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Digression humoristique sur la société libérale

Publie le lundi 3 janvier 2011 par Open-Publishing
4 commentaires

Je ressens une réaction épidermique, parfois suivie d’un tremblement et d’une diarrhée verbale que les spécialistes nomment du nom scientifique de « Syndrome de Tourette ». Ces spasmes se produisent de plus en plus souvent et mon entourage se préoccupe de la dégradation de ma santé mentale. Il est arrivé que certaines de ces crises soient si aiguë que le pronostic vital fut engagé.

Ces états seconds arrivent lorsque je vois le terme « Epicurien » totalement galvaudé, récupérer par ces fins psychologues que sont nos publicitaires . Partout il n’est plus question que de plaisir et de son synonyme la consommation ! Je pense donc je suis, n’est plus de mise, n’importe quel S.D.F ou Rmiste vous le confirmera ! Non aujourd’hui c’est « Je consomme donc je suis », je ne consomme pas, donc je n’existe pas, je n’existe presque plus, me voilà devenu ectoplasme ! Horreur l’Homme lui même est devenu un produit de consommation !

L’écœurement arrive à son comble lorsque j’apprends que l’on peu via internet, louer des amis ! Il ne s’agit pas de la plus ancienne profession du monde comme on pourrait l’entendre à la radio, par la bouche de l’ animateur des grosses têtes, bouffi d’orgueil, le regard, concupiscent , représentant d’un humour éculé et puritain d’un autre siècles ou toutes allusions graveleuses provoquent l’hilarité et passent pour de l’esprit. On l’imagine pouffant de rire, secoué par des tressautements au milieu de ses bellâtres invités avec ce minois qui rappelle étrangement celui d’un petit goret. Non il ne s’agissait donc pas de prostitution. Pratique d’ailleurs répréhensible, visé par un article de loi dans le code pénal !

Réprouvé, méprisé par la morale mais le poète nous rappelle ceci : « …ne craché pas de jurons ni d’injures au visage fardé de cette pauvre impure que déesse famine a contraint par un soir d’hiver à relever ses jupons en plein air » ou encore : « ..il suffisait de peu mon frère que cette putain ne fut ta mère, cette putain dont tu rigoles, parole, parole… ». Non il s’agissait bien de louer moyennent, euros , de l’amitié, c’est à dire de l’amour expurgé de tout désir sexuel. Cette amitié sera certainement à l’amitié d’un Castor et Pollux, d’un Montaigne et la Béotie, ce que la relation avec une prostitué est à l’amour mais qu’importe, faillons d’y croire, juste pour le plaisir, pour la joie de consommer notre semblable à une sauce fiduciaire, certes, mais sans que le physique ne vienne ternir la relation.

On m’avait si souvent dit qu’il fallait toujours rire, consommer, goûter à tous les plaisirs, être de bonne humeur…que j’avais cru que mon pessimisme, mon refus de me fondre dans le moule de la société de consommation me condamnait à jamais ne connaître le bonheur, enfin ce bonheur que l’on nous vante tant à travers nos publicités ou ont peut être heureux en payant avec sa carte bleue, beaucoup de superflus, le train, la voiture de location, le bouquet de fleurs… pour venir applaudir son fils au spectacle, chose qui n’a pas de prix, qui ne s’achète pas mais si on ne peut se payer ce superflus, on ne peut pas vraiment ressentir cette joie consumériste, ce bonheur de l’idéal libéral, que nous retrouvons derrière chaque spot télévisuel.

Heureusement, juste avant de sombrer dans une folie, seule échappatoire que mon esprit eut trouvé pour se protéger mon corps et lui du suicide, j’eus la chance de lire un entrefilet du canard enchainé qui disait d’après une étude américaine, que le Français était grincheux et que c’était bon pour sa santé ! C’est même ce qui permettait à son esprit d’être aussi perspicace ! En somme ça permettait non seulement d’aiguiser l’esprit critique mais en plus, d’un point de vu biologique, c’était bénéfique pour l’organisme et la santé « mentale ».

