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Encore une Plainte de la CFDT : Quatre militantEs d’AC ! inculpéEs

Publie le dimanche 7 octobre 2007 par Open-Publishing
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http://www.ac.eu.org/spip.php?artic...

Plainte de la CFDT : Quatre militantEs d’AC ! inculpéEs

Hiver 1997-1998 : des dizaines d’Assédic sont occupées dans toute lan France. Les chômeurs en colère exigent de vivre décemment, de ne plus être les otages du système d’assurance chômage qui leur impose de cotiser lorsqu’ils sont salariés mais les laisse de plus en plus
souvent dans la misère lorsqu’ils perdent leur emploi.
Nicole Notat, dirigeante de la CFDT , co-gestionnaire de l’UNEDIC,
balaie les revendications d’un revers de main : il s’agit « d’une
manipulation de la CGT
« .

Dix ans plus tard, quatre précaires, membres d’AC !, sont mis en examen par un juge d’instruction chargé
des délits de presse pour " injures publiques", suite à une plainte
de la direction nationale de la CFDT.

Quasiment au même moment, Michel Roger, de la Compagnie théâtrale
Jolie Môme, et Ludovic Prieur, animateur du webmedia associatif et
coopératif hns-info.net, sont inculpés par un autre juge
d’instruction pour "violation de domicile" toujours à la suite d’une
plainte de la même direction de la CFDT

L’injure en question ? Pendant l’hiver 2005-2006, des rassemblements ont eu lieu chaque semaine devant le siège de la CFDT.

Les manifestantEs chômeurs, précaires, salariéEs exigeaient du syndicat
qu’il ne signe pas encore une fois une nouvelle modification à la
baisse des règles d’indemnisation des chômeurs et travailleurs
précaires.

Contrairement à d’autres syndicats, la CFDT n’a jugé utile à aucun
moment de recevoir et d’écouter les manifestantEs.

Pourquoi cette politique de la forteresse assiégée, qui conduit
aujourd’hui la direction d’une grande confédération à trainer devant
la justice ceux et celle qu’elle prétend défendre ?

Terrible aveu de faiblesse d’une direction syndicale qui refuse
d’assumer la confrontation politique et tente de la déplacer sur le
terrain répressif : le délit d’injures publiques est puni de très
fortes amendes, et l’arrière pensée est évidente : réduire au silence
les précaires par la contrainte financière, comme sa politique au
sein de l’Unédic les réduit tous les jours à accepter n’importe quel
emploi sous peine de radiation et d’exclusion des revenus de
remplacement.

Car la thèse de la manipulation développée en 98 a fait long feu :
depuis dix ans, à chaque fois que la CFDT a cosigné avec le MEDEF des
accords qui faisaient reculer dramatiquement le droit du travail
(parmi lesquels les droits des travailleurs au chômage), elle a
trouvé sur son chemin, des chômeurs, des précaires, des salariéEs
pour lui contester le droit de parler et de décider en leur nom. En
2003, la voilà confrontée à la colère des intermittents du spectacle,
très vite rejoints par les chômeurs qui lui imposent, lors du conflit
dit "des recalculéEs " de renoncer à les priver rétroactivement de
leurs droits acquis à l’indemnisation.

Lors de chacun de ces conflits, la direction de la CFDT ressasse les mêmes discours sur l’illégitimité des mouvements de précaires.

La véritable " injure publique" pour la direction confédérale, celle
qu’elle entend faire cesser y compris par la répression, c’est le
développement de nouvelles formes de luttes, qui dans des
organisations comme AC ! réunissent ceux et celles à qui la CFDT
n’est plus capable de proposer quoi que ce soit à part l’acceptation
résignée de la destruction de toute protection sociale au bénéfice
des appétits insatiables du MEDEF.

En cet automne où ces appétits patronaux s’expriment sans complexes
dans les discussions sur la destruction du Code du Travail et de ce
qui reste du service public de l’emploi, la direction de la CFDT qui
pressent une nouvelle fois son incapacité à juguler les colères et
les résistances qui s’annoncent ne trouve plus d’autre parade
qu’amplifier la criminalisation des luttes, que le gouvernement ne
semble pas mener assez vite à son goût.

Exigez avec nous le retrait de toutes les plaintes déposées par la
CFDT contre les précaires en luttes.Salariés, précaires, retraités,
chômeurs, envoyez nous vos messages de soutiens, vos protestations,
nous les produirons lors d’éventuelles audiences.

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