Les nouveaux plans de colonisation de Benyamin Netanyahou convergent vers l’annexion de Gaza et de la Cisjordanie, mais aussi de ses voisins arabes, pour former un “grand Israël”, estime le chercheur François Ceccaldi. Un projet politico-religieux longtemps minoritaire, aujourd’hui défendu par le pouvoir israélien.

Alors que, durant l’été, le nombre de morts à Gaza aurait dépassé les 60 000, parmi lesquels 83 % de civils, selon la propre base de données de l’armée israélienne, et que l’état de famine a été confirmé par les Nations unies, l’escalade d’Israël ne montre aucun signe de ralentissement.

Au contraire : ces dernières semaines, le gouvernement de Benyamin Netanyahou a approuvé un plan de conquête de Gaza en mobilisant 60 000 réservistes et un projet de colonisation nommé E1 qui prévoit de couper la Cisjordanie en deux et de relier les colonies israéliennes à Jérusalem. Le Premier ministre a aussi évoqué à la télévision l’ambition d’un « grand Israël », une théorie qui invoque la Bible pour revendiquer l’extension de l’État d’Israël non seulement sur la Palestine, mais aussi sur ses voisins arabes. Un projet inspiré du « sionisme révisionniste », qui s’oppose au « sionisme socialiste » des fondateurs de l’État hébreu.

Le politiste François Ceccaldi, chercheur à la chaire Histoire contemporaine du monde arabe du Collège de France et chargé d’enseignement à Sciences Po, inscrit ces projets d’expansion territoriale dans l’histoire coloniale d’Israël, tout en estimant que « tout ce qui semblait impossible se déroule désormais sous nos yeux ».

Quel est l’objectif du plan de conquête de Gaza ?

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Par Romain Jeanticou (TELERAMA- Publié le 28 août 2025 )
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