Messages

  • Merci de ne pas confondre dithyrambe et approximation calomnieuse, lyrisme et laisser-aller. Merci de ne pas dire n’importe quoi. La prostitution n’est nullement une pratique "répréhensible, visé par un article de loi dans le code pénal !"

    Au contraire, en supprimant simplement les dispositions légales réprimant le "raccolage passif" et le "proxénétisme de soutien" (qui vise à peu près tout le monde autour d’un’ travailleu(r)euse du sexe : compagne ou compagnon, proprio, enfants, ami’s,... mais n’inquiète nullement les proxénètes réel’s), dispositions que condamnent même les chantres puritain’s de l’abolitionnisme, la prostitution deviendrait... un boulot comme un autre. C’est à dire certes pas le pied, mais pas non plus le repoussoir diabolique qu’on en fait souvent (que ce soit à des fins de manipulation, ou parce qu’on s’est laissé prendre à celle-ci).

    • Ok pour la prostitution, c’est le racolage qui est répréhensible en France ! Quand à croire que la prostitution peut devenir un métier comme un autre c’est une foutaise...pour moi il est l’expression de ce que peut produire la misére, il est illusoire de croire qu’il pourrait être l’expression d’une liberté sexuelle, ça me fait doucement sourire. D’ou vienne aujourd’hui les prostituées...mon ton se veux léger même si le sujet est grave.

    • Un métier, c’en est un. Comme un autre... ça dépend ce qu’on entend par là. Le travail pose problème, de toutes façons. Mais la prostitution sert de repoussoir, pour permettre d’affirmer qu’un boulot à France Télécom, un emploi aidexeploité ou toute autre crasse du même genre, n’est pas aussi terrible que la prostitution.

      D’où viennent aujourd’hui les prostitué’s ? Encore une idée simpliste et bien pratique pour tenir les gens en laisse. Les réseaux existent, mais la femme naïve qui vient sans savoir que ce sera pour ça, qu’on bat et qu’on viole jusqu’à en faire une esclave docile -encore un repoussoir- est dix mille fois moins courante que la femme victime de violence conjugale. Oui, j’affirme qu’en face des deux millions de femmes battues en France aujourd’hui, il n’y a pas plus de deux cents femmes mises sur le trottoir de force. Je ne l’excuse pas, je dis que c’est surtout un fantasme, et un faux prétexte.
      Les femmes qui passent par les réseaux savent ce qu’elles viennent faire ici, et dans la mesure où on choisi un boulot quand on a besoin de fric, elles l’ont choisi. Les gamins qui fabriquent tes baskets, ton briquet, tes DVD, la déco de ton appartement, pas sûr. C’est le travail forcé qu’il faut accuser, et pas seulement la prostitution forcée.

      Et c’est le travail qu’il faut remettre en question, pas seulement le travail du sexe. Je pense que si on enlève de ce métier le poids du harcèlement policier et du stigmate, il y aura plutôt plus de travailleu(r)ses du sexe libres et heureuxes, à proportion, que de profs, de vigiles, d’OS, d’infirmier’s libres et heureuxes.

    • Travailleuse du sexe libre et heureuse, idée trés ancrée dans l’esprit petit bourgeois, sans vouloir vous offensser !Les filles qui viennent ici chercher à "consommer" savent ce qui les attendent mais moi je critique le modéle de société qui produit ça et non ces filles qu’un certains milieu, appel de "joie". La plupart de ces filles sont obligées de se droguer, pour pouvoir tenir, supporter les mains d’inconnus sur leur corp. Certaines s’alcoolisent et des peites femmes mignonnes comme des coeurs deviennent avec les ans, des pochtronnes vieilles et laides. Si on regarde leur cursus combien de ces filles qui finissent sur le trottoir, ont subi des viols par le pére...on peut effectivement faire un paralléle avec le travail et la société capitaliste mais c’est une autre forme d’esclavagisme moins dégradantes à mon sens, c’est juste une question de degrés.

      Être grincheux rendrait l’esprit critique...c’était la question que soulevait l’entrefilet du canard enchainé et il faut avouer que cette étude a du vrai !