Accueil > Déclaration de la LCR pour la Marche des Fiertés

Déclaration de la LCR pour la Marche des Fiertés

Publie le mardi 20 juin 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

Quelques effets d’annonce ne peuvent dissimuler la réalité que chaque lesbienne, gay, bi et transexuelLe (LGBT) subit : l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie n’ont pas disparu ! Homophobie quotidienne à coups d’insultes, d’agressions, voire de meurtres dans les lieux de travail, dans les lycées et dans les facs, dans la rue ou sur les lieux de drague. Et pour cause : aucune véritable politique de prévention n’est réellement menée. Plus encore, la loi même officialise la discrimination. Personne hétérosexuelle et personne homosexuelle n’ont, en France, toujours pas les mêmes droits : droit au mariage, droit à la parentalité (accès à l’adoption et à la PMA), droit pour les personnes transgenre à changer d’état civil qu’ils et elles soient opéréEs ou non, etc. Ce système hiérarchise les sexualités, les désirs, les unions...

Il ne faut donc pas se laisser abuser par une pseudo-tolérance de façade. Le député UMP C. Vanneste, pour qui les gays sont « une menace pour l’humanité » n’est pas une exception ! 289 parlementaires ont récemment signé un texte nauséabond pour la « défense de la famille » (forcément hétérosexuelle) ! Tout est reglé ? Et pourtant : les relations humaines ne sont libérées ni des normes, ni de l’ordre moral, ni des rapports marchands. Il faut continuer à se battre pour détruire ces normes et vivre enfin débarasséEs des rapports d’argent, de pouvoir et de violence. Violences que subissent de manière extrême, partout dans le monde, les personnes LGBT. Dans quatre-vingts États au moins, les actes homosexuels sont condamnés par la Loi. Et dans une dizaine d’États, la peine de mort peut être effectivement appliquée (comme en Iran cet été)... Le quai d’Orsay se tait - tout comme il n’émet que de très diplomatiques critiques lorsque les personnes LGBT sont répriméEs à Moscou, en Pologne, en Lettonie, agresséEs par des groupes néo-nazis aidés par les polices et relayés par les gouvernements.

A la lâcheté diplomatique s’ajoute le cynisme capitaliste. Les politiques de santé publique sont désastreuses et criminelles. Le travail de prévention sur le terrain est laissé aux seules associations militantes créées par des malades. La collusion des lobbies pharmaceutiques et des Etats orchestre une hécatombe au niveau planétaire. Cette logique marchande est criminelle : elle tue chaque jour des milliers d’individus dans les pays dits du Sud, parce que les traitements sont inaccessibles aux populations pauvres. Ici et ailleurs, le droit à la santé est quotidiennement nié, bafoué. Logique du profit aggravée par la politique de répression tout azimuth de De Villepin-Sarkozy : contre les toxicomanes, les sans-papierEs, les prostituéEs. HarceléEs, leur accès aux soins et à la prévention est rendu quasi impossible.

Nous sommes présentEs dans les Marches parce que face à la honte que nous devrions ressentir nous opposons notre fierté d’être homosexuelLEs, bisexueLEs, transgenres ; parce qu’à la clandestinité qui devrait être la nôtre, nous opposons notre visibilité ; ou parce qu’à par ce qu’à l’indifference de ceux qui pensent :"ce ne sont que des histoires de pédés", nous opposons notre solidarité avec une lutte d’émancipation, pour la conquête de l’égalité des droits. Les luttes LGBT sont partie prenantes de notre combat révolutionnaire pour une société débarassée de la logique capitaliste et de toutes les oppressions.

La Commission nationale homosexualitéEs de la LCR

Messages