)
• RAMADAN A DIT : "Catherine Fourest est une prosioniste notoire. Elle assimile toute critique de l’Etat d’Israël à de l’antisémitsme et elle fait partie du réseau BHL. La principale critique de son livre se réduit au fait que je suis le petit fils de Hassan al-Banna et que, donc forcément je propage l’idéologie des Frères musulmans et que j’en serai le responsable en Europe".
• RAMADAN A MENTI : Ramadan se trompe sur le prénom de Caroline Fourest (sur un radio suisse, il déclare même ne pas avoir lu son livre) mais il peut se montrer catégorique dès qu’il s’agit d’évoquer les motivations obscur’es censées l’animer.... Voici le droit de réponse envoyé à l’Hebdo par Caroline Fourest.
Réaction de Fourest aux propos diffamatoires de Ramadan dans l’Hebdo "Tariq Ramadan a décidément toujours recours aux mêmes ficelles à l’encontre de ceux qui osent se mettre en travers de son chemin. Voilà 14 ans que des intellectuels, des journalistes ou de simples citoyens, souvent de culture musulmane, essaient de mettre en garde contre son double discours. A chaque fois, il use des mêmes armes pour les disqualifier et éviter toute remise en question :
1) vous m’attaquez parce que je suis le petits-fils de Hassan al-Banna au lieu de lire ce que j’écris !,
2) Vous êtes "islamophobe",
3) Je suis victime d’un grand complot sioniste (entendez juif).
On aurait pu croire qu’il m’éviterait le premier procès dans la mesure où mon livre se base avant tout autre chose sur le discours de Tariq Ramadan (et précise bien qu’il ne s’agit pas de critiquer Ramadan en tant que "petit fils de Hassan al-Banna" mais bien en tant qu’"héritier politique de Hassan al-Banna" enseignant sa pensée et sa méthode sans esprit critique dans ses livres et dans ses cassettes). C’est pourtant bien ce qu’il fait dans l’interview accordée à votre journal. Il y a des ficelles auxquelles on ne renonce pas facilement... Ramadan n’ose pas me traiter d’"islamophobe", ce qui serait un peu grossier étant donné que je suis rédactrice en chef d’une revue antiraciste et que mon avant dernier livre, Tirs Croisés, s’élevait contre la stigmatisation de l’islam. Il est vrai que d’autres se chargent pour lui de laisser tout de même planer ce soupçon... A croire que seul Tariq Ramadan peut exiger d’être jugé sur ses écrits. Mais il y a plus grave.
Le plus inquiétant à mes yeux est la façon dont il peut se présenter comme la victime d’un grand complot juif, sans émouvoir. Toujours dans cette interview, Tariq Ramadan déclare ainsi que mon travail d’enquête n’est dictée que par une seule motivation : lui faire payer sa tribune contre les intellectuels juifs puisque je serait membre d’un obscur réseau... le "réseau BHL" ! Mieux, je serai une "prosioniste notoire" qui "assimile toute critique d’Israël à de l’antisémitisme" ! Si je connaissais pas Tariq Ramadan par coeur et si je ne l’avais pas vu user de ces mêmes attaques contre des amis arabes et pro-palestiniens, je crois que j’en serai tombée de ma chaise. Je serai en tout cas amusée de savoir sur quoi Tariq Ramadan s’appuie pour étayer un délire pareil ? J’enquête sur lui depuis 2001, soit bien avant sa tribune listant des intellectuels juifs. D’ailleurs, je parlais déjà de lui dans Tirs Croisés, paru des mois avant sa tribune et qu’il ne revienne dans le débat public. Le projet de Frère Tariq est plus récent pour une raison simple : avant sa tribune et son face à face avec Nicolas Sarkozy, Tariq Ramadan n’était pas suffisamment connu en France pour qu’on lui consacre un livre !
Quant à mes prétendues motivations obscures, je tiens juste à préciser que, contrairement à ce qu’affirme Ramadan, je n’ai jamais eu aucun engagement concernant le conflit israëlo-palestinien. Je suis une journaliste d’investigation, spécialisée dans l’étude des fondamentalismes et des intégrismes, aussi critique envers l’intégrisme musulmane qu’envers l’intégrisme juif ou chrétien. J’ai écrit un livre très sévère sur la droite religieuse américaine de Bush (Foi contre choix), cela fait-il de moi une "christianophobe" vendue au lobby musulman ? Dans Tirs Croisés, je dénonce avec force les intégristes juifs bloquant le processus de paix et refusant d’évacuer les colonies. Cela fait-il de moi un agent du Hamas ? Non. Par contre, le seul fait de faire preuve d’esprit critique envers l’intégrisme musulman, en tant qu’intégrisme, semble suffire à Tariq Ramadan pour m’accuser d’être un agent du sionisme ! Il est vrai qu’il dit exactement la même chose de Richard Labévière, également très critique envers Ramadan, malgré des son engagement pro-Palestinien...
En réalité, en agitant le mythe du complot juif, de sinistre mémoire, Tariq Ramadan ne fait que se dévoiler lui-même un peu plus. Pour le reste, j’espère être jugée sur mon livre et non sur la base d’un procès d’intention aussi nébuleux qu’inquiétant".

