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Centre de tri : une soixantaine d’agents disent non

Publie le mardi 1er février 2011 par Open-Publishing
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À l’appel des syndicats CGT, Sud et FO, ils se sont mobilisés pour protester contre sa réorganisation. Le courrier sera trié sur une plate-forme à Rennes.
Reportage

« C’est absurde : une lettre que l’on postera de Plescop, à destination d’Arradon, devra repasser par Rennes ! Ce n’est pas très écologique... »

La colère a grondé hier devant la poste, place de la République, où étaient rassemblés une soixantaine d’agents du centre de tri départemental Vannes-Le Prat (167 employés), et quelques collègues venus du Finistère.

Car d’ici fin 2012, le courrier sera trié à la Pic de Rennes (plate-forme industrielle du courrier), à Saint-Jacques-de-la-Lande. Une décision actée depuis 2008 et le vaste plan de modernisation lancé par La Poste, à hauteur de 81 millions d’euros dans la région.

Depuis décembre, des discussions bilatérales ont lieu. Les cinq centres de tri de la région (Quimper, Brest, Vannes, Rennes, Saint-Brieuc) seront remplacés par deux plates-formes, à Rennes et à Brest, sur des machines plus perfectionnées.

« Accompagnement social »

Le centre de tri de Vannes-Le Prat ne disparaîtra pas, mais sera réorganisé en PPDC (plate-forme préparatoire de distribution et de courrier). Tout comme les sites de Quimper et Saint-Brieuc.

« C’est un plan social déguisé, il n’y a aucune transparence sur ce projet, dit Jean-Marc Guillaume, de la CGT. Nous dénonçons les méthodes employées dans la gestion de cette restructuration. » Il parle à Jacques Guillou, chef de projet Cap qualité courrier, à la direction opérationnelle territoriale du Morbihan et du Finistère. La tension monte.

« Peur de se retrouver facteur »

« Il ne s’agit pas d’un plan de licenciements, mais d’un accompagnement social, explique Jacques Guillou. Trois types d’emploi seront proposés. Le premier, sur le site de Rennes ; le second, sur des emplois à la distribution à Vannes et sa région, et enfin sur la future PPDC. Il y aura des formations et il n’y aura pas de mobilité géographique imposée au-delà de 30 km du lieu d’habitation. »

Et d’insister sur le volet écologique : « Actuellement, nous multiplions les échanges entre les centres de tri la nuit, ça ne sera plus le cas. Nous tablons sur une baisse de 15 % de CO2 d’ici à 2015, avec les camions qui auront une plus grosse capacité. »

Mais les inquiétudes, humaines, elles, ne sont pas dissipées. « On a peur de se retrouver facteur, ce n’est pas notre métier », souffle Yann, 48 ans. D’autant que les emplois à la PPDC de Vannes dépendront du stock du courrier, un volume en baisse.

Dans les rangs, beaucoup sont déçus : la réunion plénière, improvisée dehors, n’a rien donné. Didier Thiellement, du syndicat Sud, lance : « On veut des réponses. Mais on ne va pas bloquer le site de façon déstructurée. On posera, s’il le faut, un préavis de grève, à condition qu’il soit structuré. »

Les manifestants sont allés ensuite au centre de tri faire le point avec les autres collègues qui étaient de l’après-midi. Patrick Lorho, de FO : « La direction a été conciliante et n’a pas mis de l’huile sur le feu. Les agents d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor vont avoir demain (aujourd’hui) la même réunion que nous aujourd’hui. FO 56 aura la même position que dans les autres départements. » D’ores et déjà, on sait que la rencontre bilatérale, prévue avec Sud ce mardi, a été annulée.

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