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Guadeloupe - Un jeune témoigne

Publie le jeudi 19 février 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

Alors que beaucoup s’empressent d’accuser les jeunes du quartier Henry IV d’être responsables de la mort de Jacques Bino, le syndicaliste de la CGTG abattu hier soir à Pointe-à-Pitre, Jean-Marie Nomertin, dirigeant de la CGTG, demande qu’une enquête soit diligentée rapidement pour faire toute la lumière sur cette tragédie. Il indique qu’il y a des zones d’ombre dans cette affaire. Un témoin affirme avoir assisté à la mort de Bino, il préfère témoigner sous couvert d’anonymat. Nous l’appellerons Sonny. Je vous livre son témoignage qui me semble intéressant même si je n’ai pas encore pu recouper ses informations. Il révèle l’état d’esprit inquiétant dans lequel sont ces jeunes.

Je voudrais avant tout replacer l’évènement dans son contexte. Lundi, quand Lollia s’est fait frapper par la police, les jeunes ont dit que ça suffisait et ils ont décidé de "casser la ville", Pointe-à-Pitre. Tout semble avoir été fait pour que la situation dégénère : il n’y avait pas l’ombre d’un gendarme ou d’un policier, la ville semblait livrée à elle-même. Et pour couronner le tout, elle était plongée dans le noir.

C’est alors que des brigades de la BAC sont apparues. Les policiers ont tiré sur les manifestants, à balles réelles, dans les jambes. J’ai assisté à beaucoup de manifs en France et jamais je n’ai vu un truc pareil, jamais… Un rappeur assez connu ici, qui se trouvait dans la rue a été blessé et hospitalisé avec une balle dans la cuisse. C’est à partir de là que les jeunes ont décidé de s’armer. Hier soir, il y avait des échanges de coups de feu entre les jeunes et la police . Les jeunes utilisaient de petits calibres qui faisaient plutôt " traaac ", tirant des décharges de chevrotine alors que les policiers utilisaient de plus gros calibres, identifiables à leur détonnation plus forte, "boum". Je ne peux pas prétendre qu’aucun jeune n’avait de gros calibre, je dis juste que je n’en ai ni vu, ni entendu de notre côté.

Le gars qui a été tué était en train de faire demi-tour à un barrage tenu par les jeunes, la balle qui l’a atteint en plein thorax ne venait pas du barrage, mais d’un côté, partie de loin même, avec un "boum" net. L’impact a été si violent que la voiture a bougé. Ca n’est pas clair.

Je suis inquiet pour ce soir, il risque d’y avoir des affrontements très graves. On veut faire porter aux jeunes un chapeau qui n’est pas le leur. Imagine, si on te désigne comme l’assassin d’un membre du LKP, ça fait de nous les pires ennemis du peuple. Ce soir, si les policiers rerentrent dans la cité, des jeunes voudront les buter pour corriger le tir…

 http://chien-creole.blogspot.com/20...

Messages

  • Si c’est du myto, c’est grave de souffler sur les braises de la haine.
    Quand à ses craacc et boum, c’est du grand n’importe quoi.
    Chacun peu raconter ce qu’il veut, c’est le probléme d’Internet qui publie des articles sans même vérifier les information.
    Quelque chose qu’on ne dit pas, mardi soir, les gendarmes se sont fait charger par des jeunes armés en tentant de les empêcher de saccager des magasins.
    Quand à ceux qui ont voulu venir en aide au pauvre syndicaliste victime de toute cette bêtise (paix à son âme et sincéres condoleences à la famille), pompier comme policier se sont fait caillasser et tirer dessus au fusil de chasse.
    je ne sais pas si ça faisait craaac ou boum mais là n’est pas la question ...

    • Il est tout de même étrange ,qu’aucun politique de droite,et de "un peu moins à droite",ne crie à qui veut l’entendre(comme à l’habitude) :

      "l’auteur de cet acte sauvage sera retrouvé et puni de façon exemplaire".

      Ce matin,sur france info ,j’ai juste entendu un politique dire :"ce que je peux affirmer,c’est que ça n’est pas du fait de la police."

      Contrairement à l’habitude(je me répète,mais à force ,on nous donne des habitudes),nous n’avons aucun détail sordide sur la balle retrouvée,sur l’arme qui l’a tirée,sur sa trajectoire,etc.....

      Je ne fais que penser tout haut,j’ai le droit ?,encore ?

      3 JOURS SANS QUE LES MEDIA,A LA BOTTE NOUS INFORMENT.

      3 JOURS QU’UN HOMME QU’ON APPELLE : "UN SYNDICALISTE" EST MORT TUE..

      Il s’appelait:JACQUES BINO

      On n’a pas l’habitude.....