Europe 1 (2 décembre 2004)
• RAMADAN A DIT : "Fourest a refusé de débattre avec moi !"
• FAUX : Dès septembre 2004, Caroline Fourest a accepté le principe d’un face-face avec Tariq Ramadan à la demande de l’émission Mots Croisés d’Arlette Chabot (émission longue et non montée qui lui paraissait présenter les conditions requises pour ce genre d’exercice). Mots Croisés a alors contacté Tariq Ramadan pour lui faire la même proposition. Pendant plus de 5 semaines, celui-ci a refusé de donner sa réponse au motif qu’il n’avait pas encore lu le livre... Au même moment, pourtant, l’attachée de presse de Caroline Fourest a eu la surprise de recevoir une proposition de débat accepté par Tariq Ramadan venant de la Télévision suisse Romande... Connue pour sa complaisance envers le prédicateur et qui a récemment refuser de programmer un documentaire désobligeant pour l’image de Ramadan ! Tenue par son engagement d’exclusivité vis-à-vis de France 2, Caroline Fourest ne pouvait accepter cette proposition... Chose que Ramadan ne pouvait ignorer. Il continuait toutefois à se faire désirer.
Caroline Fourest l’a donc provoqué lors de son interview sur le plateau de Thierry Ardisson, Tout le monde en parle, en rappellant "qu’elle attendait toujours". Ce qui ne pouvait que piquer l’orgueil de "Frère Tariq" et le pousser à accepter. Ce qu’il a fait... dans un premier temps pour ensuite refuser les conditions de l’émission (un face à face avec Fourest suivi dans un débat général) !
Lassée de tous ses revirements, c’est finalement la rédaction en chef de Mots Croisés qui a décidé qu’elle ne voulait plus offrir sa tribune au prédicateur.

Messages

  • Shalom,Salam, Salut,

    Voici repris l’antienne des préjugés coloniaux (les arabes ont un double langage) et autres mensonges auxquels Ramadan a déjà répondu sur son site. Ce plat réchauffé nous est ressorti au moment ou on apprend que Ramadan est à nouveau censuré par Sarkozy à l’intérieur d’une enceinte universitaire, pour débattre de la Raison dans l’Islam. A ce propos, je vous conseille d’acheter l’excellent dernier hors série du Point qui porte les sciences et l’Islam depuis 632.

    Pour éclairer la critique du lecteur, je soumets une des réponse de Ramadan du 4 novembre 2000. Il fait la démonstration de la dérobade de Fourest face à Ramadan et des mensonges repris par Jepe. Pour avoir un aperçu de ce qu’aurait pu être ce débat, je vous propose de visionner le débat avec Lionel Favrot, l’auteur de Tariq Ramadan dévoilé et journaliste à Lyon Mag (qui a été condamné pour diffamation) . Pour l’essentiel, on trouve dans son livre les mêmes arguments, les mêmes exemples et les mêmes thèses que ceux de Caroline Fourest. La même malhonnêteté. Ils auraient sans doute pu écrire un livre à deux... mais il est vrai que « Tariq Ramadan fait vendre aujourd’hui » !

    vidéo débat : http://infrarouge.tsr.ch/forum-74-tariq-ramadan-incompris-dangereux.html

    Ardisson, Chabot, Fourest, Ramadan : qui est dangereux ?
    jeudi 4 novembre 2004, par Tariq RAMADAN

    Lors de sa dernière émission (30 octobre), Thierry Ardisson a invité Caroline Fourest et lui a donné l’occasion, seule à seul et pendant près de 15 minutes, de répandre des calomnies et des mensonges à mon sujet. Sur chacun des points abordés pendant l’interview, Caroline Fourest déformait mes propos ou mentait sur mes prises de position (je n’aurais jamais pris position sur la violence conjugale, je verrais la conspiration juive partout, etc.) avec la « bénédiction objective » de Thierry Ardisson qui ne lui a opposé aucune contradiction ni aucun contradicteur. Sur le plateau de Tout le Monde en parle le propos de Caroline Fourest était « parole d’Evangile » et Thierry Ardisson s’est transformé pour l’occasion en bien curieux apôtre de la bonne parole. Somme toute, rien n’est plus clair dans les faits : ses amitiés « dans le milieu » lui imposent de véritables contorsions intellectuelles mariées à un manque de courage réel, grave et attristant.

    Caroline Fourest a de plus osé affirmer sur le plateau que j’avais refusé un face à face avec elle dans l’émission Mots croisés. Quel grossier mensonge ! Mon bureau a reçu un premier appel de Nathalie Saint-Cricq, la rédactrice en chef de Mots croisés, le 16 septembre pour une participation à une émission prévue le 11 octobre. Mon assistante a demandé une copie de l’ouvrage afin de prendre une décision en connaissance de cause. Le livre a été envoyé avec du retard et la date de l’émission a finalement été déplacée au lundi 8 novembre. Les conditions avaient été fixées : face à face sur le plateau, en direct et avec un temps de parole égal. Au même moment, la Télévision Suisse Romande envisage d’organiser un autre face à face entre Caroline Fourest et moi-même à Genève dans l’émission Infrarouge. Contactée le jeudi 21 octobre, Caroline Fourest, par l’intermédiaire de sa maison d’édition, refuse d’y participer prétextant une crainte « pour sa sécurité » puis, lorsqu’ un duplex depuis Paris lui est proposé, elle affirme que son « plan média », déjà établi, ne lui permet pas d’y prendre part. Devant cette dérobade, mon bureau appelle la collaboratrice d’Arlette Chabot pour lui demander de confirmer que Caroline Fourest est bien prête au face à face prévu pour Mots croisés.

