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Distribution de la presse en grève (personne n’en parle)

Publie le vendredi 10 décembre 2010 par Open-Publishing
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vendredi 10 décembre 2010

A nos lecteurs

Depuis plus de dix jours, à la suite d’un mouvement de grève des ouvriers qui distribuent la presse parisienne, Le Monde diplomatique n’est pas disponible dans les kiosques de la capitale et de quelques communes limitrophes.

Tous les quotidiens, eux, restent distribués normalement.

La plupart des grands périodiques, non quotidiens, affectés par cette grève ont choisi de la contourner en se chargeant eux-mêmes de la distribution de leurs titres auprès des kiosquiers.

Pour des raisons de cohérence rédactionnelle, Le Monde diplomatique a fait un choix différent. Il a refusé d’être distribué par d’autres que les salariés dont c’est le métier.

Une telle décision nous impose un lourd sacrifice financier puisque plusieurs milliers d’acheteurs de notre mensuel ne pourront pas se le procurer.

Les lecteurs qui nous soutiennent, y compris en nous versant des dons, le font aussi parce qu’ils ont compris que notre singularité rédactionnelle s’adosse à des convictions auxquelles nous tenons, même quand elles nous coûtent.

Serge Halimi

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-12-10-A-nos-lecteurs


La distribution de la presse sous tension
Humanité Quotidien
7 Décembre, 2010

La réforme de Presstalis achoppe sur la fermeture de SPPS, sa filiale parisienne déficitaire. Des mouvements affectent la distribution des journaux.

C’est peu de dire que la situation de la distribution de la presse est agitée. La semaine dernière, des mouvements de grève initiés par le Syndicat du Livre CGT (SGLCE) ont affecté les magazines jeudi et les quotidiens vendredi. À l’origine du conflit, la décision de Presstalis (ex-NMPP) appliquant en cela les préconisations du rapport Mettling de fermer SPPS, filiale de Presstalis qui gère la distribution de la presse 
à Paris et dans onze communes limitrophes de la capitale 
depuis 2004. Cela représente en moyenne 26 % de la diffusion totale des quotidiens nationaux. «  225 emplois sur 269 disparaîtront avec cette réforme  », indique le SGLCE.

Il faut savoir que SPPS, après avoir connu un déficit structurel de 35 millions d’euros, a ramené ses pertes à 24 millions d’euros annuellement en 2009. Pas assez pour Presstalis. «  Le groupe ne peut plus combler le déficit récurrent de cette filiale  : plus de 150 millions d’euros depuis sa création en 2004. Le déficit s’élèverait à 26 millions d’euros en 2011 si rien n’est engagé  », indique Presstallis, qui a mis en œuvre la réduction des coûts au siège avec le «  départ volontaire  » de cent salariés et la constitution de la nouvelle coopérative des publications, autres points du plan Mettling. Mais c’est la fermeture SPPS, le plus important dépôt de France, qui occupe toutes les attentions. Le SGLCE 
a présenté un contre-plan qui permettrait selon le syndicat de réduire de moitié le déficit récurrent de SPPS et d’augmenter la productivité de 25 %. Il a aussi marqué son opposition à l’externalisation de la distribution des magazines et milite pour le reclassement de salariés de SPPS. De 50 à 70 d’entre eux pourraient rejoindre la plate-forme de Bobigny où seraient traités les quotidiens.

Du côté de l’État, et du médiateur Roch Olivier Maistre, conseiller d’État, nommé pour suivre la mise en ouvre du plan Mettling, on s’impatiente et l’on prévient que les 35 millions d’euros promis pour le «  sauvetage  » de Presstalis, comme l’indique le plan Mettling, ne seront débloqués que si SPPS est fermée. De son côté, le groupe Lagardère, actionnaire à 49 % de Presstalis qui a décidé d’en partir avant le 30 juin 2011, a pris l’engagement de rester opérateur auprès des coopératives tant que SPPS restera en activité.

La «  réforme de Presstalis  » se déroule dans un contexte particulièrement délicat pour la presse, qui voit sa diffusion s’éroder. Toutes les parties en ont conscience, n’ignorant pas ces difficultés qui fragilisent les titres les plus faibles. Hier soir, le SGLCE devait rencontrer le SPQN (les éditeurs de presse quotidienne nationale) et 
a demandé une rencontre avec le SPPMO (Syndicat professionnel de la presse magazine et d’opinion). Jeudi 9 décembre, un comité central d’entreprise 
a été convoqué sur la question par la direction de Presstalis 
à 15 h 30 qui sera suivi à 17 h 30 d’un comité d’entreprise à SPPS.

Claude Baudry

http://www.humanite.fr/print/06_12_2010-la-distribution-de-la-presse-sous-tension-459405

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