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Grève générale : la Belgique tourne au ralenti ce Vendredi 4 Mars

Publie le vendredi 4 mars 2011 par Open-Publishing
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Le pays est largement touché ce vendredi par les actions nationales menées par la FGTB et la CGSLB. Beaucoup de secteurs sont touchés : il y a des piquets de grève dans l’industrie, des perturbations dans les écoles et les transports et des manifestations.

es trains circulent normalement ce vendredi et a distribution du courrier est assurée. Seuls le centre de tri de Liège et un bureau de Kuurne ont été légèrement affectés. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une dizaine de travailleurs du centre de tri de Liège ont mené une action, de sorte qu’une partie du courrier n’a pu être envoyée aux bureaux des provinces de Liège et du Luxembourg, a expliqué le porte-parole de bpost.

Par contre, les TEC, De Lijn et la STIB connaissent de grosses perturbations.

Les aéroports ne sont pas touchés, à part celui de Liège-Bierset.

Sur la route, des barrages filtrants étaient en place. Mais il semble que les automobilistes ont pris leurs précautions car la circulation était relativement fluide vendredi matin en Wallonie et à Bruxelles. En fin de matinée, certains étaient levés, d’autres persistaient.

De nombreuses entreprises ont gardé portes closes et des perturbations sont également signalées dans les écoles.

Dans la grande distribution, des problèmes sont également signalés. Ainsi, la base Intermarché de Villers-le-Bouillet est bloquée ce vendredi matin par une délégation syndicale et des travailleurs. Ces derniers empêchent les camions d’entrer et de sortir de cette base qui est la plaque tournante des denrées alimentaires des magasins de la chaîne en Wallonie.

Les actions menées ont parfois causé quelques incidents. Ainsi, à Montignies-sur-Sambre, un employeur de la construction a foncé avec son camion sur un piquet filtrant, sans faire de blessés, annonce la FGTB.

Voici un point, sans doute non-exhaustif, régions par régions, des perturbations :
Bruxelles

La STIB est très perturbée, mais la situation varie de quart d’heure en quart d’heure. Vers 8h50, 50% des métros roulent sur les quatre lignes, c’est le plus moyen de transport le plus fiable. Les trams et les bus sont plus rares : il n’y a que quelque lignes de bus actives (12, 13, 14, 29, 38, 46, 48, 49, 63, 65, 66, 71 et 84), sur lesquelles roulent un bus sur deux, ou sur trois. La ligne de bus de l’aéroport est très perturbée : seul un bus sur deux circule.

Il en va de même pour les trams : peu de trams et uniquement sur les grosses lignes (3, 4, 55 et 82, T-bus sur la chaussée de Gand inclus). Le réseau de vente est aussi au ralenti.

Concernant Bruxelles Propreté, la grève ne touche pas le ramassage des sacs triés (bleus ou jaunes), mais il y a des perturbations dans le ramassage des sacs blancs (ordures ménagères). Les camions ne passeront pas dans certains quartiers, alors que le ramassage était prévu dans 13 communes bruxelloises ce vendredi. Il y aura des ramassages de rattrapage samedi et dimanche à Bruxelles.

Un barrage filtrant avait été instauré vendredi matin à hauteur de Delta, à l’entrée de Bruxelles en venant du carrefour Léonard. Les quelque 200 manifestants laissaient passer les automobilistes en alternance, bloquant environ le passage au feu vert trois fois sur quatre, selon une source syndicaliste. La circulation en provenance du Hainaut vers le sud de Bruxelles et le centre de la capitale était également perturbée par un autre barrage installé à Anderlecht, a indiqué le Vlaamse Verkeerscentrum.

Un piquet de grève bloque complètement Audi Brussels.

Brabant wallon

La grève se traduit par des barrages filtrants installés sur les rond-points des principaux parcs d’activités économiques de la province. D’importantes délégations sont en place depuis 5h00. Les syndicalistes bloquent les principaux accès et laissent passer les voitures au compte goutte. Et par endroits, c’est le blocage total. D’importants embarras de circulation sont donc à prévoir à proximité zonings de Mont-Saint-Guibert, Braine-l’Alleud, Nivelles-sud, à la sortie de la nationale 25, et Wavre-nord. La plupart des chauffeurs des Tec ont pris la route.