    La rédactrice en chef affirme devoir se renseigner et promet de rappeler pour confirmation définitive... puis, plus de nouvelles entre le 22 octobre et le 2 novembre. Entre-temps, Caroline Fourest est intervenue le 30 octobre chez Thierry Ardisson et a menti. A la suite de cette émission, mon bureau a rappelé la collaboratrice d’Arlette Chabot le 2 novembre pour savoir ce qu’il en était : comme par hasard, elle n’avait pas compris qu’elle devait rappeler, le programme avait changé, Arlette Chabot était occupée mais Nathalie Saint-Cricq allait rappeler le lendemain. Le lendemain, par hasard encore, la rédactrice en chef ne répond plus, interminablement occupée sur une autre ligne de téléphone, et aucune explication quant à ce « changement de programme » très curieux et bien malhonnête. Or, dans les faits, Caroline Fourest a, par deux fois, refusé le débat.

    Arlette Chabot comme Thierry Ardisson ont, dans les faits, protégé une soi disant journaliste d’investigation, menteuse et malhonnête. Il n’y aura pas de débat contradictoire ni de vérification des élucubrations d’une protégée de chez Grasset. Reste la seule vraie question du jour : qui est dangereux pour la République d’aujourd’hui et de demain ? Qui travaille à briser les fondements du vivre ensemble ? Qui stigmatise et ment sur l’autre, l’Arabe, le musulman, présenté comme une menace et un danger à combattre par tous les moyens, même les plus malhonnêtes. Le vrai danger c’est Caroline Fourest et tous ses compères, pseudo journalistes d’investigation, reporters idéologues ou intellectuels sectaires, qui, à longueur d’interviews, d’articles et de livres répandent le mensonge, la manipulation pour propager la peur, la suspicion et l’exclusion des citoyens toujours trop arabes, toujours trop musulmans.

    Le climat qui règne en France fait réellement craindre le pire quant au traitement de la question de l’islam. Au-delà de ma personne, le traitement intellectuel et médiatique que j’ai pu subir depuis un an révèle un malaise et un mal très profonds. Nous vivons une époque où le débat de fond pluraliste sur l’islam est absent, où la passion l’emporte, où l’on peut mentir et diffamer sans vergogne devant des millions de téléspectateurs et où finalement la surdité s’installe : on ne se questionne plus, on n’écoute plus l’autre et l’on pousse le public à ne chercher qu’à confirmer ses peurs et ses suspicions ou à justifier son rejet de l’autre. En perpétuant ces pratiques télévisuelles dans des registres certes différents, Thierry Ardisson et Arlette Chabot, jouent un jeu des plus dangereux : l’apparent non conformisme revendiqué par le premier et les semblants de débats orchestrés par la seconde (quand ils ont vraiment lieu) propagent et enracinent l’idée que la suspicion à l’égard des musulmans est légitime. Et ce en faisant fi, l’air de ne pas y toucher, du minimum requis de déontologie.

    Au-delà de ces péripéties qui permettent à une femme à l’idéologie dangereuse de se présenter comme une journaliste objective devant le sourire bienveillant de Thierry Ardisson et, finalement, de se voir protégée par Arlette Chabot d’un face à face qui n’aurait pas manqué de dévoiler la malhonnêteté de son livre de propagande ; au-delà de ces faits, disais-je, ce qui demeurera, c’est l’aveuglement et la surdité sciemment entretenus sur ce que je ne cesse de dire et de répéter depuis quinze ans. La France a changé : des citoyennes et des citoyens de confession musulmane sont en train d’apparaître sur la scène et il faudra, bon gré mal gré, vivre et composer avec eux. Ils sont citoyens, ils respectent la laïcité, ils connaissent leurs responsabilités et exigent d’être traités de façon juste et égalitaire. Ils refusent la mise sous tutelle des Etats étrangers comme de l’Etat français, ils sont libres, indépendants et capables d’être farouchement critiques comme le leur a enseigné la vieille tradition française du débat contradictoire et de la revendication sociale et politique. Ils sont le présent, ils sont l’avenir.

    On peut continuer à jeter l’opprobre et à vociférer contre un individu transformé en symbole d’une réalité qu’on a peine à regarder en face et qui gêne. Vous pouvez certes continuer ainsi à tromper et à vous tromper, chers Caroline Fourest, Thierry Ardisson et Arlette Chabot, en supposant qu’en s’acharnant sur un homme on finit par transformer la réalité... Rien n’est moins sûr, et il faudra bien que vous commenciez à voir, à vraiment voir comme disait André Breton, que des générations entières de citoyens vont bientôt vous obliger, par sagesse, par intérêt ou simplement par nécessité, à faire votre travail plus honnêtement. On peut s’acharner sur un homme, mais on ne peut pas indéfiniment s’acharner contre les évidences du temps.

    Mes salutations à tous

    Mohamed

    • ca tourne autour du pot !! de la querelle de personne, mais rien sur le fond !

      religions, pieges à c...

