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Congrès PCF 2007 contribution IIème Partie

Publie le vendredi 28 septembre 2007 par Open-Publishing
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II – Le communisme du 21ème siècle viendra de l’ouest.

Nous vivons dans une Europe profondément imprégnée des valeurs des lumières et du 19ème siècle. C’est sur ces valeurs que se construisent les démocraties modernes dans le monde entier. C’est en affirmant, en renforçant ces valeurs que les communistes retrouverons une audience.
Mais pour affirmer des libertés, il faut que la société soit en capacité de les mettre en œuvre.

J’ai écrit plus haut que les communistes qui ont milité pendant le XXème siècle et bien qu’ils étaient contre la République bourgeoise, en ont affirmé les valeurs contre la bourgeoisie. C’était peut être inconscient mais c’est qui a fait et se qui fera notre force. En voici deux exemples :

La déclaration des droits de l’homme de 1789 affirme le droit à la sûreté. La droite n’y voit que l’aspect de la sécurité. Cela est totalement faux : la sûreté personnelle est le droit absolu à ce que l’exercice d’une liberté par autrui n’est aucune conséquence physique sur une autre personne. C’est le constat simple qu’une société où une personne ne voit pas son intégrité physique respectée n’est pas viable.
Quand les communistes se sont battus pour la sécurité sociale, quand le mouvement ouvrier s’est battu pour la reconnaissance des accidents du travail ou le droit de retrait face à une situation présentant un péril immédiat dans le travail il a permis la mise en application réelle de soit absolu à la sûreté personnelle. La liberté d’entreprendre ne saurait justifier les atteintes aux personnes des travailleurs.
La même analyse, nous pouvons la faire avec la déclaration universelle de l’ONU.

La démocratie bourgeoise s’est construite autour du contrôle du pouvoir royal et des impôts.
Quand nous, communistes, nous nous battons pour l’appropriation des moyens de productions, nous ne faisons que nous battre pour que la démocratie s’installe dans l’entreprise (dernier lieu de pouvoir absolu) : les salariés ont le droit de décider ce à quoi doit servir la valeur qu’ils produisent. La propriété privée absolue, celle qui permet de s’enrichir et de conserver un niveau de vie, c’est quand même sa capacité à travailler ; déjà le système fait qu’une expropriation du travail n’a pas une indemnité juste et préalable (je ne vous fais pas l’offense de rappeler ce qu’a démontré Marx sur la valeur, le profit et le salaire), mais en plus on n’a pas le droit de décider de ce que doit devenir la valeur que l’on a produite… alors que ceux qui n’amènent que de l’argent ont tous les droits.
Cette intervention des salariés ne sera pas la même dans une entreprise de 30 salariés et celles de 30 000 mais le principe demeure juste dans la cause et l’objet. Cela ne sera pas facile (la démocratie fait toujours peur au pouvoir absolu) mais le combat est juste et nécessaire. C’est un combat qui fera avancer la démocratie car cette conquête se placera ainsi dans l’équilibre pouvoir/contre-pouvoir ; c’est un combat qui fera avancer la République car l’intérêt général sera défini par les citoyens aux mêmes ; c’est un combat communiste car c’est une des formes du dépérissement de l’Etat.

Mais pour avancer, il faut que la société ait le sentiment de pouvoir le faire, que ses valeurs pourront être renforcées par le changement. C’est à mon avis par là que l’on a pêché lors de notre campagne : je pense que nous avons largement sous estimé la perte de repère de notre société.
Notre candidate n’a pas su mettre en relation nos propositions et leurs caractères nécessaire pour remettre notre nation et notre République sur les rails. Et cela est primordial : avant de changer la société, il faut que cette société retrouve ses valeurs et ses couleurs. On ne fait pas avancer une société sans une économie dynamique qui intègre facilement les nouveaux salariés ;

Par exemple, la gauche n’arrêtait pas de parler d’intégration à des jeunes qui sont français et qui se sentent français (et pendant ce temps là Zebda chantait « intégrer, je le sui, où est la solution ? »). Ce discours était mauvais : on parle d’intégration à des français. Pourquoi on parle d’intégration à certains des jeunes alors que l’on me fout une paix royale avec mes origines italiennes ? Ce discours était mauvais car cela à aboutit à encore plus de politiques qui ressemblent plus à de la charité qu’à une vraie politique communiste et républicaine, celle qui redonne sa dignité à l’homme. Lutter contre le racisme, ce n’est pas forcément faire des politiques spécifiques aux personnes issues de l’immigration. Ne pas vouloir regarder cette réalité en face à conduit la gauche à avoir une gestion paternaliste des habitants des quartiers populaires (écoutez « Lillo » de MAP, c’est éclairant sur cette situation) que les dits habitants rejettent de façon générale.
C’est une des conséquences où quand les revenus de transferts (CAF et sécu) servaient à répartir la richesse, ils sont devenus des instruments qui servent à gérer la misère. Il en est de même pour les HLM. Les mécanismes que l’on souhaite temporaires sont devenus permanents. C’est à cause de cette transformation dans les fonctions des revenus de transfert que Sarkozy se sent soutenu pour les abattre.