Des piquets sont aussi installés devant plusieurs entreprises dont par exemple Duferco Clabecq et Fabricom à Braine-l’Alleud. Des actions sont aussi prévues chez UCB à Braine-l’Alleud et GSK à Wavre. A Louvain-la-Neuve, des actions sont menées au rond-point de Corroy.

Région de Charleroi et du Centre

Peu de bus des TEC circulent ce matin à Charleroi : seuls 15 sur 60 sont sortis des dépôts. Soit 25% du parc ; quant aux trams, seule la moitié d’entre eux circule. A La Louvière, la situation est plus claire encore puisque seulement 3 bus sur les 36 assurent leur parcours.

Les avions de l’aéroport de Charleroi, eux, décollent bel et bien. Les syndicats vont distribuer uniquement des tracts dans le hall d’enregistrement des bagages. Pas de perturbations non plus pour le centre de tri postal de Fleurus, la CGSP ne faisant tout simplement pas grève.

Pour les grands pourvoyeurs d’emplois du bassin carolo, la situation est plus cadenassée. Les syndicats ont en effet installé des piquets devant les grosses entreprises (Caterpillar, Sonaca, Carsid, Arcelor…) tandis que dans la région du Centre, tous les zonings sont déjà bloqués (Feluy, Seneffe, Manage, Garocentre).

Des piquets sont également installés devant la plupart des grandes surfaces. Les banques sont également touchées. Les hôpitaux fonctionnent, eux, normalement.

Dans la région du Centre, les maisons de repos et les hôpitaux assurent un service restreint.

A noter également que la plupart des écoles de la région du Centre (tant dans l’enseignement officiel que libre d’ailleurs) resteront fermées ce vendredi, à l’initiative du SETCa.

Namur

La circulation des bus des Tec est perturbée, de nombreux chauffeurs sont en grève. Certains magasins Lidl et Aldi sont fermés. Certaines agences bancaires de Namur aussi sont fermées. Et des piquets sont installés devant Atradius, Electrabel et aussi de nombreuses entreprises comme Saint-Gobain, Kraft Materne ou Sekurit. Région d’Andenne-Ohey : auncun bus n’a pris la route. Région de Florennes : 10% des bus roulent. Namur-Ville : 10% des bus roulent.

Liège

Le mouvement de grève est très bien suivi à Liège et dans sa région.

Une action spectaculaire s’est déroulée à la Tour des Finances à Liège : des manifestants sont entrés et ont semé le désordre à l’intérieur, jetant des dossiers par terre, déclenchant l’alarme incendie.

L’ensemble du secteur industriel (sidérurgie, métal, chimie, alimentation) est à l’arrêt, tandis que des actions de blocages des ronds-points d’entrées aux divers zonings de la région ont été menées par les syndicats aux Hauts-Sarts, à Grâce-Hollogne, au Sart-Tilman, à Bierset Logistics notamment. Du coup, beaucoup de PME ont également dû fermer leurs portes.

Du côté des transports, aucun bus du TEC ne roule et l’aéroport de Bierset est complètement à l’arrêt. Quelques perturbations ont également été constatées sur certaines lignes de train (Liège-Verviers notamment).

Les sièges des principales banques ont été bloqués par des piquets et le travail a dès lors là aussi été perturbé. Dans la grande distribution, le mouvement de grève a également été très bien suivi et des piquets ont empêché l’ouverture des magasins.

Beaucoup d’administrations communales et d’écoles publiques ont également fermé leurs portes vendredi. Seules les écoles du réseau libre ont pu, dans la plupart des cas, organiser leurs cours normalement.

Un piquet de grève bloque l’accès à la centrale de Tihange.

Enfin le secteur de la construction a, lui aussi, été grandement perturbé car la FGTB a mis à l’arrêt les grandes centrales à béton, bloquant ainsi l’approvisionnement des chantiers.

Hainaut occidental

Le mouvement de grève lancé vendredi par la FGTB et la CGSLB est largement suivi vendredi à Tournai, Ath, Lessines et Mouscron. Aucun incident n’a été déploré.

