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Expulsion de l’enfant polyhandicapé vers le Kosovo...

Publie le dimanche 13 juin 2010 par Open-Publishing
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A Kosovo-l’eau
le Canard Enchainé

UNE prouesse sur toute la ligne, cette expulsion d’un enfant kosovar gravement malade, le 3 mai dernier. Une débauche de moyens pour coller aux statistiques des expulsions et un entêtement qui force l’admiration. Récapitulons. Le 3 mai, 30 gendarmes déboulent ventre à terre aux Jonquilles, un hôpital de jour de Freyming-Merlebach (Moselle), pour embarquer le jeune Ardy, 15 ans, polyhandicapé par une grave épilepsie.

Un avion Beechkraft de dix places l’un des deux avions spécialement affectés au ministère de l’Immigration et à ses expulsions - est affrété pour renvoyer Ardy, ses parents, son frère et sa soeur. Décollage immédiat pour Pristina. Hurlements de l’Association des paralysés de France et des médecins qui soignent l’enfant depuis son arrivée en France : son état est grave, et pas stabilisé.
Un mois plus tard, Ardy décline. Et s’il décédait ? La tuile ! Pour se couvrir, le zélé préfet de Moselle a trouvé la solution : il a envoyé le 2 juin une équipe médicale à Pristina !

Un médecin réanimateur, une pharmacienne et un médecin-chef des pompiers, spécialement dépêchés pour prendre des nouvelles du gamin. Epatant ! On attend avec impatience la facture totale de cette brillante odyssée...
Le médecin de l’Agence régionale de la Santé avait pourtant donné son feu vert à l’expulsion avec une touchante application : il a rendu son avis sur dossier sans examiner l’enfant ni rencontrer l’équipe qui le suivait depuis deux ans. Le préfet, lui, jurait qu’Ardy pouvait être soigné au Kosovo : « Toutes les précautions ont été prises. »

Total : depuis un mois, l’adolescent a fait de « grosses convulsions », rapporte l’équipe médicale envoyée sur place. Aujourd’hui, il fait encore « des petites crises » et marche « quelques pas ». Formidable. Sauf qu’avant son départ « il ne convulsait plus du tout et marchait une heure par jour », rapporte la pédiatre Isabelle Kieffer, qui le suivait depuis deux ans. L’un des anti-épileptiques dont a besoin l’enfant coûte 300 euros la boîte à Pristina, et il en faut plusieurs boîtes par mois.

Dans sa grande bonté, la préf vient de lui expédier deux mois et demi de traitement. Mais pas question, pour le moment, de faire revenir l’enfant...
Il y a quinze jours, après une grosse convulsion, il a fallu hospitaliser Ardy à Pristina, à 70 kilomètres de chez lui. L’ambulance était en panne. C’est le collectif qui défend la famille en France qui a appelé la police locale pour qu’elle l’emmène.

Comme dit le préfet, « toutes les précautions ont été prises... »

I.B.

http://www.educationsansfrontieres.org/article29809.html

Messages

  • Ben quoi ?

    le Kosovo c’est la démocratie aujourd’hui !

    C’est un pays "in-dé-pen-dant" !

    Rendez-vous compte il y a plus d’américains au Kosovo qu’à Puerto Rico !

    C’est donc un gage de liberté !

    C’est un peu le Guantanamo de l’Europe avec le traffic d’organe en plus et les putes. Le rêve américain à portée de toutes les bourses !

    Merci Dr Kouchner ! votre oeuvre vaut bien celle d’un Mengele.

    Et Monsieur Besson, votre souci d’humanité vaut bien celui d’un Papon-petit-patapon.

    Ce pauvre petit il devrait être râvi de rentrer chez lui ! on le renvoie dans un vrai paradis terrestre !