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Centrale nucléaire de Fukushima : la mystérieuse disparition du PDG de Tepco.

Publie le dimanche 27 mars 2011 par Open-Publishing
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Mais où est donc passé Masataka Shimizu, le PDG de Tokyo Electric Power (Tepco), quatrième producteur mondial d’électricité (fondé en 1951), et opérateur des centrales nucléaires de Fukushima ?

Mardi 22 mars, c’est le vice-président du groupe, Norio Tsuzumi, qui a présenté ses excuses aux populations forcées d’évacuer les environs irradiés de Fukushima Daichi. « Je m’excuse sincèrement. Tepco a provoqué de l’anxiété et des nuisances aux habitants des environs des centrales, de la préfecture de Fukushima et du pays », a-t-il dit, gêné.

D’ordinaire, lorsqu’une grande entreprise japonaise faute, la tradition veut que ce soit son patron qui implore solennellement le pardon, à maintes reprises s’il le faut.

Masataka Shimizu, lui, a carrément disparu. Nulle trace du PDG. Pas même aux abords de son domicile perché au sommet d’une tour qui a résisté au séisme du 11 mars. Il a été vu une dernière fois le 13 mars, deux jours après le séisme et le tsunami qui a ravagé la côte Est du Japon.

Ce jour-là, une première explosion venait de se produire à la centrale de Fukushima Daichi. Masataka Shimizu et ses vice-présidents annonçaient que Tepco allait devoir rationner l’électricité dans les neuf préfectures qu’il alimente (il y compte 28,6 millions de clients). Le patron s’était alors excusé. Sa première attention à l’égard des victimes, vingt-neuf heures après les premiers problèmes…

Masataka Shimizu aurait-il craqué, comme le numéro 2 de Tepco qui, le 18 mars, a éclaté en sanglots à la fin d’un point de presse ? A-t-il préféré confier la gestion de la crise à ses lieutenants ? Le 19 mars, un communiqué laconique, signé de son nom, a fait part de ses regrets pour avoir « causé tant de problèmes ». Rien qui ne permette d’améliorer l’image et la communication de l’exploitant japonais.

Depuis Vienne en Autriche, Yukiya Amano, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a critiqué « le manque d’informations » en provenance du Japon dans la crise, visant le gouvernement nippon et Tepco. Quand bien même veut-il signifier par son absence qu’il travaille sans relâche au règlement de la crise, « enfermé dans son quartier général » dit-on chez Tepco, Masataka Shimizu ajoute à la confusion.

Renforçant un peu plus la mise en cause de son groupe coté en Bourse (40 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010).Un groupe qui comprend, dans son comité directeur, tout ce que le Japon compte de grands patrons ou presque (Mizuho, Toyota, Canon, Ajinomoto, ANA, Mitsui, Sumitomo…).

La colère gronde donc parmi de nombreux citoyens japonais contre le patron de Tepco, par ailleurs vice-directeur du Keidanren (le cercle des patrons japonais), qui ne se serait toujours pas rendu sur le site des centrales de Fukushima. Son attitude est jugée par beaucoup « totalement irresponsable ».

http://www.liberation.fr/monde/01012327681-la-mysterieuse-disparition-du-pdg-de-tepco

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