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Contribution du NPA à la rencontre nationale du 16 octobre

Publie le vendredi 16 octobre 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Contribution du NPA à la rencontre nationale du 16 octobre

Au bout de trois semaines de discussions positives, nous souhaitons apporter notre contribution à l’approfondissement du travail unitaire engagé. Il s’agit à notre sens de mettre en place un cadre politique national permettant une présentation de liste de premier tour sur l’ensemble du territoire à partir d’une analyse politique des enjeux nationaux et régionaux du scrutin. Ce texte vise à faire connaître l’éclairage du NPA sur les questions posées dans nos réunions et qui n’ont pas toutes trouvé à ce stade de réponse commune. Comme nous l’avions proposé à la fin de la précédente réunion, chaque composante doit pouvoir contribuer à la réflexion commune sur programme et alliance. Voilà donc ce que le NPA propose à la discussion.Il va de soi que les propositions ci-après ne sont bien évidemment pas globalement à prendre ou à laisser.

Programmes et alliances sont deux questions liées. On peut faire front pour battre un adversaire, la droite, dans la rue et dans les urnes. Mais pour sceller une alliance susceptible de mettre en œuvre une politique, il faut un accord programmatique sur des bases solides, alternative à toutes les politiques de droite et aux politiques social libérales. Un programme inédit et ambitieux sur le plan social et écologique.

La recomposition rose/orange/verte au centre qui s’affirme n’est pas le simple fait d’un pragmatisme électoral. C’est le fruit d’un rapprochement programmatique basé sur l’idée qu’il existe une possibilité de gérer le système en le tempérant sur le plan social et écologique. A ce premier choix, il faut en opposer un autre : l’alliance de la gauche radicale, de « l’autre gauche », c’est à dire le bloc des anticapitalistes, des révolutionnaires et des antilibéraux. Il existe une base commune possible à cela. Cette base n’est pas tout le programme de chacune et chacun de nos mouvements. Ce programme part des aspirations de celles et ceux qui ne veulent pas subir les conséquences de la triple crise économique, sociale et écologique que connaît le capitalisme du XXIe siècle, de celles et ceux qui veulent inventer une démocratie directe et vivante qui ne s’arrête pas aux portes des entreprises et des quartiers populaires, de celle et ceux qui luttent au quotidien. Contre le chômage et les licenciements, contre les privatisations, pour la défense du pouvoir d’achat, la réduction du temps de travail, le droit à la sécu et à la retraite, pour un plan ambitieux de reconversion écologique, la mise en place d’un grand service public de l’énergie, contre toutes les formes de discrimination et d’oppression .... Et ce programme trouve sa traduction à l’échelle des conseils régionaux, sans toutefois se laisser enfermer dans le carcan budgétaire et légal.

Ce programme est la base des listes que nous entendons constituer dans les 21 régions. Nous nous engageons à le défendre dans les conseils régionaux et à le mettre en œuvre partout où le rapport de forces le permettra. Mais nous ne sommes pas prêts à brader nos idéaux, à tourner le dos aux aspirations populaires, à nos responsabilités d’écologistes radicaux, dans un gouvernement de région dirigé par le PS tel qu’il est. Nous voulons être libres de nos votes. On ne peut pas allier, sauf à se renier, ceux qui subventionnent les lycées privées, les boites qui licencient et ceux qui veulent mobiliser les fonds publics dans l’intérêt des salariés et de la population, ceux qui veulent gérer le système et ceux qui veulent rompre. Le programme des socialistes et de plus en plus proche de celui du Modem et de plus en plus éloigné des aspirations populaires, d’un programme 100 % gauche.

En 2004, les socialistes ont annoncé que les 20 régions sur 21 régions métropolitaines qu’ils dirigeaient seraient un rempart pour protéger les populations contre la droite. La pratique a démontré que c’est loin d’être le cas. Il faut une autre politique, alternative aux gestions social-libérales des régions.