    • pièges à c..., c’est sûr !! mais alors qu’on applique le principe de laîcité sur nos antennes, et ramadan ira prêcher la bonne parole dans les mosquées, lieux de culte musulman ! quanq je pense que ce mec a droit de parole dans des universités par ex....je crois rêver ! en tout ce ne sont pas des prédicateurs de sa trempe qui permettent au commun des mortels de penser cet islam-là comme une religion "ordinaire" et puis caroline fourest est une femme et chacun a entendu ses propos sur la place de la femme dans l’islam !!!! c’est bon , j’arrête là, ça me ferait gerber !!! mouton noir de la baie du mont st michel

    • Vous dites, Mohamed :-"que nous vivons une époque où le débat de fond pluraliste sur l’Islam est absent-"

      Je crois pour le débat de la religion de l’Islam c’est à l’ensemble des Musulmans de l’engager par contre pour un débat sur la politique islamique cela nous regarde tous et il est grave pour débattre et justifier cette politique d’apporter des propos puérils et injurieux.

      Voyons, Mohamed, soyez sérieux , pourquoi ne voulez-vous pas admettre l’idéal de M. Ramadan qui est de voir naitre des Etats théocratiques . C’est son droit et je ne me permettrai pas de l’insulter, par contre le combattre , OUI, que voulez vous , Mohamed, nous sommes nombreux à croire dans "Les Lumières".

      Puis sachez, Mohamed, que Caroline Fourest a cette intelligence, cette capacité et ce respect à ne pas mélanger les religions et les intégristes et elle n’a pas honte à défendre ses positions et ses idées clairement et sans ambiguité...

      Je dois quand meme donner un coup de chapeau à M. Ramadan qui préfère venir débattre sur un plateau de TV (Riposte) en compagnie d’un philosophe illuminé pour nous faire admettre qu’il est un sage, très belle campagne de communication.

      Nicole

    • Arrete de dire n’importe quoi ,, tu ne sais pas de quoi tu parles !! Moi j’en lis des livres de ramadan, j’en écoute des cassette et je suis fier d’etre francais , je suis musulman et fier de l’etre aussi. Ca ne me donne pas envie d’aller rejoindre des kamikase ou des talibans !!! Il est bien plus critique sur les dictatures musulmanes l’Arabie saoudite par exemple, que bcp de nos pays occidentaux !! je ne dis pas qu’il n’a pas un double discourt , d’ailleur qui n’a pas de double discours ??

      Je dis simplement qu’en lisant ses livres où en l’écoutant on peut aussi aller vers une réforme de l’islam non pas basée sur les valeurs occidentales mais sur des valeurs musulmanes , sur une contextualisation , inclure l’esprit et ne pas rester que sur la lettre !!! Il procure cet effet là dans une grande partie de la jeunesse contestataire humaniste et pacifiste musulmane.

      Je ne vois pas en quoi il est plus dangereux que le Pen ? il dit aux jeunes : vous devez etre fier d’etre francais mais il a aussi le malheur de dire : vous devez etre fier d’etre musulman !! Et pour ça on le lui pardonne pas.Ca ne va pas avec les valeurs de la république qui sont que : VOTRE SEULE IDENTITE C’EST LA REPUBLIQUE !!! Car bien sur tout musulman pratiquant est un terrosiste potentiel !!!

      salutation

    • Tariq Ramadan ou Paul Carème ?

      A quoi bon devoir faire un choix entre deux maux ?

      Entre deux mondes obscurs ! Entre deux arrières mondes...

      A Pâques, je profite des congés que la société me paye, au respect de traditions ou d’habitudes plus que centenaires, mais surtout au fait qu’un travailleur de la république a droit de se reposer... Cela fait une coupure entre Février et Avril et c’est très bon pour la santé !

      Finalement ce qu’on prend pour des religions, ou le peu qu’elles nous ont apporté, se résume à d’admettre un peu de "social" à l’état d’esclave, ancien ou moderne, forcé d’être adopté par la masse de l’humanité qui n’a pas prise sur son avenir !

      Seuls des esprits "éveillés" on le pouvoir d’en prendre conscience...
      Seuls des esprits libérés de toutes croyances ont matière à réfléchir à l’avance sur tous les moyens efficaces pour aider leurs frères en deshérance à recouvrer un peu de leur dignité !

    • Shalom,

      Je cite : "Seuls des esprits "éveillés" on le pouvoir d’en prendre conscience...
      Seuls des esprits libérés de toutes croyances ont matière à réfléchir à l’avance sur tous les moyens efficaces pour aider leurs frères en deshérance à recouvrer un peu de leur dignité !"

      Par quels moyens "les esprits éveillés ont le pouvoir d’en prendre conscience" ? Par l’opération du Saint-Esprit ? Qu’est-ce que sont ces propos sinon une croyance des plus irrationnelle.

      Dès qu’on évoque l’Islam, nos amis qui se pensent éclairés et supérieurs, font feu de toute raison et étalent leur suffisance et leurs préjugés.

      Seuls de grands ignorants peuvent rejeter les religions et ses enseignements. L’ignorance est la mère de la bêtise, de l’arbitraire et des injustices.

      Les attaques contre Ramadan n’ont rien à voir avec la religion. Elles posent la question de la liberté d’expression et de notre capacité à rejeter les calomnies médiatiques, de notre capacité à nous défaire d’un scotome qui nous poussent à juger l’Autre en fonction de nos valeurs morales considérées comme les plus hautes et non pas en fonction de principes humanistes universelles.

      Encore une fois, lisez le dernier hors série du Point : les textes fondamentaux de la pensée en Islam (Avicenne, Averroés, Al-Ghazali, Ibn Khaldoun,etc.. Vous découvrirez combien est grande votre ignorance et vos préjugés sur l’Islam, ignorance fondée en grande partie par l’école républicaine et le mythe d’une civilisation judéo-chrétienne, qui écarte tous les apports de la civilisation islamique.

