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Grève des médecins hospitaliers bien suivie !

Publie le jeudi 11 mai 2006 par Open-Publishing
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La grève des médecins hospitaliers pour dénoncer la réforme de leur statut était bien suivie jeudi en fin de matinée, selon les premières estimations des deux organisations syndicales (CPH, INPH) ayant appelé à cette journée d’action dans les hôpitaux publics.

Elles dénoncent un projet ministériel qui prévoit in fine l’affectation locale des médecins hospitaliers par les directions administratives des hôpitaux, et non plus par le ministère de la Santé, de nature selon elles à remettre en cause leur indépendance médicale.

"Le ton monte dans les hôpitaux et la mobilisation est soutenue", a déclaré Rachel Bocher, présidente de l’INPH). "Globalement, on enregistre des taux de grévistes entre 50 et 80%", a-t-elle ajouté, avec toutefois "de grandes différences selon les régions et les spécialités des médecins". "A Lille et Montpellier, on m’a signalé une mobilisation de 100% des anesthésistes", a dit Mme Bocher.

"Nous avons beaucoup de remontées de toute la France et la mobilisation paraît beaucoup plus forte que ce que l’on voit d’habitude", a également indiqué Pierre Farragi, président de la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH), sans pouvoir encore fournir d’estimations chiffrées.
Selon lui, la mobilisation "touche toutes les disciplines".

Interrogées par l’AFP, la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins et l’Assistance publique Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont estimé qu’il était trop tôt pour connaître l’ampleur de la mobilisation.

Ce mouvement ne devrait pas avoir d’incidence sur la continuité des soins, les médecins hospitaliers pouvant être assignés par les directeurs d’hôpitaux, 48 heures avant, pour assurer l’accueil des patients.
Elle se traduit essentiellement, selon les syndicats, par des reports de consultations ou d’opérations non urgentes.

La grève, qui concerne aussi les gardes et astreintes, a débuté mercredi à 18H30 et prendra fin vendredi à 08H30. La CPH et l’INPH estiment représenter les trois quarts des quelque 33.000 médecins hospitaliers à temps plein.

Messages

  • Le PCF a apporté jeudi son soutien à "la mobilisation des médecins hospitaliers et des infirmiers pour faire reculer la logique implacable et l’acharnement du gouvernement à détruire l’hôpital public".

    Dans un communiqué, le parti de Marie-George Buffet "exige le retrait du plan hôpital 2007". "Les mouvements de grève des médecins hospitaliers et, demain, des infirmiers expriment avec force un rejet de la politique de la santé menée par le gouvernement et dénoncent la précarisation" du système de santé.

    Le PCF s’insurge contre "l’acharnement du gouvernement à détruire l’hôpital public et à transférer au privé l’ensemble des activités rentables". "L’hôpital public doit permettre le droit à l’excellence pour toutes et tous dans le cadre d’un système de santé solidaire".

    • Patrick Pelloux, le président de l’Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (Amuhf), a demandé jeudi au ministre de la Santé de retirer son projet de réforme du statut du praticien hospitalier, qui, estime-t-il, met en péril "l’indépendance professionnelle" des médecins.

      M. Pelloux et son association des médecins urgentistes est partie prenante de la grève jeudi dans les hôpitaux à l’appel de deux intersyndicats qui dénoncent la réforme du statut des praticiens hospitaliers.

      "Au lieu d’offrir de discuter une fois que tout est ficelé, le ministre doit retirer son projet et accepter d’ouvrir une concertation ouverte et libre. Nous y sommes prêts, qu’il s’agisse de voir comment on peut faire évoluer le statut du médecin hospitalier ou de mettre à plat les problèmes sociaux et humains de l’hôpital"

      Il conteste un système de nomination des médecins qui "va donner la haute main aux dirigeants des pôles créés dans les hôpitaux, avec une pression dominante du gestionnaire, une menace pour l’indépendance professionnelle et une voix ouverte à un système de flexibilité où les fonctions et qualifications seront interchangeables".

      Le président de l’Amuhf dénonce notamment dans la réforme la "fin de l’écrit du concours" de médecin hospitalier : "tout va se passer par l’oral sous la férule d’un tribunal, à l’opposé de l’esprit du concours républicain", dénonce M. Pelloux qui craint une "sélection assortie d’une prime à la docilité.

      "Le maître mot de la réforme c’est d’économiser sur tout et de soumettre les médecins à cette exigence" affirme M. Pelloux. Faisant valoir qu’à l’hôpital "on ne mettra jamais un robot au pied du lit du patient", il souligne que "si à l’hôpital, le personnel est le poste le plus important, il est beaucoup moins cher qu’en libéral et qu’en tout état de cause on est à la limite, alors même que se pose un problème d’attractivité des métiers".

      Il dénonce le fait qu’au sein des pôles "les médecins sont de plus en plus distraits de leurs tâches par des contraintes administratives, ce qui est une aberration". Dans plusieurs établissements "le non renouvellement de contrats de médecins est envisagé, les CDD et départs en retraite pas remplacés".

      Par ailleurs M. Pelloux s’inquiète du mouvement de fermetures des lits craignant une situation sanitaire tendue cet été.

      L’hosto ca commence à chauffer !!!!!