  • Tout semble avoir été fait pour que la situation dégénère : il n’y avait pas l’ombre d’un gendarme ou d’un policier, la ville semblait livrée à elle-même. Et pour couronner le tout, elle était plongée dans le noir.

    Est-ce que ce n’est pas ça que le pouvoir recherche pour instaurer une forme de dictature, en effrayant les Antillais, c’est une menace à peine voilée qui plane sur la métropole, en raison du 19 mars ?

    Tirer à balles réelles, c’est indigne d’un Etat, tout comme ce qui s’est passé à Madagascar, une vraie boucherie. L’horreur.

    • Fillon témoigne !!!!
      ça y est le nouvelobs des socialtés cause !!!! :
      ils étaient plusieurs délinquants qui tiraient avec le même flingue à balles pour sangliers,tous en même temps.Même les flics ont été bléssés !!!,alors qu’ils nétaient pas là.

      Syndicaliste tué : Fillon parle de "crime", Domota doute
      NOUVELOBS.COM | 19.02.2009 | 19H
      Le Premier ministre estime que la mort de Jacques Bino, tué par balle en Guadeloupe, est un "crime commis par des délinquants". Le LKP a émis des doutes sur cette version.

      Le leader de la CGT-G, Jean-Marie Nomertin, lors de la marche mercredi en hommage au syndicaliste tué .

      Le Premier ministre François Fillon a déclaré jeudi 19 février sur RTL, au lendemain de la mort d’un syndicaliste tué par balle en Guadeloupe, qu’il s’agissait d’un "crime commis par des délinquants".
      "Les forces de l’ordre ne sont pas du tout impliquées", a assuré le chef du gouvernement.
      "La balle retrouvée est une balle qui sert à chasser les sangliers. C’était un lieu où il n’y avait pas de forces de l’ordre. L’enquête dira les choses, mais les forces de l’ordre ne sont pas du tout impliquées dans cette opération", a poursuivi François Fillon.
      Membre du "collectif contre l’exploitation" (LKP), Jacques Bino a été tué par balle dans la nuit de mardi à mercredi en Guadeloupe, alors qu’il revenait en voiture d’un piquet de grève.

      "Pas la démocratie"
      "Pendant plusieurs semaines, on a eu un mouvement social dur mais légal, normal", a observé François Fillon.
      "A partir du moment où l’on barre les rues, où on sort du cadre légal, on attise la violence, on prend la responsabilité de la violence", selon lui.
      Il a pointé "ceux qui barrent les rues, qui empêchent la circulation de se dérouler, ceux qui attaquant les commerçants qui veulent ouvrir leurs magasins".
      Comme on lui demandait s’ils sont "responsables", le Premier ministre a répondu : "bien entendu et c’est pour ça que, depuis plusieurs jours, j’appelle à retrouver la négociation normale".
      "Barrer les routes, attaquer les commerçants, ce n’est pas la démocratie", a-t-il lancé.
      Les deux nuits dernières ont été marquées par des violences et la mort par balle d’un syndicaliste membre du "collectif contre l’exploitation" (LKP), Jacques Bino, alors qu’il revenait en voiture d’un piquet de grève.
      Selon le procureur de Pointe-à-Pitre, Jean-Michel Prêtre, le syndicaliste a été atteint à la poitrine d’une balle "tirée par la fenêtre ouverte du passager".
      Le magistrat a souligné que les trois projectiles de chasse tirés contre le véhicule n’étaient "pas des balles perdues", ajoutant qu’il n’y avait pas alors de policiers positionnés à proximité.
      Trois policiers qui accompagnaient des pompiers venus porter secours à la victime ont été légèrement blessés(par des balles à sanglier ?????)

      Elie Domota doute
      Dès l’annonce du drame, le leader du LKP, Elie Domota, avait lancé un appel au calme, renouvelé dans la journée, mais il a aussi émis des "doutes" sur la "version officielle".
      "On demande à la justice de mener une enquête approfondie pour réellement définir ce qui s’est passé parce que les circonstances sont encore troubles", a-t-il affirmé. Entouré d’un très important service de sécurité, Elie Domota a participé dans l’après-midi avec plus de 2.000 manifestants à une marche silencieuse vers le quartier Henri IV de Pointe-à Pitre, où a été tué le syndicaliste.
      Une autre marche silencieuse d’hommage a rassemblé de 2 à 3.000 personnes à Fort-de-France.