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Des "poids lourds" du PS font alliance avec des représentants du MoDem... avec le PCF...

Publie le samedi 12 janvier 2008 par Open-Publishing
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de Jean-Michel Normand

Sujet de virulentes empoignades rue de Solférino - comme en témoignent les critiques essuyées par Ségolène Royal pour avoir rencontré François Bayrou entre les deux tours de l’élection présidentielle -, la question des alliances avec le MoDem n’émeut guère certains candidats socialistes aux élections municipales. La constitution de listes incluant des représentants du parti centriste ne constitue certes pas la règle générale. Mais elle s’intègre dans la stratégie de plusieurs maires sortants PS. Et non des moindres.

"Ces convergences, qui visent à élargir les listes de gauche, permettent d’associer des personnalités qui peuvent être membres du MoDem mais ne figurent pas au titre d’un accord conclu de parti à parti", précise Bruno Le Roux. Ces précautions prises, le secrétaire national du PS aux élections se frotte les mains. "Le MoDem est plus demandeur d’alliances avec les socialistes qu’avec l’UMP, alors que nous pensions qu’il pencherait nettement à droite", assure M. Le Roux.

Ce dernier évoque "un fond anti-sarkozyste très fort au sein du MoDem", citant en exemple "les réactions hostiles des centristes bordelais au soutien apporté par François Bayrou à Alain Juppé". Au PS, on observe que c’est dans les villes où l’influence des anciens ténors issus de l’UDF est la moins prégnante que les contacts se nouent le plus facilement avec le MoDem.

"DISCUTER SANS ATTENDRE"

François Rebsamen, numéro deux du Parti socialiste et maire de Dijon, où Nicolas Sarkozy est arrivé en tête au second tour de la présidentielle, met une dernière main à sa liste, qui comprendra plusieurs adhérents du MoDem. "A priori, je tablais sur un accord au second tour, mais on m’a proposé de discuter sans attendre", indique-t-il. Après avoir constaté qu’un consensus se dessinait autour d’un programme municipal - "y compris sur la maîtrise de la dette de la ville" -, le maire a obtenu de ses nouveaux alliés qu’ils renoncent à leur préalable : l’absence de communistes sur la liste. Simultanément, il a fallu convaincre le PCF de faire un peu de place aux centristes et de renoncer à ce que ces derniers apparaissent sous le vocable - quelque peu suranné - de "républicains de progrès". Fin janvier, la liste devrait être officiellement bouclée. Et M. Rebsamen ne désespère pas d’être élu dès le premier tour.

A Grenoble, Michel Destot sollicite un troisième mandat en rassemblant au-delà de la majorité de gauche. Le maire, qui met en exergue la préparation de la candidature de la ville pour les Jeux olympiques d’hiver de 2018, dit vouloir "réconcilier la démocratie et la politique". "Du côté du MoDem, on était également demandeur", assure M. Destot qui, après avoir plaidé la cause de l’ouverture auprès de partenaires communistes plutôt réticents, pense conclure un accord sans tarder. Le maire de Grenoble veut élargir son assise politique face à la droite - au sein de laquelle l’ancien maire Alain Carignon a laissé la place à Fabien De Sans Nicolas, président des jeunes de l’UMP -, mais aussi aux Verts, qui présenteront leur propre liste et, accessoirement, à l’extrême gauche.

L’agglomération de Tours semble être une terre propice aux confluences socialo-centristes. "Apparemment, il existe un tropisme prosocialiste au sein du MoDem départemental : ce sont eux qui viennent vers nous", constate Jean-Patrick Gille, député et premier secrétaire fédéral d’Indre-et-Loire. A Tours, le maire (PS) Jean Germain négocie une alliance au premier tour avec des centristes, mais la situation est jugée "complexe" du fait de "l’hétérogénéité" du MoDem local et des divisions qui l’affectent. A Joué-lès-Tours, deuxième ville du département, un accord a déjà été conclu pour intégrer des centristes dans la liste du maire PS. De même qu’à Ballan-Miré (7 000 habitants), ville de l’agglomération tourangelle où M. Bayrou a réalisé un bon score, et que la gauche compte ravir à l’UMP.

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