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Grave crise de croissance à l’IRTS Parmentier
Publie le jeudi 19 janvier 2006 par Open-Publishing2 commentaires
De l’aveu même de sa direction, c’est une véritable "crise sociale" que connaît, depuis plusieurs mois déjà, l’Institut régional du travail social (IRTS) de Paris Ile-de-France, avec un déficit cumulé de près d’un million d’euros, quatre procédures de licenciements engagées mercredi 18 janvier, la mobilisation du personnel et des étudiants de l’IRTS, et enfin l’intervention du conseil régional d’Ile-de-France, bien décidé à s’opposer "aux décisions mettant en danger l’IRTS".
Responsable, depuis la loi de décentralisation du 13 août 2004, de la programmation et du financement des formations sociales, médicales et paramédicales, le conseil régional vient en effet de lancer un audit financier, qui doit s’achever à la fin de la semaine, afin de prendre la mesure exacte des problèmes de gestion de l’institut, dont il déplore n’avoir été alerté que bien tard, en novembre 2005, alors qu’il comptait s’appuyer sur cet "établissement phare" pour développer sa politique régionale en matière de formation.
"Aujourd’hui, l’IRTS connaît une crise importante, qui met son avenir en danger", et "provient d’une situation financière dégradée née de la fusion en 2004, de l’établissement avec un autre institut, l’IFRAD, dans une période de direction transitoire", affirme le conseil régional, par la voix de Francine Bavay, vice-présidente chargée du développement social, de l’économie sociale et solidaire, de la santé et du handicap, dans un communiqué diffusé mardi 17 janvier.
"Une - nécessaire - ’gestion de rigueur’ orientée vers l’augmentation des activités, un effort du personnel et un effort de rationalisation des dépenses a permis d’engager l’institut dans la voie de l’équilibre financier", poursuit-elle dans ce texte, en dénonçant la direction actuelle qui "vient de décider de licencier plusieurs cadres de l’institution, au mépris de la demande du conseil régional de surseoir à ces licenciements et d’envisager d’autres solutions".
Un audit financier en cours
L’exécutif régional considère ainsi que la direction de l’IRTS est "en train de détruire des ressources d’intérêt général", a, par ailleurs, déclaré Francine Bavay aux ASH, en déplorant "une approche exclusivement libérale". Selon elle, "ce sont 15 années d’agrégation de connaissances qui disparaissent ainsi, et je ne crois pas que ce soit admissible de la part d’un organisme qui perçoit de l’argent public".
A l’heure actuelle, la subvention de la région à l’IRTS de Paris, dans le cadre de la décentralisation, s’élève à près de 5,4 millions d’euros, a-t-elle encore précisé, en admettant qu’une éventuelle rallonge budgétaire pourrait être envisagée en fonction des résultats de l’audit financier en cours.
Du côté de la direction, l’analyse est bien sûr tout autre. Se posant en gestionnaire chargé de régler un "problème économique important", le directeur de l’IRTS estime que les déficits constatés (600 000 euros en 2004 et près de 400 000 euros en 2005, selon lui), "s’expliquent par des charges structurelles trop élevées".
Affirmant en outre que les différentes tentatives de réorganisation et autres allègements de charges menées par son prédécesseur n’ont pas pu aboutir, Marc Ladefroux assume le choix d’un plan de redressement qui passe, début 2006, par le départ de sept collaborateurs de l’IRTS, dont quatre à cinq dans le cadre d’une procédure de licenciement.
De fait, si "85 % du budget de l’IRTS Paris Ile-de-France est en effet constitué par la masse salariale (82 %) et par des prestations pédagogiques (3%) (...), c’est le principal poste de charge qui peut et doit faire l’objet d’allègements substantiels", peut-on lire dans une note sur la situation de l’établissement, rédigée par le bureau de l’association Institut Parmentier, gestionnaire de l’IRTS, à l’intention de ses partenaires.
"Décapiter la tête et l’histoire de l’IRTS"
Au-delà de la première phase du plan de redressement - sept départs sur 170 salariés, permettant, selon ce document, d’alléger les charges d’environ 500 000 euros -, des mesures complémentaires doivent ensuite être mises en oeuvre pour atteindre un million d’euros d’économies supplémentaires via, notamment, une augmentation de l’amplitude d’ouverture des établissements et une remise à plat de certains élements du régime collectif applicable (35 heures en particulier).
Quant à la suspension de la mission Recherche de l’Institut, décidée en septembre dernier pour cause de manque de financement, "une réflexion est, en tout état de cause, ouverte au niveau du Groupement national des instituts régionaux du travail social (GNI), pour envisager à terme une nouvelle politique de la recherche, voire des regroupements de moyens", indique encore la direction de l’IRTS. Au GNI, on reconnaît en effet que des discussions sont en cours avec la DGAS.
Les explications de la direction sont pourtant loin de rassurer salariés et étudiants de l’Institut régional du travail social, dont les représentants ont manifesté, mercredi 18 janvier, leur opposition au plan de redressement, à l’occasion des quatre entretiens de licenciement programmés dans la matinée.
Outre sa contestation d’un directeur, à ses yeux, illégitime pour prendre la tête de l’établissement, la coordination du personnel, suivie en cela par le mouvement des étudiants de l’IRTS, s’inquiète en effet d’une restructuration qui "touche des pans entiers de l’activité de l’IRTS", au risque de "décapiter la tête et l’histoire de l’établissement", selon une représentante des salariés, qui préfère garder l’anonymat.
Leur préoccupation concerne essentiellement la réorganisation pédagogique de l’établissement et le maintien de la qualité des formations, hypothéquée par le départ d’une partie de l’encadrement.
A cet égard, le conseil régional estime d’ailleurs ne pas avoir reçu les garanties demandées, alors que la DRASS d’Ile-de-France, qui reste compétente en matière de contrôle pédagogique, souhaiterait que la sauvegarde de la qualité des formations en travail social puisse être conciliée avec un retour à une gestion équilibrée.
Messages
1. > Grave crise de croissance à l’IRTS Parmentier, 20 janvier 2006, 23:00
Il faut maintenant créer un collectif écoles
bye
andré
1. > Grave crise de croissance à l’IRTS Parmentier, 30 janvier 2006, 15:34
il y a un collectif qui est en train de prendre forme. je vous invite à vous rendre sur le site etudiants-social.ouvaton.org sur lequel il y a les dates de mises en ligne (la prochaine et première réunion aura lieu mardi 31 janvier à 19h au bar clair de lune, métro charonne)