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Dictocratie ou democrature ?

Publie le mardi 12 mai 2009 par Open-Publishing
7 commentaires

de Germinale

Entre les alarmistes criant a la dictature et les confiants qui, le cœur sur la main, passeraient outre de nombreuses chose pour croire encore en leur système, qui faut-il écouter ?

Certes nous avons la pluralité des partis (prônant tous le pouvoir avec quelque variation dans l’argumentation pour nous le faire oublier, il est vrai), le droit de grève, l’éducation pour tous…

Mais nous avons également des prisonniers politiques, la volonté de criminaliser chaque mouvement social, une police présente partout…

Alors, dictature ou démocratie ?

Comment, une démocratie se caractérise t-elle ? Titre autoproclamé, n’importe quel système peut en effet s’en targuer. Mais une véritable démocratie implique deux choses : la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire, respectivement le pouvoir de créer, faire appliquer et surveiller le respect des lois) et le respect des libertés individuelles (qui sous-entendent, entre autre, le respect de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, et le suffrage universel). 1

Qu’en est-il dans le système français ?

Si l’on désirait dessiner un schéma du corps politique français, on commencerais, tout naturellement, par le plus important : la tête. C’est a dire notre cher président, le chef donc, du pouvoir exécutif. Ce pouvoir est complété par un gouvernement compose de ministres que le président nomme (et il a bien raison car ainsi, il peut nommer ses copains et/ou des gens compétents).

Apres l’exécutif vient le législatif, le bras droit de la Nation. Il est composé de deux assemblées : le Sénat, nomme par le président, et l’Assemblée Nationale, élue par le peuple. La, déjà, ca commence a se corser car les deux pouvoirs interagissent entre eux : l’Assemblée Nationale peut en effet déposer une motion de censure, qui dissout le gouvernement, et donc imposer un membre de la majorité, un pote quoi, et le président, de son cote, peut choisir de dissoudre également l’Assemblée Nationale. En gros, pouvoir exécutif et législatif se contrôlent mutuellement sauf dans le cas ou la majorité absolue de l’Assemblée Nationale –comme c’est le cas aujourd’hui- est du même parti que le président. Très bien, ca peut encore passer.

On ajoute ensuite le pouvoir judiciaire. Lui qui était encore indépendant, il y a peu, cessera partiellement de l’être lorsque le président pourra nommer le juge d’instruction.

On peut ainsi s’apercevoir que ces pouvoirs, censés êtres indépendants, sont en fait plus ou moins relies au pouvoir exécutif, c’est a dire au patron du pays. Bon, mais ce sont tout de même les citoyens qui, par suffrage universel, mettent ces fous de pouvoir (leurs « représentants », en admettant qu’un énarque puisse représenter un smicard, ca va de soi) a la tête du système.
Si je terminais ainsi, je ne me poserais pas encore trop de questions, la réponse étant « on a le système qu’on mérite » (en raisonnant bien sur de manière collective et non pas individuelle).

Mais ce serait sans compter sur un quatrième pouvoir qui, n’ayant commence a prendre une réelle ampleur qu’il n’y a peu, est très souvent oublie dans le système politique : le pouvoir médiatique.
Instrument de pensée, désormais aussi important que les trois autres pouvoirs, il permet au citoyen de s’informer, de forger son opinion. Le pouvoir médiatique permet aussi d’influencer le citoyen. Indépendant, c’est un outil de liberté. Noyaute, c’est un outil de propagande.

Est-il encore indépendant en France, aujourd’hui, alors que l’état peut nommer le patron de la télévision nationale, et contrôle plus ou moins le contenu des journaux télévises, alors que les lobbys tentent d’empêcher la diffusion de certains reportages qui « dérangent », alors que le web est surveille (dans peu de temps, dans le cadre de la loi Hadopi, l’accès Internet pourra être suspendu chez les particuliers –tient, comme c’est pratique !).

Nous nous trouvons donc dans un système ou, tout en gardant une semi indépendance, tout les pouvoirs sont relies a l’exécutif. A mi-chemin entre démocratie et dictature alors ? Ce serait un peu trop simplifier les choses. D’ailleurs, la démocratie est-elle vraiment garante de la liberté individuelle ?

Dans un système étatique, démocratie ou pas, nous ne pouvons et ne pourrons jamais etre totalement libres. Le pouvoir ne sera jamais au service du peuple, mais au service de celui qui l’utilise. La Nation et l’Etat ne seront jamais des constellations d’individus libres unis dans un même corps mais la promesse d’un pouvoir aux élites de ce monde.

1) Bien entendu, c’est la la définition première de démocratie, valable dans nos pays occidentaux, avec notre histoire, notre culture. Je n’ai aucune prétention a pouvoir juger du respect ou non de la démocratie sur ces simples critères dans d’autres pays de culture différente.

NB : J’en oublie, bien sur. Si vous avez des modifications a apporter, je n’ai pas pu, en un seul texte, relever le système politique français de A a Z, bien trop complexe.

Messages

  • Un simple exemple de démocratie ;un NON a un traité européen qui ne convenait pas au peuple.Un nabot arrive et décide de changer un titre et de l’agréer avec lui meme et ses potes capitalistes.Bon après ,on peut toujours parler de démocratie dans un état totalitaire ;la France !momo11

  • Mais ce serait sans compter sur un quatrième pouvoir qui, n’ayant commence a prendre une réelle ampleur qu’il n’y a peu, est très souvent oublie dans le système politique : le pouvoir médiatique. Instrument de pensée, désormais aussi important que les trois autres pouvoirs, il permet au citoyen de s’informer, de forger son opinion. Le pouvoir médiatique permet aussi d’influencer le citoyen. Indépendant, c’est un outil de liberté. Noyaute, c’est un outil de propagande.