"La grève générale lancée par la FGTB est bien suivie dans le Hainaut occidental", déclarait à 9h30 Jean Peeters, secrétaire régional du SETCa pour la Wallonie picarde.

Dans le zoning commercial de Froyennes (Tournai), tous les commerces intégrés sont fermés. Les supermarchés n’ont pas ouvert. Le complexe commercial des Bastions à Tournai est en partie fermé.

L’entreprise TEI (technique électrique industrielle) a été bloquée par un piquet de grève. Vu la restructuration annoncée, aucun piquet de grève n’a été placé aux Trois Suisses à Orcq (Tournai) où seule la moitié du personnel est présent.

On enregistre également d’importantes perturbations dans les hôpitaux tournaisiens. Enfin, tout le bassin carrier de Tournai et d’Antoing est en arrêt de travail.

La circulation sera fortement perturbée vendredi après-midi au centre-ville de Tournai où la FGTB a prévu une manifestation dès 15h30.

A Mouscron, de nombreux grands magasins sont fermés. Les sites de La Redoute d’Estaimpuis et de Dottignies (Mouscron) sont à l’arrêt.

A Ath, les grandes enseignes sont fermées. L’entreprise chimique La Floridienne est également à l’arrêt. Le zoning industriel de Ghislenghien (Ath) est en partie fermé.

A Lessines, les supermarchés Aldi, Lidl et Delhaize ne travaillent pas. Un barrage filtrant a été placé à proximité de la société Baxter.

Dans les régions de Tournai, Ath et Mouscron, seuls les bus privés circulent. Aucune perturbation n’est enregistrée à la gare de Tournai, ni à Mouscron.

Communauté germanophone

Le mouvement de grève générale semble être bien suivi en Communauté germanophone. De nombreuses entreprises du zoning industriel eupennois sont à l’arrêt. "Dans la région d’Eupen, les grandes entreprises comme la Câblerie, Noël-Marquet, Hydro Aluminium, la chocolaterie Jacques ou encore le Delhaize sont fermées. Des piquets volants seront installés aux entrées des supermarchés Lidl et Aldi ainsi que devant le centre commercial durant la matinée" a indiqué Renaud Rahier, secrétaire permanent FGTB en Communauté germanophone.

Dans les transports communs, ce mouvement de grève est également bien suivi puisque, selon la porte-parole des TEC, aucun bus n’entre ou ne sort du dépôt d’Eupen.

De Lijn : le réseau perturbé, sauf dans le Limbourg

A l’instar de la situation des TEC en Wallonie et de la STIB à Bruxelles, le réseau De Lijn était fortement perturbé vendredi matin par la journée d’action nationale lancée par les syndicats socialiste et libéral. Toute la Flandre est touchée, à l’exception du Limbourg où les bus roulent normalement.

En fonction des provinces, de 33% à 50% des bus et trams circulent. Les réseaux citadins sont particulièrement touchés, notamment à Anvers, Bruges, Ostende, Courtrai, Gand et Alost.

Seul le Limbourg échappe aux perturbations, puisque les horaires habituels sont respectés.

Merci à la RTBF pour ces informations.

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Messages

  • à lier avec ça, intéressant :

    sur le soir.be


    La dernière bêtise à faire

    Par Nico Cué, Secrétaire général des Métallurgistes Wallonie-Bruxelles de la FGTB.

    Les beaux esprits et les puissants qui prétendent nous affamer sortent la grosse artillerie. Pas une semaine sans nouvelles tentatives de nous préparer à la saignée. Travailleurs, citoyens, chômeurs, pensionnés, soyez courageux, et responsables. Vous avez déjà pris la crise de plein fouet ? Tant mieux, ça vous endurcit. Car demain il vous faudra faire d’autres sacrifices. Il en va de notre « trajectoire budgétaire » (sic), de la « confiance des investisseurs internationaux « (re-sic), de « l’assainissement des finances publiques « , de la « compétitivité de nos entreprises « , de la « confiance des marchés « , de l’avenir de vos pensions, etc., etc. Un langage éculé, mille fois répété, une « propagande du quotidien « martelée ad nauseam.

