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DECLARATIONS DE KOUCHNER SUR L’IRAN "L’Iran, première puissance étrangère en Irak"
Publie le samedi 6 octobre 2007 par Open-Publishing2 commentaires
Propos recueillis par Sarah Halifa-Legrand
Bernard Kouchner a accusé hier, devant l’Association de la presse diplomatique française, l’Iran de manipuler le conflit en Irak. A savoir - ce sont ses déclarations - de faire "tout" en Irak, d’apporter de l’aide aux milices chiites et sunnites, d’avoir déclenché les conflits inter-chiites, en plus d’être responsable de la disparition de centaines de milliers d’armes... Peut-on véritablement rendre l’Iran responsable de tout ce qu’a évoqué Kouchner ? Que sait-on exactement de l’implication iranienne en Irak ?
– On ne peut bien évidemment pas rendre l’Iran responsable de "tout" en Irak. L’Iran est la première puissance étrangère en Irak. Son influence est la plus importante, peut être plus grande que celle des Etats-Unis qui, compte tenu de leur échec à "démocratiser" le pays et à y rétablir la sécurité depuis quatre ans, ont perdu une grande partie de leur crédibilité en Irak mais aussi dans l’ensemble de la région. L’influence iranienne est d’abord politique puisque les nouvelles élites politiques irakiennes chiites ont pour la plupart séjourné en Iran pendant les années du régime de Saddam Hussein. Elle est aussi religieuse puisqu’il existe des liens très forts entre les clergés chiites iraniens et irakiens et de nombreux pèlerins iraniens se rendent en Irak, qui abrite les principaux lieux saints du chiisme. Toutefois, il existe aussi une influence de l’école chiite de Nadjaf en Iran au travers notamment de la marjaiyya d’Ali Sistani qui semble être le marja (la source d’imitation) le plus populaire auprès des croyants iraniens. Il y a enfin des liens économiques très importants, l’Irak est le troisième marché des exportations non-pétrolières iraniennes. Contrairement à ce qu’affirme Bernard Kouchner, l’Iran n’est pas responsable de "tout" en Irak. Cependant il est clair que l’objectif de stabilisation de l’Irak ne pourra être atteint que dans l’hypothèse d’une réconciliation irano-américaine. La première victime de la montée des tensions irano-américaines est l’Irak.
Quels buts poursuit l’Iran en intervenant ainsi en Irak ?
– L’Iran poursuit des objectifs contradictoires en Irak. En premier lieu, il s’agit pour Téhéran de jouer la carte de la stabilité du pays par un soutien au gouvernement d’Ali al-Maliki afin d’éviter une contagion du chaos irakien au territoire iranien. Mais les autorités iraniennes sont également préoccupées par les menaces d’intervention militaire américaine contre leur pays et ne souhaitent donc pas que l’armée américaine parvienne à sortir du bourbier irakien. En effet, dans cette hypothèse, la probabilité d’une attaque américaine contre l’Iran serait accrue.
Comment analysez-vous le fait que Kouchner, après avoir évoqué "une guerre" récemment, fasse de nouveau des déclarations explosives sur l’Iran, assorties d’une volonté de durcir les sanctions contre ce pays ?
– Il s’agit de marquer la rupture avec la période Chirac et d’indiquer aux autorités de Washington qu’elles peuvent compter sur la France pour convaincre les autres pays européens du bien-fondé de la politique américaine de sanctions économiques unilatérales contre l’Iran. Mais en prenant l’initiative pour obtenir l’adoption de sanctions européennes renforcées contre l’Iran hors du cadre des Nations Unies, Paris place ses partenaires européens dans une situation inconfortable. L’Allemagne et l’Italie ne sont par exemple pas aussi convaincues que la France de l’efficacité des sanctions unilatérales sachant que parallèlement à la baisse du commerce entre l’Iran et l’UE, on observe une augmentation des échanges économiques entre l’Iran et les pays asiatiques. La France a donc choisi une ligne dure qui risque de diviser les pays de l’UE entre ceux qui soutiennent la politique iranienne de Washington et ceux qui sont favorables au maintien de la position traditionnelle de l’UE d’intermédiaire entre l’Iran et les Etats-Unis. La solution à la crise actuelle ne peut pas être militaire. Il faut donc que l’Europe continue de travailler à une baisse des tensions irano-américaines.
Messages
1. DECLARATIONS DE KOUCHNER SUR L’IRAN "L’Iran, première puissance étrangère en Irak", 7 octobre 2007, 08:13
Kouchner veut "tout faire", qu’est-ce qu’il attends pour sauter sur Téhéran ?
CN46400
1. DECLARATIONS DE KOUCHNER SUR L’IRAN "L’Iran, première puissance étrangère en Irak", 7 octobre 2007, 10:38
il devrait emmener avec lui l’autre homme à tout faire, autrement dit, son boss, sarkoleon.