Accueil > Divagations d’un lundi matin ...

Divagations d’un lundi matin ...

Publie le lundi 6 février 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

Un homme préhistorique se terrait, terrorisé au fond de sa caverne. Dehors le tonnerre grondait, la foudre cassa un arbre, les flammes envahirent la fôret. Tout cela le dépassait il ne comprenait pas tant de colère, de furie autour de son petit monde.

Une idée le traversa : il avait forcement fait quelque chose de mal, de très mal pour mériter tant de destruction. Confusément il se promit qu’il serait dorénavant, bon, très bon, même s’il ne savait pas très bien ce que cela voulait dire.

Comme par miracle l’orage se calma, il s’éloigna peu à peu.

La religion était née.

Des centaines d’années plus tard l’homme comprit un peu mieux l’origine de la foudre, des orages. Et il douta, ce n’était donc pas un Grand Barbu en tunique blanche qu’envoyait le feu du ciel pour le punir ?

Tout à coup il inventa la Science, la Philosophie, l’Humour, les Congés payés et les Contraceptifs, et il se sentit beaucoup mieux.

Cela ne plut pas à tout le monde. Spécialement à ceux qui vendaient des statuettes du Grand Barbu sur la place du marché.

... Je viens de commettre un début de caricature.

C’est puéril, mais cela m’a fait sourire.

Et je me sens quand même un peu mieux.

Messages

  • Comme quoi on peut être "personne" et en avoir là-dedans...

     :)

    Brunz

  • L’ESSENTIEL C’EST D’ETRE BON !

    Michèle

  • J’aurais placé l’apparition de la Science, la Philosophie, l’Humour avant le coup de tonnerre mais bon… La remise an cause du grand barbu en robe blanche a bien sûr permis plus de liberté dans l’essor de la philosophie et des sciences, dans la transformation de la vie amoureuse et l’organisation de la société. Et tout ça ne s’est pas fait sans grincements de dents des marchands de statuettes.

    Pourtant tous n’abandonnèrent pas, ni ensemble ni totalement, les croyances ou les habitudes anciennes, tout en réservant ces pratiques à la sphère privée. Des fêtes anciennes continuaient à être observées indépendamment des anciennes croyances. Les athées eux-mêmes visitaient les anciens temples des civilisations auxquelles ils n’adhéraient plus du tout. Une frange de croyants persistait à vouloir régenter la société selon les règles du grand barbu mais les laïcs heureusement veillaient au grain.

    Un jour, une frange de laïcs intolérants ou un renégat à la solde d’une civilisation voisine, on ne pu jamais le savoir, publia une caricature du grand barbu, tenant un poignard dans ses mains ensanglantées avec un amoncellement de cadavres d’enfants à ses pieds. Tout peuple ayant ses coins d’ombre et de lumière, et la plupart de ses membres, même parmi ses laïcs, se sentant des héritiers de leur histoire claire et sombre, se sentirent désignés comme appartenant à une civilisation barbare par leur voisine (qui avait pourtant elle aussi une histoire claire et sombre). Le ton monta, les uns défendant leur inaliénable droit à la liberté d’expression les autres, le droit au respect de leurs convictions ou de l’image de leur civilisation.

    Les deux civilisations soeurs se disputèrent ainsi pour une caricature minable dont le caractère raciste ne pouvait qu’attiser un feu bien inutile (mais pas inutile pour les marchands de statuettes des grands barbus, l’un à la barbe blanche et l’autre à la barbe noire).

    PS : Je suis athée, attaché à la séparation de l’Etat et des églises, mais je ne pourrai jamais approuver des caricatures mal conçues qui stigmatisent un peuple au lieu de stigmatiser des idéologies.

    Kaou : « Mais le comble, dans cette histoire, c’est qu’il ne s’agit pas de dessins racistes. Même celui avec le turban de Mahomet qui abrite une bombe peut s’interpréter comme une dénonciation des terroristes qui s’abritent derrière la religion. Ce dessin est discutable, simplement discutable. »

    Je suis heureux que tu reconnaisses que ce dessin est discutable

    Kaou toujours : « Il ne faut en aucun cas céder aux obscurantistes. Et s’il faut publier ces dessins partout pour l’affirmer, publions-les partout. »

    Bon, sans vouloir imposer une censure sur ce dessin discutable (comme tu l’admets) la moindre des choses pour rester responsable et garder à la liberté d’expression ses lettres de noblesse serait au contraire d’en atténuer les effets pervers plutôt que le diffuser partout …

    Et toujours de Kaou avec qui cette discussion est vraiment passionnante : « Heureusement que tu n’es pas au pouvoir parce qu’on y passerait tous, à la moulinette de la censure. Et peut-être même pire. Est-ce que tu te rends compte de la gravité de ce que tu dis ? »

    Je ne pense pas, dans aucun de mes posts, avoir appelé à la censure mais à un désaveu vis-à-vis de l’auteur (à mon avis manipulé ou instrumentalisé : point important qui n’a jamais été relevé dans les réactions). Nous avons clairement des appréciations différentes sur ce dessin et surtout sur ses conséquences à la fois l’amitié des peuples et la défense de la liberté d’expression.

    Pour préciser ce que j’aime et estime constructif :
    des caricatures que j’ai aimées, qui s’attaquent à des personnes officielles
      un défilé de nonnes aux ventres bien ronds
      bush enculé par ben laden
      les nombreuses caricatures concernant les papes et leur opposition à l’avortement ou au préservatif
      les caricatures mettant en lumière la responsabilité du pape dans la propagation du SIDA en Afrique
      et tant d’autres très virulentes et très nombreuses
    sur des différences entre nos sociétés, une caricature qui m’a fait rigoler :
      sur un trottoir un couple avec une femme européenne enceinte qui hèle un taxi et à côté un barbu avec un harem de femmes enceintes qui hèlent un autocar.

    Mais ce minable dessin de Mohamet avec une bombe dans le turban, sans légende pour préciser les intentions exactes de l’auteur, JAMAIS vous ne pourrez me faire admettre que c’est comique, respectueux du monde arabo-musulman ou constructif pour la défense de la liberté d’expression.
    Rien de commun entre ce dessin raciste et le slogan « à bas la calotte ».

    Kermit

  • Un vrai anthropologue. C’est toujours bon de revenir au sources. Dans un monde simple et rassurant :

    DIEU : méchant , pas la science... et blablabla...

    Dites vous que dans l’histoire de l’Homme, parmis les plus grands philosophes, mathématiciens, mécaniciens, poètes, écrivains, astronomes (eh oui)..., la majorité d’entre s’étaient "libérés" de Dieu pour pouvoir voir la lumière et n’étaient pas croyants ? Nan parce que sinon faudra revoir votre histoire...

    C’est incroyable que ce genre de shémas primaires circulent encore...

    Amicalement,

    Julien