      MOHAMED

    • tres bien Mohamed, mais ce n’est pas de la politique, mais de la religion...

      parlons du fond, pas de la forme stp

      FD

  • Oui , bon , j’ai bien tout lu l’article et tous les commentaires.

    Cela fait un bout de temps qu’on se doute que la religion rend nerveux.

    Moi, je suis nerveux aussi, mais des fois je vois que visiblement j’ai tort.
    J’ai du mal à l’admettre, et d’ailleurs je ne l’admet jamais, mais je sais que j’ai tort.

    Essayez la science, au moins, vous serez confronté à cette terrible épreuve : toute chose est vraie tant qu’elle n’a par été prouvée fausse.

    dieu ne sera jamais contredit. Il ne participe pas au débat.

    Nous autres, si.

    Cela veut dire que tout le monde peut être contredit. Un jour ou l’autre.

    C’est comme la politique. On a les convictions de notre époque tant que l’avenir ne nous donne pas tort.

    Personnellement, ma conviction actuelle est que dieu n’existe pas, et que toute discussion à ce sujet provoque des réactions assez vives.

    Pourquoi pas une petite bière, une petite clope, pourquoi pas s’en foutre totalement ?

    J’ai un peu peur des réponses.

    Jean-Yves Denis.

    • Jean-Yves Denis, bien dit.

      Il n’existe pas.

      Si jamais il existait, si jamais il était tel que le décrivent les religions (toutes les religions), il faudrait alors le renier fermement.
      Il n’aurait causé que des catastrophes tout au long de l’histoire de l’humanité.

      Moi, j’ai failli me fâcher avec mes parents quand j’ai découvert qu’ils m’avaient choisi un "Il" et la religion qui va avec. Ils m’ont promis qu’ils ne recommenceraient pas.

      Il est loin d’être un vecteur de paix et de fraternité.

      Durdo REIL

  • Pfffttt !!!!

    Les religions sont les dinosaures de la pensée et devraient depuis longtemps être au fond des poubelles de l’évolution.

    Alors qu’on les y balance et asseyons-nous sur le couvercle.

    • Plus on est superficiel avec soi et plus on est dur avec les autres !

    • Les autres ?

      Sans doute voulez-vous parler des esprits attardés qui s’imaginent que croire fait appel aux facultés supérieures de l’être humain ?

      Si c’est cela, je peux vous assurer que mon chien est parfaitement capable de croire que je suis son dieu. Et bien entendu, puisque je veux qu’il continue à m’obéir, je ne ferai rien pour insinuer le doute dans son esprit.
      En cela, c’est vrai que je suis très dur avec lui.

      Mais ce n’est qu’un chien et il ne se prend pas pour un homme.
      Et moi !? Et bien, je suis un homme qui ne se prend pas pour un chien.

      Suis-je superficiel ?

    • Force est de constater, en amont de ce débat, un phénomène qui brouille les données. Depuis quelques années (avant même la seconde intifada), des intellectuels juifs français que l’on avait jusqu’alors considérés comme des penseurs universalistes ont commencé, sur le plan national comme international, à développer des analyses de plus en plus orientées par un souci communautaire qui tend à relativiser la défense des principes universels d’égalité ou de justice.
      Les travaux de Pierre-André Taguieff sont très révélateurs. Son pamphlet La nouvelle judéophobie est le prototype d’une réflexion "savante" faisant fi des critères scientifiques. Le sociologue s’est mué en défenseur d’une communauté en danger dont le nouvel ennemi réel ou potentiel est l’Arabe, le musulman, fusse-t-il français. On ne trouve pas ici de mise en perspective fondée sur une analyse critique de la politique sociale de l’Etat, des réalités de la banlieue ou même de la scène internationale. La conclusion est limpide : la communauté juive de France ferait face au nouveau danger que représente cette nouvelle population d’origine maghrébine qui, de concert avec l’extrême gauche, banaliserait la judéophobie et la justifierait par une critique très retors d’Israël et un "antisionisme absolu".

      C’est surtout Alain Finkielkraut qui excelle dans le genre : on savait le penseur impliqué dans les grands débats sociaux mais voilà que l’horizon se réduit et que le philosophe est devenu un intellectuel communautaire. Son dernier ouvrage Au nom de l’Autre, réflexions sur l’antisémitisme qui vient se présente comme une attaque sans nuance de toutes les dérives antisémites (altermondialistes, immigrées ou médiatiques). Alain Finkielkraut verse dans tous les excès sans être gêné de soutenir Sharon. Le débat n’est plus fondé sur des principes universels et même s’il prétend être lié à la tradition européenne commune, sa prise de position révèle une attitude communautariste qui fausse les termes du débat, en France comme au sujet de la Palestine. Sa dénonciation du "culte de l’Autre" ne cesse, en miroir, d’exacerber le sentiment d’altérité du juif-victime et le mur de la honte devient "une simple clôture de sécurité" qu’Israël construit à contre cœur. Juifs ou sionistes (ceux qui font la différence sont antisémites) ne seront jamais des victimes ou des oppresseurs comme les autres.

