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DU MUR D’ACIER AU MUR DE BETON , CONTINUITE D’UNE POLITIQUE .
Publie le mardi 18 avril 2006 par Open-Publishing1 commentaire
Un « mur d’acier » contre les Arabes VOILÀ le fameux « mur d’acier ». Marqué par les premières émeutes antijuives de 1921 et 1922, Vladimir Jabotinsky livre sous ce titre, dans l’hebdomadaire sioniste russe Rasswyet, le 4 novembre 1923, le fond de sa stratégie : « Tous les peuples indigènes = qu’ils soient civilisés ou sauvages - considèrent leur pays comme leur foyer national, dans lequel ils seront toujours les seuls maîtres.
Ils n’accepteront pas volontairement non seulement un nouveau maître, mais même un nouveau partenaire. Ainsi les Arabes. (...) La colonisation sioniste, même la plus limitée, doit soit s’arrêter, soit s’accomplir au mépris de la volonté de la population indigène.
C’est pourquoi cette colonisation ne peut se poursuivre et se développer que sous la protection d’une force indépendante de la population locale = un mur d’acier que la population indigène ne puisse percer. (...) Le mur d’acier, c’est le renforcement en Palestine d’un gouvernement sur lequel les Arabes n’auraient aucune influence, autrement dit un gouvernement contre lequel les Arabes se battront . » Entre le sionisme révisionniste et les fascismes alors en pleine ascension, il y a plus que des ressemblances : une parenté. D’autant que les militants du mouvement portent volontiers la chemise brune, célèbrent le culte du chef et se comportent en armée disciplinée.
Chez eux, la violence est une seconde nature : contre les grévistes ou les meetings juifs de gauche, ils font le coup de poing ; contre les militants nationalistes arabes, ils tirent des coups de fusil. Et lorsque les Palestiniens déclenchent leur grande révolte, en 1936, les révisionnistes, avec leur milice, la Haganah-B, aident les troupes britanniques à la réprimer dans le sang. Même le racisme n’est pas absent de la pensée de Jabotinsky : il affleure notamment dans sa nouvelle, Samson, qui rejette toute « mixité » entre juifs et non-juifs.
Tant et si bien que David Ben Gourion surnommera Jabotinsky « Vladimir Hitler » - et les nazis des « révisionnistes allemands ». Le futur premier ministre d’Israël commentera même publiquement un article du Führer en affirmant : « Je pensais lire Jabotinsky - les mêmes mots, le même style, le même esprit . » Idéologique et politique, le rapprochement se matérialise sur le terrain. Si Jabotinsky se défend d’admirer le Duce, Mussolini, lui, ne tarit pas d’éloges à son sujet. « Pour que le sionisme réussisse, il vous faut un Etat juif, avec un drapeau juif et une langue juive.
La personne qui comprend vraiment cela, c’est votre fasciste, Jabotinsky », confiera-t-il en 1935 à David Prato, futur grand rabbin de Rome . Généreux, le maître de l’Italie accepte d’accueillir une école navale du Betar à Civitavecchia, au nord de Rome. Lors de son inauguration, les étudiants révisionnistes entonnent Giovinezza, l’hymne fasciste, et crient : « Vive l’Italie ! Vive le roi ! Vive le duce ! »... A la mort de Jabotinsky, en 1940, ses héritiers se divisent pour un temps. La seconde guerre mondiale voit les tenants de l’Irgoun respecter la trêve dans le combat contre les Britanniques, qui sont en revanche la cible de nombreuses actions armées du groupe Stern, puis Lehi - ce dernier se déshonorera en proposant une alliance au Troisième Reich ...
Tous se retrouveront néanmoins pour recourir au terrorisme dans leur « lutte de libération » : de l’attentat de l’Hôtel King David, qui fit 200 morts et blessés le 22 juillet 1946, au massacre du village palestinien de Deir Yassine (9 avril 1945), où tombèrent 250 civils, les pages les plus noires de la naissance de l’Etat d’Israël et de l’expulsion de 800 000 Palestiniens sont signées par les hommes de Menahem Begin et de M. Itzhak Shamir, dont on sait le rôle qu’ils joueront, trente ans plus tard, à la tête du Likoud et de l’Etat juif.
Le Monde Diplomatique - 1996- Dominique Vidal
Messages
1. > DU MUR D’ACIER AU MUR DE BETON , CONTINUITE D’UNE POLITIQUE ., 18 avril 2006, 12:13
Juif et antisioniste : une perversion ? par Michel Staszewski
Un témoignage pour une réflexion.
http://www.protection-palestine.org...