Nous en parlions de façon indirecte par nos propositions sur les réformes que nous portons sur les cotisations sociales, les impôts, etc. Je trouve aussi qu’il ya un manque dans notre discours : nos propositions étaient pertinentes pour notre économie, c’était les seules qui pouvaient être à la base de la ré-industrialisation de notre pays (et l’industrie, nous en aurons besoins pour relever le défis écologique et c’est la seule branche qui met en œuvre tous les secteurs de l’économie).
Face au capitalisme qui a provoqué la précarité dans tout le prolétariat, notre lutte doit viser à rendre aux personnes la possibilité d’avoir une carrière. On parle beaucoup d’emploi, jamais de carrière. C’est un signe : on pense à travailler mais on n’arrive plus à avoir une idée de ce que l’on pourra faire dans un temps plus long.
Dans notre campagne, nous n’avons pas assez insisté sur nos propositions pour rétablir notre économie, pour remettre les principes de notre République dans la réalité. Face à une campagne où les valeurs étaient importantes, nous n’avons pas su démontrer comment seuls nos propositions permettaient de remettre la République sur ses pieds : proportionnalité des impôts sur les revenus et sur les sociétés aménagement en fonction de l’utilité sociale, soutient à l’innovation et aux entreprises ayant besoin de main d’œuvre, des services publics performant pour les besoins de la population, pouvoir des salariés de décider de ce qu’ils font de la richesse qu’ils produisent. Nos propositions étaient modernes car permettaient de mettre l’argent à sa place : au service de la création de richesse. Nous avons mené une bataille très difficile par son contexte, nous avons été écouté et rassemblez beaucoup de monde. Nous n’avons rien à regretter. C’est pour cela que je refuse de m’arrêter aux seuls résultats d’une élection et que je suis un peu amer envers ceux qui ont joué la division ou qui attendaient sagement qu’on les appelle pour faire campagne.

Je crois que ce qui fera toujours la différence entre la droite et nous c’est que nous aimons la richesse, eux ils aiment l’argent.
De part notre histoire et la propagande que l’on fait sur nous, nous passons pour des partageurs de pauvreté. Cela a toujours été faux mais si nous voulons retrouver notre audience nous devrons prouver notre capacité à mettre en œuvre un système économique où les salariés pourront avoir une vraie carrière professionnelle, quand nous arriverons à démontrer que le communisme n’est pas facteur de pauvreté, qu’en misant sur les capacités humaines et en mettant l’argent à sa vraie place, l’économie marche mieux. Le patronat et les réactionnaires veulent nous coller l’image que nous promouvons la pauvreté et que nous affaiblirons l’économie.
Nous devons leur répondre point par point car nous ne serons écouter par les couches populaires que si nous arrivons à redonner de la dignité à leur condition, à la valeur de leur travail, à leur aspirations personnelles. Si nous avions une audience forte à une certaine période c’est parce que nous étions un parti qui défendait la dignité humaine parce que dans un système type travail à la chaine, on créait des crèches, des colonies de vacances, des bibliothèques, etc. Les services publics avaient des secteurs bien définis et des missions bien définies qui correspondaient à un intérêt national, à une sorte de patriotisme économique. De part son action, le parti participait à la construction nationale.

Aujourd’hui, les classes populaires veulent une sécurité économique. Les propositions que nous avons défendues lors de notre campagne sont sérieuses et cohérentes pour notre pays c’étaient les seules qui mettent le travail au centre de la production de richesse. Notre score ne les rend pas caduques (Rousseau disait bien « être majoritaire ne veut pas dire avoir raison, cela veut dire simplement que l’on est les plus nombreux »). Mais il y a un travail idéologique important qui nous attend, et pour cela, nous avons besoin d’une organisation.

Messages

  • Salut cher camarade,
    je vois avec enthousiasme que tu diffuses ta contribution, c’est trés bien. Tous les communistes doivent débattre lors de ce congrés. Peu importe les divergences, ce qui compte, c’est que tout le monde parle, et mieux, que tout le monde écoute. Nous sommes face à une situation politique des plus ardues, nous devons longuement réflechir afin de remettre notre parti en état de marche. Nous devons oeuvrer pour un renouveau politique, pour un renouveau communiste.

    Damien Gautreau, Montpellier

    www.damiengautreau.canalblog.com