      Alexandre Adler avait témoigné, au côté de Finkielkraut, dans le procès surréaliste intenté au journaliste Daniel Mermet. On pouvait s’étonner. L’analyse attentive de ses écrits nous éclaire néanmoins. La lecture du monde qu’il nous propose se comprend surtout au regard de son attachement à Israël. Il ne s’en cache pas et dans l’ouvrage collectif Le sionisme expliqué à nos potes, il avance qu’il "devient de plus en plus inenvisageable de concevoir une identité juive qui ne comporterait pas une composante sioniste forte" [1] et plus loin : "Un équilibre va s’instaurer entre diaspora et appartenance israélienne, autour duquel le nouveau judaïsme va se développer".[2] On relèvera le mélange de genres mais on retiendra la leçon au moment d’analyser ses positions en politique internationale, de même que celles de certains intellectuels juifs français, notamment lorsque Adler rappelle lui-même que les Etats-Unis ont renforcé leur soutien à Israël, lequel a par ailleurs établi une alliance stratégique avec l’Inde.

      La récente guerre en Irak a agi comme un révélateur. Des intellectuels aussi différents que Bernard Kouchner, André Glucksman ou Bernard-Henri Lévy, qui avaient pris des positions courageuses en Bosnie, au Rwanda ou en Tchétchénie, ont curieusement soutenu l’intervention américano-britannique en Irak. On a pu se demander pourquoi tant les justifications paraissaient infondées : éliminer un dictateur (pourquoi pas avant ?), pour la démocratisation du pays (pourquoi pas l’Arabie Saoudite ?), etc. Les Etats-Unis ont certes agi au nom de leurs intérêts mais on sait qu’Israël a soutenu l’intervention et que ses conseillers militaires étaient engagés dans les troupes comme l’ont indiqué des journalistes britanniques participant aux opérations (The Independent, 6 juin 2003). On sait aussi que l’architecte de cette opération au sein de l’administration Bush est Paul Wolfowitz, sioniste notoire, qui n’a jamais caché que la chute de Saddam Hussein garantirait une meilleure sécurité à Israël avec des avantages économiques assurés.

      Dans son livre Ouest contre Ouest, André Glucksman nous livre un plaidoyer colérique pour la guerre qui passe sous un silence très parlant les intérêts israéliens. Bernard-Henri Lévy, défenseur sélectif des grandes causes, critique très peu Israël à qui il ne cesse de témoigner sa "solidarité de juif et de Français". [3] Sa dernière campagne contre le Pakistan semblait comme sortie de nulle part, presque anachronique. En s’intéressant à l’abominable et inexcusable meurtre de Daniel Pearl, il en profite pour stigmatiser le Pakistan dont l’ennemi, l’Inde, devrait donc naturellement devenir notre ami Lévy n’est bien sûr pas le maître à penser de Sharon mais son analyse révèle une curieuse similitude quant au moment de son énonciation et à ses visées stratégiques : Sharon vient d’effectuer une visite historique en Inde afin de renforcer la coopération économique et militaire entre les deux pays.

      Que ce soit sur le plan intérieur (lutte contre l’antisémitisme) ou sur la scène internationale (défense du sionisme), on assiste à l’émergence d’une nouvelle attitude chez certains intellectuels omniprésents sur la scène médiatique. Il est légitime de se demander quels principes et quels intérêts ils défendent au premier chef ? On perçoit clairement que leur positionnement politique répond à des logiques communautaires, en tant que juifs, ou nationalistes, en tant que défenseurs d’Israël. Disparus les principes universels, le repli identitaire est patent et biaise le débat puisque tous ceux qui osent dénoncer cette attitude sont traités d’antisémites.

      C’est pourtant sur ce terrain que doit s’engager le dialogue si l’on veut éviter le choc des communautarismes pervers. S’il faut exiger des intellectuels et acteurs arabes et musulmans qu’ils condamnent, au nom du droit et des valeurs universelles communes, le terrorisme, la violence, l’antisémitisme et les Etats musulmans dictatoriaux de l’Arabie Saoudite au Pakistan ; on n’en doit pas moins attendre des intellectuels juifs qu’ils dénoncent de façon claire la politique répressive de l’Etat d’Israël, de ses alliances et autres méthodes douteuses et qu’ils soient au premier rang de la lutte contre les discriminations que subissent leurs concitoyens musulmans.

      On relèvera avec respect le courage de celles et de ceux, juifs (pas forcément altermondialistes ou d’extrême gauche), qui ont décidé de s’insurger contre toutes les injustices et notamment celles qui sont le fait de juifs. Avec les Arabes et les musulmans qui ont la même cohérence, ils sont la lumière et l’espoir de l’avenir parce que celui-ci a plus que jamais besoin de cette exigence et de ce courage.

