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ÉTATS GÉNÉRAUX DU SOCIAL : les cahiers, mode d’emploi

Publie le mercredi 20 octobre 2004 par Open-Publishing

Écrire et diffuser des cahiers de doléances et de propositions
est une gageure. Comment les avons-nous
conçus et comment les lire ?

Le social va mal, le social est malmené. Depuis deux
ans, de nombreuses lettres et communications reçues à
la permanence de l’association nous le disent et leurs
auteurs nous confient beaucoup d’exemples vécus, le
plus souvent inadmissibles. Mais qui les entend ?
Depuis deux ans, les nombreux débats, cafés-citoyens,
théâtres-forums et autres occasions de confronter les
points de vue confirment - hélas ! - ce diagnostic en l’élargissant
à tous les aspects de la vie collective.

Travailleurs sociaux, usagers ou citoyens simplement
concernés dénoncent les dégâts d’une approche parcimonieuse
et discriminatoire de la question sociale. Tous
refusent le déclin du social. Mais qui les relaie ?

C’est pourquoi nous avons pris la décision de rassembler
de manière synthétique et communicable tout
ce que nous avons entendu, tout ce que nous avons
compris des uns et des autres et tout ce qu’ensemble
nous voulons transformer. Car, ces cahiers sont de
doléances autant que d’exigences et de propositions.
Vous y trouverez donc également des pistes en faveur
d’un accompagnement social de qualité, dans des institutions
disposant des moyens adéquats et soutenues
par une action publique plus volontariste, plus cohérente
et plus coordonnée avec tous les acteurs. Si ces fiches
sont en priorité destinées aux pouvoirs publics, elles
s’adressent aussi aux institutions, aux professionnels et
plus largement à l’ensemble de nos concitoyens.

Concrètement, nous avons sélectionné douze fronts,
constitutifs du domaine de l’action sociale. Les huit premiers
sont sectoriels : Paupérisation et exclusion,
Logement des plus défavorisés, Délinquance entre
ordre public et prévention, Protection de l’enfance,
Vieillissement et dépendance, Approche sociale du
handicap, Santé mentale, Accueil de l’étranger et
lutte contre les discriminations. Les quatre autres sont
plus transversaux : Partage des savoirs et éducation
populaire, Nature et avenir des institutions sociales
et médico-sociales, Formation et qualification des
travailleurs sociaux, Pour une nouvelle démocratie
sociale.

Tout n’est pas abordé, loin de là, ni la situation de
l’emploi, ni la déscolarisation, ni l’avenir de la Sécurité
Sociale... Nous en sommes tout à fait conscients. Les
cahiers ne sont pas une démonstration savante, englobant
tout le social. Ils veulent être avant tout le reflet de
situations dommageables pour les personnes en souffrance
et pour la société de citoyens qui nous définit
depuis deux siècles. Ils sont à compléter et ils le seront
ici et là, en fonction des données locales.

Nous avons volontairement limité chaque front à
deux pages, forcément réductrices au regard de la
richesse des propos recueillis et de la complexité des
questions traitées. Mais plus qu’un long développement,
qui sera proposé dans un ouvrage à paraître, il
nous semblait important de rassembler les points
saillants constatés, refusés et proposés.

Nous le savons tous, la France, pays des plus développés,
a les moyens d’une solidarité organisée, en
interne, comme du reste avec les régions du monde en
difficulté. Mais la domination sans limites du modèle
libéral est en train de nous détourner de cette ligne de
conduite. La précarité gagne du terrain et les processus
d’exclusion se font plus invisibles, souvent discriminatoires,
parfois carrément répressifs. Face à cela, un peu
partout, le social en actes, au service des personnes,
des familles, des quartiers, manque de moyens et plus
simplement de reconnaissance. Faute de ressources
financières, dit-on. Faute surtout de volonté politique.

Notre République reste sociale, mais la réalisation s’effondre.

L’État s’en remet trop systématiquement aux
collectivités locales, aux groupes naturels ou au caritatif.

Malgré beaucoup d’efforts de toutes parts dans la
société civile, le médiatique et la compassion ostentatoire
ne sont pas des solutions acceptables à la question
sociale. De même, le tout local a de sérieuses limites,
spécialement le creusement des inégalités.

Il est urgent de restaurer une politique d’action
sociale et de solidarité nationale, à la hauteur des nouveaux
enjeux que chacun perçoit. Elle seule peut donner
un sens éthique aux efforts rassemblés des uns et
des autres : pouvoirs publics, institutionnels et professionnels,
usagers. Pour notre part, par notre mobilisation
nationale et par ces cahiers, nous voulons contribuer
à la résistance collective autant qu’à la refondation
du social.

Merci d’accepter le débat démocratique.

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http://www.789etatsgenerauxdusocial.com/cahiers.pdf