Et demain ?

L’heure a-t-elle sonné pour l’un des seuls organismes paritaires en France ?
La question mérite d’être posée, au regard de la décision du TGI de
Marseille, enjoignant l’Unedic de rembourser certains chômeurs dont les
durées d’indemnisation ont été modifiées. Car si leur démarche est
compréhensible, elle met en péril l’existence même de l’Assurance-chômage.

Le choix fait par la CFDT, depuis plusieurs années, d’assumer la
coresponsabilité de cet organisme n’est pas une démarche purement
gestionnaire. Ce choix du paritarisme dans un domaine qui intéresse
directement les salariés privés d’emploi a fait ses preuves : la France
possède, aujourd’hui encore, le meilleur système d’indemnisation et d’aide
au retour à l’emploi en Europe. Qu’en sera-t-il demain si sa gestion revient
à l’État, au moment même où celui-ci se désengage du peu de responsabilités
qu’il assumait jusqu’alors en direction des chômeurs en fin de droits ? Que
se passera-t-il lorsque le patronat ne se sentira plus aucunement lié par
les conséquences du chômage, quand chacun jouera ses propres intérêts,
renvoyant à une hypothétique « responsabilité » étatique la couverture
sociale des privés d’emplois ? Ces questions méritent d’être débattues, mais
la réponse, à coup sûr, ne peut être judiciaire.

Michel Jalmain, secrétaire national CFDT

http://www.cfdt.fr/actu/edito/edito155.htm