    C’est le coup d’envoi de la confrontation judiciaire entre Mediapart et François Pérol : à la suite des dix plaintes en diffamation déposées par l’ancienne direction des Caisses d’épargne, auxquelles est venue s’ajouter une onzième plainte déposée par le nouveau patron de l’établissement, François Pérol, une première audience a eu lieu, ce mardi 12 mai, devant la 17e chambre du Tribunal de grande instance de Paris. Une audience qui n’a pas abordé le débat au fond mais qui a donné lieu à un échange sur le calendrier et la procédure du ou des procès à venir.

     Mediapart du 12 mai 2009


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  • Comment ça "le président nomme le sénat" ???

    Comment ça "le président nommera le juge d’instruction" ? Il va le supprimer et ainsi laisser la place à un procureur sous contrôle (et non indépendant).

    Il faudrait éviter des bourdes pareilles avant d’écrire un article.

    • L’idee est la : le pouvoir judiciaire n’est plus independant.

    • En effet excusez moi, voila l’article concernant le Senat :

      "Depuis la mise en application de la loi n° 2003-697 du 30 juillet 2003 :
      180 sénateurs (soit 52 %) sont élus au scrutin proportionnel plurinominal, sans panachage ni vote préférentiel, dans les 30 départements élisant 4 sénateurs ou plus. Les sénateurs représentant les français établis hors de France sont aussi élus via ce mode de scrutin. Chaque liste électorale doit comporter deux noms de plus qu’il y a de sièges à pourvoir et être composée alternativement d’un candidat de chaque sexe. Le mode de répartition des sièges combine la méthode du plus fort reste et celle de la plus forte moyenne : on a d’abord recours au quotient de Hare, puis on attribue les sièges restants aux plus fortes moyennes (consulter l’article sur le scrutin proportionnel plurinominal pour en savoir plus).
      166 sénateurs (soit 48 %) sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans les 70 départements élisant 3 sénateurs ou moins. La Nouvelle-Calédonie et les quatre collectivités d’outre-mer élisent aussi leurs sénateurs via ce mode de scrutin."

      "Le Sénat a subi plusieurs réformes de son mode d’élection, depuis 2003, les sénateurs sont élus pour une durée de six ans au suffrage universel indirect par 150 000 grands électeurs. Les élections sont organisées tous les trois ans et concernent la moitié des sièges à partir de 2011 [1]."

      Mille excuses pour cette grossiere erreur, merci de l’avoir souligne (sinon on va m’accuser de faire de la desinformation).
      L’erreur est humaine, mais celle la est pas mal...

  • En effet, le Sénat nommé par le Président ça fait un peu désordre !!!

    Le troisième pouvoir n’a en fait jamais été indépendant. La justice a toujours été un instrument au service du plus fort, la loi n’étant que la traduction écrite d’un rapport de force.

    Le quatrième pouvoir n’en est tout simplement pas un : il lui manque l’attribut essentiel du pouvoir, la coercition. A supposer des médias entièrement libres, rien ne dit que cette liberté choisira de s’attacher à la libération du plus grand nombre ; Rien ne dit non-plus que le plus grand nombre choisira de s’informer sur le principe de la séparation des pouvoirs (ce qui reste tout de même assez facile, à condition de le vouloir) plutôt que sur les amours de Johnny ou les états d’âme de Virenque.

    Enfin, à l’est, à l’ouest, au nord comme sud la démocratie n’est qu’une chimère dont les oripeaux cachent tant bien que mal des réalités qui sont bien éloignées du pouvoir du peuple. En France il s’agit d’une oligarchie (gouvernement par un petit nombre) qui tend à la ploutocratie (gouvernement des riches) depuis que le démos (peuple) a choisi de confier exclusivement son destin à l’UMP.

    Ne toucherions nous pas aux limites extrêmes d’un système politique, la "démocratie" représentative avec suffrage universel ?

  • il semblerait que ces deux infos pourraient éclairer (?) vos lectrices et lecteurs :
    Deux petites informations, la première lu dans le monde daté du dimanche 10 lundi 11 mai 2009 concernant un choix capital des capitales (comprenez les femmes et hommes politiques) entre le prestige et le pouvoir (que vous votiez ou non d’ailleurs). Il s’agit d’un marchandage entre gouvernants pour placer leurs champions (leurs “obligés” serait plus approprié) aux postes du pouvoir réel (il est écrit des « gros portefeuilles ») et de prestige, l’économie : tels le marché intérieur, la concurrence, le commerce ; afin de succéder à Mr Solana, ou au président du Conseil actuel, Mr Manuel Barroso etc.
    Mais cela ne vous concerne pas, puisqu’il s’agit de cooptation au sein du Conseil européen, le secteur dit "démocratique", c’est une autre affaire…
    Seconde petite info, concernant Mme Albanel et Mr Copé, tous deux ont déclaré que le vote de Strasbourg (c’est la partie qui vous concerne, le Parlement européen et l’élection "démocratique" de ses membres) ne comptait pas, après un second passage de la loi Hadopi (Sarkozy s’assoit pour le seconde fois sur le résultat d’un vote démocratique) en démontrant ainsi que le Parlement européen ne comptait pas du tout !
    Cela laisse songeur, non ?