    • Trouvé aujourd’hui sur wikipedia un extrait d’un mémoire universitaire qui a la mérite, à l’inverse des journalistes de ne pas verser dans le sensationnalisme des médias. Ni ramadanophobe, ni ramadanophile, la vérité sur Tariq Ramadan de l’auteur, Tristan Waleckx, est bien plus simple (donc plus terne) que ce que voudraient les partisans et les adversaires de l’intellectuel musulman, unis dans leur volonté de tronquer l’image (dans un sens ou dans l’autre) de l’objet de leur fantasme. Voici :

      Les réformateurs acceptés comme tels prêchent donc une réforme peu hétérogène, envisageant un aggiornamento de l’islam tel que le christianisme l’a connu. Mais d’autres intellectuels rejettent cette volonté de vouloir calquer de près ou de loin sur la civilisation islamique ce qu’il s’est passé dans l’ère chrétienne. C’est le cas de Tariq Ramadan, qui est partisan d’un islam « intégraliste », c’est-à-dire qu’il puise ses principes éthiques et moraux dans la religion plutôt que dans d’autres principes universels jugés illégitimes car supposés « occidentaux ». Pensant que c’est la raison islamique qui doit pallier les imperfections de la modernité née dans le monde extra-musulman, il ne cesse de dénoncer la vision « simpliste et toujours occidentalo-centrée[108] » que l’on peut déceler chez les nouveaux penseurs :
      « Pour être entendus, les musulmans occidentaux devront être armés de solides connaissances islamiques, faire preuve d’une rigueur et d’un courage prouvant à leur coreligionnaires qu’ils parlent bien de l’intérieur, qu’ils ne sont pas les promoteurs d’un ‘nouvel islam’ vidé de sa substance qui voudrait, au nom de ‘l’universalité de nos valeurs’, imposer un modèle unique de sociétés[109] ».
      Cependant ce genre de réforme n’est pas recevable en tant que telle par la majorité des médias français. En plus d’être doctrinairement proche des idées des Frères Musulmans, cette idée de réislamisation paraît non seulement mettre en péril notre modèle français de laïcité en ce qu’elle promeut une vision englobante de la religion, mais elle conteste un certain universalisme occidental finalement rarement remis en cause. Ce type de réformateurs n’est d’ailleurs pas désigné comme tel par les journaux en général.
      L’exemple de Tariq Ramadan est extrêmement intéressant car ce même personnage est passé du statut du « bon réformateur » à celui d’interlocuteur indésirable. Ayant tout d’abord l’image d’un musulman avant-gardiste dans ses idées sur l’islam, il est l’objet de commentaires élogieux. Lorsqu’en 1995, il est interdit de séjour en France, Le Nouvel Observateur s’indigne du traitement réservé à cet « intellectuel brillant[110] ».
      N’ayant sûrement pas la même conception de la notion de modernisme que ce dernier, la presse a vite rejeté sa réforme comme n’en n’étant pas une. Le problème de Tariq Ramadan, c’est qu’il est, du point de vue médiatique, un « mauvais réformateur » déguisé en « bon réformateur » : « [Tariq Ramadan] n’a pas la gueule de l’emploi. Un islamiste qui porte des gilets de minets, parle avec l’accent suisse et joue avec un art consommé de sa séduction de ténébreux oriental », décrit Christophe Ayad dans Libération[111]. Voici venu le temps donc pour les médias de découvrir « le vrai visage de Tariq Ramadan[112] ». Celui qui était encore en 2001 un « théologien musulman ‘réformiste’[113] » pour Le Nouvel Observateur devient plus tard un « prêcheur genévois[114] » , un « pigeon voyageur islamiste[115] », « un roturier helvétique, un simple chargé de cours d’islamologie à l’université de Fribourg[116] » pour ce même journal.
      Que l’on soit ou non d’accord avec la réforme de Tariq Ramadan est parfaitement compréhensible[117]. Qu’on le conteste en tant qu’intellectuel pour la simple raison qu’on ne partage pas ses idées est une autre histoire. En effet, dans la grande majorité des articles le concernant, ce n’est pas le contenu de la réforme qui est discuté mais bien la qualité d’intellectuel qui est déniée au petit-fils de Hassan al-Banna. En raison de ses prises de positions distinctes de celles des « nouveaux penseurs de l’islam », celui-ci devient un « intellectuel contesté[118] », « ‘l’émir’ des Frères musulmans francophones[119] », voire une « crapule intellectuelle[120] ». « En fait, M. Ramadan n’est pas un intellectuel, au mieux un prédicateur », explique Esther Benbassa[121]. De la même façon, Caroline Fourest, auteure d’un livre à charge contre Tariq Ramadan, s’étend sur sa difficulté à soutenir une thèse obtenue « sans honneurs ni félicitations » et dont le but était « de pouvoir se prévaloir d’une caution scientifique[122] » : « On l’a souvent présenté comme professeur d’université. En réalité, (…) il n’était qu’un modeste professeur de collège de Saussure[123] »
      Se détournant de ses thèses, qui mériteraient discussions, la plupart des médias s’intéressent à sa présupposée tactique. On prête alors à « frère Tariq », « cet intellectuel rusé, champion toutes catégories du double langage, et qui va, de plateau en plateau de télévision, poser, main sur le cœur, au grand réformateur[124] », une stratégie d’entrisme. Le vocabulaire conspirationniste employé dans les titres le concernant sont éloquents : « Le mystère Tariq Ramadan[125] », « La théologie au service d’une stratégie politique[126] », « Tariq Ramadan, sa famille, ses réseaux, son idéologie[127] », « l’énigmatique[128] ».
      L’entrée de l’islam dans l’ère moderne proposée par Tariq Ramadan n’est donc même pas discutée car supposée dangereuse dans son fondement. Par souci de clarté, voire de simplicité, une certaine presse française a donc largement réduit l’enjeu des réformateurs de l’islam à un débat manichéen au lieu de questionner la pertinence d’une autre réforme de l’islam.

