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Heurts entre pêcheurs et policiers
Publie le mercredi 4 juin 2008 par Open-Publishing5 commentaires
Heurts entre pêcheurs et policiers
mercredi 04 juin 2008, 14:20
Les pêcheurs européens manifestent depuis ce matin à Bruxelles contre la hausse du prix du gazole. Le rond-point Schuman et la rue de la Loi ont été bloqués, ce qui provoque des embarras de circulation. Des heurts ont éclaté entre pêcheurs et policiers. La gare Schuman n’est plus desservie.
Sylvain Piraux - Le Soir
Sylvain Piraux - Le Soir
Les pêcheurs ont lancé des pierres, des pétards et des fusées éclairantes en direction des policiers anti-émeutes qui ont riposté en faisant usage de canons à eau et de matraques. Les manifestants ont brisé les vitres de bâtiments de l’UE et renversé au moins un véhicule alors que les incidents éclataient. Quelques-uns ont descellé des pavés des trottoirs de la rue de la Loi pour les lancer sur les forces de l’ordre et sur des bâtiments de la Commission européenne situés rue de Loi. Plusieurs carreaux du bâtiment de la Direction générale de l’Agriculture et du bâtiment LEX ont ainsi volé en éclats.
Ce noyau dur de manifestants a en outre bouté le feu à deux containers forçant l’intervention des pompiers. La situation était encore tendue vers 14 heures entre les forces de l’ordre et ce petit groupe.
Par ailleurs, Infrabel annonce que, sur ordre de police, la gare de Bruxelles-Schuman n’est plus desservie depuis la fin de matinée de mercredi et ce jusqu’à nouvel ordre. Les trains passent en gare mais il n’est pas possible de monter ou descendre des trains.
Depuis ce mercredi matin, quelque 200 pêcheurs manifestaient à Bruxelles, dans le quartier des institutions européennes, pour protester contre la hausse du prix du gazole et rencontrer des responsables de la Commission européenne.
Ils étaient rassemblés près des sièges de la Commission européenne et du Conseil européen, encadrés par un important dispositif des forces de l’ordre et des barrières métalliques.
« Nous attendons au total 140 cars de France, Italie, Espagne et Portugal, soit 5.000 à 6.000 personnes », a indiqué un représentant de pêcheurs de Sète (sud de la France), Ange Morello. « Nous sommes venus manifester ici pacifiquement mais la police a l’air de vouloir en découdre, donc nous craignons que cela dégénère ».
Selon les manifestants présents dans le quartier européen, plusieurs centaines de leurs collègues restaient cependant bloqués dans des cars dans d’autres quartiers de Bruxelles, empêchés de les rejoindre par les forces de police.
En attendant, ceux qui étaient parvenus aux abords des institutions européennes avaient allumé des fumigènes et arboraient des drapeaux français et italiens. « Bruxelles, tu nous crèves, merci ! » et « Nous voulons vivre de notre métier », disaient certaines banderoles.
« Nous sommes venus pour dire que nous ne pouvons pas travailler avec le prix du gazole à l’heure actuelle. Cela fait trois semaines que nous faisons grève. Nous préférerions travailler mais au prix actuel ce n’est pas possible », a indiqué M. Morello.
« C’est parti de la base, c’est la base qui s’est soulevée. Nous, des aides, on n’en veut pas, on veut vivre de notre métier et pour ça il faut un carburant à 40 centimes d’euro » le litre, a déclaré Didier Volant, un pêcheur français venu d’Arcachon.
Vers 10h30, une délégation a rencontré le directeur de cabinet du commissaire à la Pêche Jo Borg, absent de Bruxelles mercredi. « Le commissaire est très sensible à ce qui est une crise du secteur, réelle et immédiate, et qui nécessite d’agir », a déclaré Patrick Tabone, visiblement tendu devant des pêcheurs énervés d’être réduits à parler avec lui sur le perron de la Commission. « Mais le vrai problème est que la cause de cette crise, les prix du pétrole élevés, est quelque chose avec laquelle nous allons devoir vivre et trouver une réponse européenne, pas seulement pour la pêche, mais pour tous les secteurs », a-t-il continué. « Le message pour la pêche est que le prix élevé du carburant arrive à un moment où le secteur est dans une situation de surcapacité et doit se restructurer », a encore ajouté M. Tabone, suscitant les protestations des pêcheurs. « Il faut faire vite, sinon la pêche est morte », lui a lancé Pierre D’Acunto, pêcheur à Sète. « J’espère qu’il y aura une issue positive à tout ça. Je vous souhaite bonne chance et j’espère que votre problème trouvera une solution », a encore lancé le directeur de cabinet, notant que la Commission n’avait « pas le pouvoir de fixer les prix ».
L’Association européenne des organisations nationales d’entreprises de pêche (Europêche) s’était par avance désolidarisée du rassemblement de Bruxelles, craignant manifestement des incidents.
Le mouvement de grogne des pêcheurs, entamé il y a plus de deux semaines en France, s’est étendu depuis à l’Espagne et au Portugal, où les marins ont lancé vendredi une grève illimitée.
Plusieurs centaines de pêcheurs britanniques ont aussi manifesté mardi à Londres pour réclamer une aide d’urgence de leur gouvernement.
Messages
1. Heurts entre pêcheurs et policiers, 4 juin 2008, 17:42
tageblatt :
Mise à jour : 4/06/2008 16:57:06
La colère des pêcheurs européens se tourne vers Bruxelles
Le mouvement de protestation des pêcheurs européens face au gazole cher s’est déplacé mercredi à Bruxelles, où des échauffourées se sont produites entre des manifestants venus de France et d’Italie et la police, qui a interpellé de nombreuses personnes.