Ces élections ont donc bien un double enjeu, national et régional. National car dans cette dernière échéance majeure avant 2012, il s’agit de faire naître une dynamique politique qui combatte résolument les mesures réactionnaires de Sarkozy et qui offre un projet réellement alternatif, en rupture avec les politiques d’accompagnement du système. Seule l’émergence d’un rassemblement de la gauche radicale pourra susciter espoir, dynamique et contribuer aux victoires de demain dont nous avons tant besoin.

Ce sont ces raisons fondamentales qui justifient que nous tournions le dos à toute alliance de premier tour avec le PS. Et c’est l’urgence sociale et écologique qui impose la clarté, la lisibilité de notre accord à l’échelle nationale. Donc un accord national et pas un accord à géométrie variable.

Sans hésiter, nous ferons tout pour battre les listes soutenues par Sarkozy et nous voulons utiliser la loi électorale telle qu’elle est pour obtenir un nombre d’élus qui correspond à la proportion de la population que nous représentons. Ainsi nous prenons notre part dans la défaite nécessaire du pouvoir central et nous permettons à nos électeurs du premier tout de revoter pour nous au second.

C’est pourquoi nous sommes prêts à envisager des fusions « démocratiques » ou « techniques » selon les dénominations.

Évidemment, même démocratique/technique, c’est un geste politique. Et là dessus, nous avons une ligne de conduite :

* nous pouvons fusionner avec les forces de gauche avec lesquelles nous proposons l’unité dans la rue, face à la droite aux élections. Ce qui inclut le PS et ce qui exclut le Modem.
* avec le PS, la seule fusion possible, c’est une fusion pour battre la droite, assurer la représentation proportionnelle des rapports de force issus du premier tour et pas une fusion sur une base programmatique commune introuvable.

Messages

  • C’est un bon texte clair et net sur la position du NPA .

    Au PG et au PCF de répondre à cette offre unitaire .

  • J’ai un peu de mal à comprendre pourquoi le préalable du NPA sur l’indépendance par rapport au PS pose tant problème au PCF et au PG. Car...

    Il ne s’agit pas de s’opposer systématiquement au PS. Il s’agit de soutenir ses projets s’ils vont dans le bon sens et de s’y opposer s’ils sont négatifs pour les travailleurs. Quoi de plus simple et de plus logique ?!

    Il ne s’agit pas d’appeler à l’abstention aux deuxièmes tours face à la droite. Il s’agit de ne pas passer d’accords politiques avec le PS afin de conserver sa liberté de choix. Cette indépendance ne fait donc pas "le jeu de la droite", comme on l’entend parfois.

    Il ne s’agit pas de renoncer à avoir des élus (je comprends que le PCF y tienne), puisque les fusions techniques sont une possibilité (et le maintien au deuxième tour une autre, si plus de 10%). Une dynamique unitaire attirerait de nombreux électeurs, nous explique-t-on. Si c’est le cas, il faut donc s’attendre à un bon score de listes unitaires de la gauche du PS, qui permettrait de réclamer des places éligibles lors des fusions (ou de se maintenir en cas de refus du PS et donc d’avoir des élus). Peut-être cela ferait pour le PCF moins d’élus qu’avec un accord avec le PS ? C’est possible, mais est-ce une raison suffisante pour rejeter la possibilité de listes unitaires indépendantes du PS ? Ou alors c’est le fait de conserver (ou de perdre) des vice-présidences qui fait reculer le PCF ? N’est-ce pas dérisoire face à l’enjeu (la reconstruction d’une gauche -désolé LL- digne de ce nom, c’est à dire qui ne renonce pas à transformer le monde) ?

    Je ne comprends pas que le PCF fasse le choix d’être un supplétif du PS sous prétexte qu’il pourra obtenir des petits trucs positifs... au milieu d’une politique des régions globalement négative (de même que les petits trucs positifs faits par MG Buffet dans le sport ne pèsent pas lourd à côté des privatisations et autres crapuleries du gouvernement Jospin).

    Chico