Ghislenghien : le calme est revenu, le bilan s’alourdit

La localité de Ghislenghien (Ath) portait samedi les marques du deuil et du silence après la catastrophe de la veille.

Contrastant avec l’activité intense de la veille, le calme régnait dans la rue des Passants et aux alentours, alors que, 24 heures plus tôt, les équipes de secours s’y pressaient pour atteindre le poste médical avancé installé dans les locaux de l’école communale.

Deux hommes travaillant pour l’entreprise d’alimentation pour bétail ’SEFAB’, dans le zoning, commentaient la catastrophe humaine et industrielle.

« Il y a des années, je voulais acheter un terrain à proximité, très bien situé, non loin de la sortie d’autoroute, mais quand j’ai vu la conduite de gaz, je me suis dit que c’était une bombe, j’ai renoncé », a expliqué l’un d’eux.

Son collègue relate que, vendredi, des connaissances ont fait état d’une température de 50° dans leurs jardins, à un kilomètre du zoning.

Les deux hommes ont par ailleurs fait observer la faible profondeur d’implantation des canalisations souterraines : 1mètre 50 ou 2 mètres.

Une riveraine habitant à 300 mètres du lieu de l’explosion a affirmé avoir cru mourir, quand elle a vu « la boule de feu au niveau des arbres ».

Enfin, un pompier d’Ath, affirmant refléter le sentiment de ses collègues, a déploré leur « mise à l’écart », vendredi après avoir perdu leur commandant, des chefs et des amis : « On aurait voulu s’occuper de tout nous-mêmes, reprendre la situation en mains tout de suite et pas attendre qu’on nous y envoie ce matin », a-t-il dit.

Le bilan s’alourdit

Une seizième personne, vraisemblablement un ouvrier de l’entreprise Diamant Boart, est décédée dans la nuit de vendredi à samedi durant son tranfert à l’hôpital Stuyvenberg d’Anversa-t-on appris samedi après-midi auprès du Service public fédéral (SPF) Santé publique.

Au total, 140 victimes - tuées ou blessées - ont été recensées. A celles-ci s’ajoutent trois personnes toujours portées disparues, selon le Dr Martine Luycks, inspecteur d’hygiène au SPF Santé publique.

Selon un dernier bilan provisoire, 125 personnes ont été blessées dans l’explosion. Cent dix d’entre elles ont été évacuées via les postes médicaux avancés et 15 autres se sont rendues dans les hôpitaux par leurs propres moyens. Un de ces blessés est décédé dans le nuit de vendredi à samedi durant son transfert au Stuyvenberg d’Anvers, venant s’ajouter aux 15 personnes décédées sur place vendredi, a encore indiqué le Dr Luycks.

A la suite de ce décès, le dernier bilan provisoire est donc de 16 morts et 124 blessés. Il risque cependant de s’alourdir. « Certains blessés sont si gravement brûlés que d’autres décès seront probablement à déplorer », a-t-elle ajouté.

Neuf corps sont déjà formellement identifiés par le Disaster Victim Identification Team (DVI) de la police fédérale, a par ailleurs dit le Dr Luycks. Parmi eux figureraient « deux ou trois pompiers », a-t-elle ajouté, mais le DVI s’est refusé à confirmer l’information samedi après-midi. (AP)

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