Le rassemblement de quelques centaines de marins-pêcheurs, pacifiques au début, a dégénéré en cours de journée lorsqu’une délégation de protestataires est sortie d’une entrevue avec les services du commissaire européen à la Pêche Joe Borg, avec le sentiment de n’avoir pas été entendue. De petits groupes de quelques dizaines de personnes ont alors brisé plusieurs vitres des bureaux de la Commission pour la pêche, ainsi que ceux de l’agriculture, situés dans une grande avenue menant au quartier des institutions européennes de Bruxelles, la rue Art-Loi. Des vitrines de deux banques ont aussi été brisées. Les manifestants ont en outre incendié une poubelle au milieu de l’avenue, alors que le quartier avait été intégralement bouclé par les forces de l’ordre, mobilisées en nombre. La police a poursuivi les petits groupes de protestataires, procédant à au moins une dizaine d’interpellations, ont constaté des journalistes de l’AFP. La police bruxelloise n’était pas en mesure immédiatement de donner des détails. "Bruxelles, tu nous crèves, merci !" ou "Nous voulons vivre de notre métier", pouvait-on lire sur certaines banderoles. "Le gouvernement français a les mains liées sur les aides aux pêcheurs, c’est ici que ça se passe, il faut trouver une réponse européenne au problème du prix du gazole", estime Madjid Bouayad-Agha, responsable d’une association de pêcheurs de Sète (sud de la France). Venus de France et d’Italie pour la plupart, les marins-pêcheurs réclament que les pouvoirs publics fassent redescendre le prix du litre de gazole pour leurs chalutiers à 40 centimes d’euros, contre environ 80 centimes aujourd’hui. "Cela fait un mois que je perds de l’argent avec mes deux bateaux à cause du coût du carburant, on ne peut pas continuer comme cela. Le prix de vente du poisson ne suffit plus à couvrir les charges", s’emporte Giuseppe, un pêcheur italien de 47 ans venu de Pescara. Parti il y a environ trois semaines de France, le mouvement de grogne des pêcheurs a commencé à s’étioler dans le pays, mais s’est étendu à d’autres catégories professionnelles, comme les agriculteurs et les transporteurs routiers.
En Espagne, en revanche, pays qui compte la flotte la plus importante d’Europe, les patrons-pêcheurs poursuivent un mouvement de "grève illimitée" entamé vendredi pour faire pression sur le gouvernement. En Galicie, ils menacent même de durcir leur mouvement avec un blocus des ports à partir de jeudi. Au Portugal, un vote est attendu dans la journée sur la suite du mouvement. La Commission européenne reste toutefois ferme face à cette grogne sur le prix du gazole.
"Des solutions immédiates, il n’y en a guère", a estimé la porte-parole du commissaire à la Pêche, Nathalie Charbonneau. "Nous prônons la restructuration du secteur, car l’objectif de la Commission est d’avoir un secteur de la pêche viable", ce qui implique moins de bateaux, compte tenu de la baisse des réserves de poissons, a-t-elle ajouté. La Commission refuse toute idée d’une subvention du prix du carburant. Et les aides publiques, celles au secteur de la pêche en particulier, sont très encadrées au sein de l’UE, pour éviter des distorsions de concurrence entre les pays.
La Commission vient ainsi de demander à la France de récupérer au moins 65 millions d’euros accordés sous forme de prêts en 2006 à un fonds mis en place pour aider les pêcheurs à compenser la hausse du carburant.
2. Heurts entre pêcheurs et policiers, 4 juin 2008, 18:02
Les pêcheurs ont bien compris qui commande et où il faut s’adresser.Barnier n’est qu’un simple facteur venant s’agenouiller à Bruxelles.Il n’a plus aucun pouvoir quand les travailleurs ont besoin d’aide.Il n’est qu’un valet au service du capital comme son patron Sarko.C’est Trichet et sa bande qui commande.Voilà l’Europe libérale qui nous est imposée sans qu’on puisse donner notre avis puisque un référendum nous a été refusé !
1. Heurts entre pêcheurs et policiers, 4 juin 2008, 18:32
Quand il n’y aura plus de poissons, les pêcheurs pourront toujours aller manifester à Bruxelles.
Le poisson doit être rationné sévèrement et être considéré comme un produit de grande valeur. Il faut laisser les stocks se reconstituer et cela prendra plusieurs siècles.
Il faut accepter de payer beaucoup pour peu de produit.
Pas de miracles.
grvzt.
2. Heurts entre pêcheurs et policiers, 4 juin 2008, 19:31
Une ville en etat de siege,une gare bloquée,des milliers de pecheurs empechés de manifester
et bloqués dans leurs cars,des officiels qui se defilent et un coup de chaud,c’est le premier round.
La suite:Pierre D’Acunto a déclaré que les marins-pêcheurs continueraient de manifester dans toute l’Europe et de faire le piquet pendant la réunion des ministres européens de l’Agriculture et de la Pêche prévue ce mois-ci à Luxembourg.
Le “tourisme” social de masse commence avant l’été...les poissons en sursis n’echapperont pas aux bateaux
usines des multinationales !
3. Heurts entre pêcheurs et policiers, 4 juin 2008, 21:49
C’est plutôt ceux-là qu’il faut dénoncer, les fossoyeurs des mers, et non pas les petits patrons-pêcheurs. Le problème est identique dans l’agriculture.
En fait, Bruxelles et Barnier pour la France veulent faire disparaitre cette catégorie de travailleurs pour laisser la place aux bateaux-usines qui appartiennent à des multinationales. Parce qu’autrement, il y a longtemps que Barnier aurait trouvé une solution et de l’argent. Il ballade les marins-pêcheurs jusqu’à les orienter vers Bruxelles, ou comment se débarasser du problème. C’est ça l’état umpiste !