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Communistes et socialistes au bord de la crise de nerfs

Publie le mardi 15 janvier 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Le Parisien du 15 janvier 2008

LES FLYERS sont prêts à être distribués pour « une soirée politique et conviviale » de présentation des candidats soutenus par le PC, le 22 janvier, à Bobigny. Avec un slogan : « Ensemble, battre la droite, se rassembler pour un projet de gauche en Seine-Saint-Denis ». Mais cette invitation trouve de moins en moins d’écho auprès des socialistes du département. Plus l’heure du rassemblement annoncé approche, plus nombreuses sont les dissensions.

A la fédération du PCF 93, les mines sont graves. « Cette semaine est cruciale, et nous sommes inquiets. Les conditions d’un rassemblement à gauche sont loin d’être créées », avoue Jean-Marie Doussin, le secrétaire départemental. « Ça ne nous semble pas responsable d’entretenir une forme d’agressivité par rapport aux communistes », dit-il en montrant du doigt les socialistes. C’est le plus mauvais message politique qu’on puisse donner. » Marie-George Buffet à son tour s’alarme de la situation dans un communiqué publié hier. « De nouvelles listes de division s’annoncent chaque jour, singulièrement en Seine-Saint-Denis (...) Comment expliquer que les décisions nationales du Parti socialiste de « limiter les primaires » ne s’appliquent pas », s’interroge la secrétaire nationale du PCF. De quatre primaires annoncées d’emblée par les socialistes et validées par leur direction nationale (à Aubervilliers, La Courneuve, Pierrefitte et Bagnolet), on recense en effet à ce jour 17 villes - dont 13 tenues par des maires communistes - où la gauche pourrait partir divisée.

Mais le PS refuse d’en endosser seul la responsabilité et accuse à son tour son partenaire d’« incarner la division ». « Le PC ne nous respecte pas », estime le secrétaire national aux élections et député d’Epinay, Bruno Le Roux, en citant les négociations de Saint-Denis et de Saint-Ouen. Réagissant aux inquiétudes des communistes, ce dernier parle même de « stratégie de la citadelle assiégée ». A Saint-Denis, six réunions et six nouvelles heures de discussions dimanche n’ont pas suffi à aboutir à un accord. Les rapports se sont même tendus ce week-end. Le socialiste Georges Sali accuse le PC d’avoir claqué la porte et rompu les négociations. « Nous attendons que le PC nous propose un nouveau rendez-vous », précise-t-il, tout en fixant la date butoir pour un accord au 17 janvier. Mêmes reproches du côté du PC. « A quel jeu joue le PS, où veulent-ils en venir, s’interroge Stéphane Peu.

Nous avons fait d’énormes efforts, nous sommes d’accord sur tout ou presque, et malgré tout, ils font un blocage incompréhensible. » A Saint-Ouen, le PC n’est pas moins perplexe face à ce qu’il appelle « les gesticulations » du PS. « On leur a proposé un accord respectueux, avec deux places supplémentaires dans la majorité et une présence quasi équivalente au bureau municipal, estime Paul Planque, directeur de campagne de Jacqueline Rouillon, maire communiste sortante. Ils nous disent être d’accord, mais ne signent pas. Et on apprend dans la presse (NDLR : « le Monde » du 6 janvier) que Bruno Le Roux menace de se présenter à Saint-Ouen. » Interrogé hier, l’intéressé, jusqu’à présent simple candidat sur la liste PS à Epinay, dément dans un premier temps, puis finit par avouer : « Si les copains partent seuls et me poussent à me présenter, j’y réfléchirai sérieusement... » A Sevran encore, les discussions sont « au point mort », selon le socialiste Christophe Borgel (lui-même tête de liste à Villepinte).

Le désaccord entre le PS et le maire PC porte sur le nombre de postes d’adjoints. Même au Blanc-Mesnil, ville où Marie-George Buffet est candidate sur la liste du maire sortant, Daniel Feurtet, la reconduction d’une liste d’union pose problème. « Le PC estime nécessaire de se rassembler pour combattre la politique de Nicolas Sarkozy. Or, les Blancs-Mesnilois se sont déjà largement exprimés sur ce sujet en votant à près de 31 % pour Ségolène Royal et à seulement 7,7 % pour Marie-George Buffet lors du 1 e r tour de la présidentielle. Les responsables communistes locaux doivent en tirer les conséquences », indique Alain Ramos, le chef de file des socialistes. Ces derniers auraient ici des discussions très avancées avec le MoDem.

Véronique Maribon-Ferret, Eric Bureau

Messages

  • eh !!! bien voilà une bonne nouvelle pour l’UMP ET SARKO -GAGNE -TOUT

    Le même scénario que les présidentielles ,et l’on entendra ici les mêmes

    discours stérils ,les mêmes insultes ,rien de constructif , car on commence

    a s’entre -dévorer a belles dents PS PC LO LCR M C U

    , stupide , t’a raison Sarko t’es le Roi

    oeil de bison

    • Et ça continue toujours le manège des municipales !!!
      Combien faudra-t-il encore de coups bas électoraux de la part du parti démocrate (ou "socialiste" pour ceux qui croient encore que le PS est à gauche) pour que la direction du PCF ouvre les yeux ?

      Marie George Buffet s’inquiète des divisions de plus en plus nombreuses. Mais elle connaît bien l’histoire de la gauche française pour savoir que le PS a toujours été et restera un parti de fourbes et de traîtres. La direction du PCF veut tout faire pour conserver ses places alors qu’elle devrait plutôt travailler à un véritable projet collectif et politique, pour se distinguer des "centristes", localement et nationalement.

      Et ce projet clairement socialiste (vraiment socialiste, pas comme le parti qui porte le nom mais qui ne s’en vante pas) pourrait être porté par une alliance PCF et d’autres formations proches idéologiquement : la LCR, LO, PT.
      Le PCF n’a pas à donner une ou deux places pour satisfaire ces messieurs dames les opportunistes centristes. De toute façon, quel que soient les cadeaux que peut faire le PCF aux socio-traîtres, ces derniers essaieront d’affaiblir le PC.

      Alors quand le PCF souhaitera arrêter son masochisme, il se redéfinira communiste et "plus à la remorque des gérants du capitalisme".
      Il est grand temps de couper le lien avec ceux nous font agoniser depuis 30 ans, je souhaiterais que les municipales soient le début de cette coupure aussi bien stratégique, politique qu’idéologique.

      Boudda