      108] Aziz Zemouri, Faut-il faire taire Tariq Ramadan ?, L’Archipel, Paris, 2005, p. 245.
      [109] Tariq Ramadan, « Le renouveau viendra d’Occident », Le Nouvel Observateur, 21/2/2002.
      [110] Claude-François Jullien, « L’affaire Ramadan », Le Nouvel Observateur, 22/2/1996.
      [111] Christophe Ayad, « La langue d’Aladin », Libération, 8/7/2003.
      [112] Serge Raffy, « Le vrai visage de Tariq Ramadan », Le Nouvel Observateur, 29/1/2004.
      [113] Josette Alia & Claude Weill, « Islam : le temps de l’autocritique », Le Nouvel Observateur, 4/10/2001.
      [114] Claude Askolovitch, « L’encombrant M. Ramadan », Le Nouvel Observateur, 9/10/2003.
      [115] Serge Raffy, « Le vrai visage de Tariq Ramadan », op. cit.
      [116] Ibid.
      [117] Cf. Aziz Zemouri, Faut-il faire taire Tariq Ramadan, op.cit., p 143 : Tariq Ramadan lui-même trouve « légitime » de se voir opposer une « lecture critique » avec laquelle il est « en désaccord », faisant référence à une rare réponse « sur le fond » qui lui a été opposée : Dominique Avon, « Une réponse l’ ‘islam réformiste’ de Tariq Ramadan, Nunc, Editions de Corlevour, Clichy, octobre 2003.
      [118] Rémi Barroux et Xavier Ternisien, « Tariq Ramadan, intellectuel contesté, en vedette d’un jour », Le Monde, 16/11/2003.
      [119] Alexandre Adler, « Epître à Tariq Ramadan », Le Figaro, 16/10/2003.
      [120] Bernard Kouchner sur RTL, rapporté sur nouvelobs.com, 31/10/2003.
      [121] Esther Benbassa, « Tariq Ramadan et l’islam « mou » de Turquie », Le Monde, 20/11/2003.
      [122] Caroline Fourest, Frère Tariq. Discours, stratégie et méthode de Tariq Ramadan, Grasset, 2004, pp. 28-29.
      [123]Ibid., p. 66
      [124] Bernard Henry Lévy, « L’autre visage de Tariq Ramadan », Le Monde, 1/11/2003.
      [125] Martine Gozlan, « Le mystère Tariq Ramadan », Marianne, 9/9/2002.
      [126] Antoine Menuisier, « La théologie au service d’une stratégie politique », Le Figaro Magazine, 31/1/2004
      [127] Xavier Ternisien, « Tariq Ramadan, sa famille, ses réseaux, son idéologie », Le Monde, 23/12/2003.
      [128] Id., « Tariq Ramadan, l’énigmatique », Le Monde , 29/9/2000.

    • Mon petit Jeppe, ton texte sur Ramadan est pitoyable. Il est fait d’une mauvaise foi, comme on en voit partout en France, dés qu’il s’agit de traiter d’Islam. L’honnêteté intellectuelle ce n’est pas ton fort.
      Il s’agit là d’un procès à charge contre Ramadan. En cela, tu n’es guère original. Sache qu’aboyer avec la meute rend rarement malin. Rendre compte de "l’oeuvre" d’une personne par une citation, qui prend la moitié d’un texte, d’une personne qui lui est particulièrement hostile, on ne peut pas appeler cela de l’objectivité. Tu aurais du t’en tenir à une synthèse de l’ouvrage Forest, c’eut été plus honnête....

      Par contre, le texte que propose le dernier intervenant me parait bien plus pertinent. Mais, lui, réclame une lecture plus soutenue et moins superficielle que la tienne. Et surtout moins psychologisante, le degré zéro de toute analyse...Ce dernier sait de quoi il parle, lui. Et il est doté d’une certaine modestie, ce qui est un gage de sérieux ! Je comprends que ce ne soit pas à la portée de tout le monde. Tu aurais du t’en rendre compte, Jeppe. Et t’abstenir. Mille excuses, Jeppe, mais ça devait être dit !

  • Je suis français et musulman et j’en ai ras le cul de votre islamophobie,de vos attaque contre le peu de gens qui nous défendent,si ça continu vous allez nous faire porter des croissant vert comme à une époque vous fesiez porter des étoiles jaunes ;lachez nous avec votre haine de l’islam c’est ma religion et je vous emmerde.S’il éxiste des intègristes musulmans c’est à cause de vos conneries et d’ailleur vous ètes pas mieux qu’eux ;partout j’entend vos discours de haine qui me fond gèrbé,vous voulez quoi bon sens:Tuer tous les musulmans ?Je paris qu’ensuite vous vous éxtèrminerez entres vous ;vous ètes des idiots des gros cons des haineux des gloutons,hier c’était les indiens les mèchants(dans les films de cow boy)aujourd’hui les musulmans ;les plus grands criminels c’est vous et pas nous.
    La vèrité vaincra face à la connerie et Tarik Ramadan
    est bien plus noble que vos intéllèctuels officiels d’europe1 et d’antenne 2 toujours enclin à vouloir taper sur les musulmans ;la femme est bien plus réspècté chez nous que chez vous ;vous, vous pensez qu’a montrer la nudité des femmes quà montrer leur cul qu’à en faire un objet sèxuel et vous osez vouloir porter le drapeau de ce qui défendent les femmes vous ne rèspécté pèrsonne ;"pays des droit de l’Homme"mon cul :,plutot :"Pays des droits de l’Hommes blanc occidentale"