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Des nouvelles de l’est : une situation qui n’est pas prête de s’arranger
Publie le mardi 21 avril 2009 par Open-Publishing1 commentaire

La Hongrie est dite « le pays le plus touché par la crise » ce qui est sûrement vrai. Un grand déficit public, banques en difficultés… sans parler des difficultés quotidiennes des hongrois, bas salaires généralisés, coût élevé de la vie, et ne cessant d’augmenter. Typique d’une société vivant dans un système capitaliste me direz vous.
Là ou il est évident que le néolibéralisme est responsable, pour résoudre ces problèmes, on a fait appel au FMI, le grand charlatan du capitalisme international… si on pouvait résoudre des problèmes dus au néolibéralisme par encore plus de néolibéralisme, ca se saurait, bien évidemment, mais à l’expérience ce n’est pas le cas. (A signaler qu’un gouvernement socialiste a pris cette décision)
Alors le FMI réinjecta, conjointement avec l’UE et la banque mondiale, 25 milliards d’euros de sang contaminé dans ce pays malade. Mais qui dit prêt du FMI dit conditions.
Le premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsàny, sous qui le prêt a été contracté, a préféré démissionner plutôt que de flinguer sa carrière politique en appliquant les réformes demandées par le FMI. Ceci dit sa carrière est déjà plus ou moins entachée par une omission de mentionner lors de sa campagne de 2006 les réformes néolibérales qu’il allait entreprendre après son élection. Ce qui l’a rendu impopulaire, et bien évidemment, ce sont toujours les mêmes récupèrent les déçus. Il s’agit des vrais partis de droite tels FIDESZ, qui auraient fait pareil voir pire, ainsi que les groupuscules de droite beaucoup plus extrême bénéficiant d’une tolérance tacite de la part de ces derniers de façon à ratisser encore plus large. Si des élections avaient lieu tout de suite, alors FIDESZ remporterait plus de 70% des vois, contre 18% pour le MSZP de Gyurcsàny.
MSZP n’a donc rien voulu lâcher, et certainement pas le pouvoir. C’est pourquoi, plutôt que d’organiser de nouvelles élections, pour un résultat à la fin qui aurait été le même, c’est-à-dire l’application des mesures dictées par le FMI, soit réduire les dépenses publiques de 3 milliards d’euros, MSZP préféra trouver un homme qui accepterait d’être premier ministre pour diriger les réformes qui réduiraient les dépenses, et ce en attendant les élections de 2009, qui sont d’ores et déjà sûres d’être perdues, d’autant plus sur que les réformes attendues engendreront « du sang et des larmes » selon l’homme choisi pour les diriger, en la personne de Gordon Bajnai.
Mais qui est ce Gordon Bajnai ? Entrepreneur, Il fut ministre des finances dans le gouvernement sortant, n’est affilé à aucun parti, et lui, n’a pas peur de flinguer sa carrière politique à cause de ces réformes. Un kamikaze en gros, qui doit très certainement avoir l’amour des réformes ultra libérales.
Sa prise de fonction fut le 14 avril. Il bénéficie du soutien du parti socialiste hongrois, MSZP, et du parti libéral démocrate, SZDSZ. Son programme vient d’être rendu public et les méthodes utilisées afin de réduire les dépenses publiques seront :
• Une augmentation de la TVA, l’impôt le plus injuste que l’on puisse trouver, de 20% à 25% au 1er juillet
• L’impôt payé par les employeurs à l’état sur le salaire brut de chaque salarié sera dorénavant payé par le salarié également.
• Une mesure qui est déjà en vigueur depuis février ne sera pas remise en question : les charges sociales payés par les entreprises seront diminuées de 5% sur les salaires les plus faibles, jusqu’à 50% pour le salaire minimum (environ 200€ mensuels brut).
• Gel des salaires de la fonction public pour au moins deux ans.
• Le 13ème mois des fonctionnaires et des retraités sera supprimé
• Le salaire en arrêt longue maladie diminuera.
• Les allocations de naissance et autres allocations familiales diminueront progressivement.
• De nombreuses aides aux familles seront pour certaines diminuées, pour d’autres supprimées, tels les aides pour le chauffage, pour les transports publics, l’électricité, l’eau, le gaz, l’achat de logement.
En conclusion, contrairement au plan d’austérité de 2007, qui avait consisté en une augmentation générale d’impôts et qui avait en conséquence eu « le mérite » d’augmenter le ratio de redistribution en Hongrie, ce plan là est totalement basé sur des coupures de budget. On note que seules les dépenses sociales et les retraites seront réduites par ce plan. On cherche en vain dans ce plan une augmentation d’impôt pour les plus riches, ou une création d’impôt sur la fortune ce qui le rendrait, à défaut de plus juste, un peu plus légitime. Mais ces mesures sont destinées à faire souffrir les plus faibles et à avantager le patronat et l’oligarchie nationale. Ce qui n’est pas une surprise au contraire.
Le nombre de déçus par ce gouvernement socialiste, déjà important, ne fera qu’augmenter, et comme j’ai pu le mentionner précédemment, les repères politiques étant complètement brouillés, le parti de droite FIDESZ et les divers groupuscules fascistes nationalistes xénophobes, s’en frottent déjà les mains.
Mehdi G.
Messages
1. Des nouvelles de l’est : une situation qui n’est pas prête de s’arranger, 24 avril 2009, 17:42
toujours les mêmes qui vont en pâtir !