    Le 16 février dernier, c’est Guy Quaden, le gouverneur de la Banque nationale de Belgique, qui se fendait d’une banderille sans équivoque à l’occasion de la présentation du rapport de la BNB. Résumons le propos : Monsieur le Baron préconise pour notre bien à tous un serrage de ceinture généralisé. Avec la bénédiction d’un monde patronal en liesse, il presse les politiques d’ » annoncer un programme économique et budgétaire « permettant, pour « assainir « , de faire « les économies nécessaires « .

    Bien entendu, il les exhorte également à « s’abstenir d’alourdir encore les prélèvements sur le travail « . Si possible, il faudra en outre augmenter au passage quelques taxes à la consommation, relever l’âge de la pension, travailler plus et plus longtemps, et sans doute mettre à mal notre système de retraite légale. En un mot : hors l’austérité, point de salut !

    Mais ce n’est pas tout : Guy Quaden, sous les vivats de la FEB, d’Agoria et du Syndicat neutre des indépendants, se fait sans surprise l’écho de la chancelière allemande Angela Merkel et du président français Nicolas Sarkozy, qui ont récemment exprimé leur volonté de supprimer le système d’indexation qui existe encore dans certains Etats d’un autre âge, au nom d’un « pacte de compétitivité « européen. Rebelote : il s’agit bien évidemment d’étendre aux 27 pays de l’Union des politiques d’austérité et de régression sociale – report de l’âge du départ à la retraite, coupe dans les dépenses sociales, attaque en règle des services publics, des salaires, etc.

    Voilà donc une énième tentative de supprimer ou, à tout le moins, de détricoter l’index, après celle – jusqu’ici avortée, grâce au « non ! » retentissant des travailleurs – des représentants du patronat dans le cadre des négociations autour du projet d’Accord interprofessionnel.

    Le 20 février, Jean-Claude Trichet, Empereur de la Banque centrale européenne (BCE), en remettait très subtilement une couche pour ne pas être en reste : gare à toute augmentation salariale ! Ce serait, selon lui, « la dernière bêtise à faire « .

    Si nous n’étions pas à ce point habitués à leur arrogance, nous serions tout bonnement abasourdis devant le cynisme, l’indécence et la veulerie de ces brillants esprits. Car enfin : alors que les intérêts privés qu’ils représentent nous ont fait, nous font payer LEUR crise en toute impunité, alors que ces intérêts privés renouent avec des bénéfices, des salaires et des bonus stratosphériques tout en faisant les poches à la collectivité, les revoilà à l’offensive pour nous mettre sur la paille et démolir l’un après l’autre les mécanismes et les systèmes sociaux qui, depuis des décennies, nous protègent tant bien que mal de leur rapacité.

    Sûr qu’il ne s’agit pas là de « bêtises « . Non : ce sont des politiques anti-sociales déterminées et parfaitement coordonnées.

    Il va donc nous falloir leur apporter des réponses également coordonnées et déterminées. Soyons clairs, Monsieur le Baron, Monsieur l’Empereur, messieurs les tristes sires du Bel 20 et de la grosse galette : déjà, la colère du monde du travail est grande face à vos pratiques et intentions prédatrices.

    Déjà, la colère gronde de tant d’injustices répétées, de ces milliards qui vous engraissent en même temps que vous éludez l’impôt, les cotisations sociales, que vous confisquez ce qui devrait revenir à la collectivité (merci les cadeaux fiscaux en tous genres, les intérêts notionnels et autres entourloupes comptables) et que, cerise sur le gâteau, vous traitez d’assistés d’autres que vous-mêmes, notamment des allocataires sociaux condamnés à vaciller entre la précarité et la misère.

    Alors sachez que nous n’avons pas l’intention de nous laisser piétiner. Que nous n’avons pas pour vocation la servitude.

    Sachez que toucher à l’index, à nos salaires, à nos pensions – parmi les plus basses d’Europe ! –, à notre Sécurité sociale, serait, pour le coup, la dernière bêtise à faire.

    Et que nous la prendrions pour ce qu’elle est : tout simplement une déclaration de guerre. Sachez enfin – mais vous le savez – qu’une oligarchie, cela se renverse.


    allez les belges !

    comme un parfum de rage qui monte, ce qui change des artistes de la bonne négo et poussez pas derrière...