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« Il faudrait déjà que les paysans aient accès aux graines ! »
Publie le mercredi 23 avril 2008 par Open-Publishing2 commentaires
tribune de genèvde :
« Il faudrait déjà que les paysans aient accès aux graines ! »
CRISE ALIMENTAIRE | 00h05 Des ONG accusent : quelques multinationales trustent les semences et le font payer cher aux paysans du Sud.
Le prix des graines a augmenté, celui des fertilisants aussi ...
OLIVIER BOT | 23 Avril 2008 | 00h05
Qui veut récolter doit semer... La nécessité de préserver la souveraineté alimentaire est revenue en force dans le débat après les émeutes de la faim. Si on ne peut pas produire de tout partout, des voix s’élèvent pour que les pays puissent diversifier leurs ressources alimentaires, en comptant pour cela sur leurs paysans et leurs semences.
Carin Smaller, responsable du bureau de Genève de l’ONG américaine « Institute of agriculture and trade policy » (IATP) plante le décor : « Les deux-tiers des pays du Sud sont dépendants de leurs importations agricoles et soumis à la volatilité des prix du marché mondial. Il faut les aider à « produire local, régional et national » pour mieux résister.
La Banque mondiale, qui répète pourtant que la solution à la crise alimentaire est un « nouvel accord commercial », reconnaît dans son rapport sur le développement 2008 que « l’agriculture à petite échelle est un moyen puissant pour sortir de la pauvreté ». Sauf qu’au départ de la chaîne de production alimentaire, côté semences, la tendance est aussi à la concentration et à l’uniformisation.
Et que sur ce terrain, les pays du Nord poussent ceux du Sud à signer des accords qui leur lient les mains et augmentent le coût de leur agriculture. Illustration avec la brevetabilité des plantes.
Au syndicat suisse Uniterre, affilié à Via Campasina, Valentina Hemmler revendique le droit pour les paysans « de replanter, multiplier, échanger et commercialiser les semences. Pour garantir la sécurité alimentaire, il faudrait déjà que les paysans aient accès aux graines ! » Or, de nombreuses évolutions grignotent petit à petit ce droit ancestral, pourtant confirmé par un traité international (Tirpa) de 2004 visant à la « conservation et à l’utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture ».
Le prix de la propriété intellectuelle
L’ONG Grain écrit que les grands semenciers « représentent plus de la moitié des 30 milliards de dollars annuels du marché mondial des semences ». En tête du top ten mondial, en millions de dollars, les Américains Monsanto (2803), Dupont-Pionner (2600) et le suisse Syngenta (1239). La secrétaire syndicale d’Uniterre s’insurge : « Une armada de textes sur la propriété intellectuelle, le coût et la complexité de l’inscription au catalogue des semences empêchent l’accès des paysans à la propriété de leurs graines. » Pendant ce temps-là, les multinationales « promptes à déposer des brevets » trustent les droits et « élaborent hybrides et OGM qui ne se replantent pas ». Contactée hier pour répondre à ces accusations, la multinationale Syngenta, dont le siège est à Bâle en Suisse, n’a pas répondu.
Romain Benicchio, représentant de l’ONG Oxfam à Genève, confirme l’augmentation substantielle des prix liée aux droits de propriété intellectuelle défendue par les multinationales.
Il souligne aussi que « les Etats-Unis ou l’Europe poussent les pays du Sud à signer des accords empêchant les paysans de réutiliser ou de conserver des semences protégées ». C’est par exemple le cas pour un accord commercial passé par les Américains avec le Maroc.
Messages
1. « Il faudrait déjà que les paysans aient accès aux graines ! », 23 avril 2008, 13:28, par bipède
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article65178
« Il est édifiant aujourd’hui d’ouvrir le catalogue du GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences, créé par Pétain en 1945 et remanié en 1961, comme par hasard, l’année de la Convention de Paris). A la rubrique “TOMATES”, on découvre que 87 % des variétés inscrites sont des hybrides F1, 11 % sont des variétés fixées (reproductibles conformément au type) protégées par des brevets sur 20 ans et 2 % SEULEMENT SONT DES VARIÉTÉS DU DOMAINE PUBLIC.
Il est essentiel de préciser que tout ce qui est consommé dans l’assiette d’un Européen est enregistré dans l’un des catalogues nationaux de la Communauté Européenne. Cela veut dire qu’IL EST STRICTEMENT INTERDIT PAR LA LOI DE CULTIVER, POUR LA CONSOMMATION OU POUR LA SEMENCE, UN LÉGUME OU UNE CÉRÉALE DE TOUTE VARIÉTÉ QUI NE SERAIT PAS INSCRITE SUR L’UN DE CES CATALOGUES. »
http://www.kokopelli.asso.fr/proces-kokopelli/gnis-fnpsp3.html
VIDEO :
VANDANA SHIVA expose la solution réelle et décidée par le peuple à ce qu’elle appelle un génocide :
http://video.google.fr/videoplay?docid=4611535880741376676&q=vandana+shiva+%2B+OGM&total=3&start=0&num=10&so=0&type=search&plindex=1&hl=fr
1. « Il faudrait déjà que les paysans aient accès aux graines ! », 23 avril 2008, 14:36
Grâce à l’aide de juristes, ne serait-il pas possible de trouver une faille dans ce dispositif ringard, arriéré ?
C’est le moment ou jamais de fiche un grand coup de pied dans ce vieux "catalogue du GNIS" datant de Pétain, en s’appuyant sur les "émeutes de la faim" qui pourraient bien arriver chez nous aussi, si on écoute certains spécialistes de la question qui tirent frénétiquement la sonnette d’alarme.
Que les pays pauvres se constituent en AMAPS eux aussi, qu’ils développent des "conservatoires de plantes autochtones, anciennes (légumes, arbres fruitiers) et ne cèdent surtout pas aux propositions de Monsanto ou autre, ni à leurs OGM. Il y a moyen de faire une agriculture saine à l’échelle humaine, avec les "associations de plantes" comme la capucine qui piège les pucerons et la réintroduction "d’insectes amis" comme la coccinelle.
Qu’ils se montent en coopératives pour avoir le contrôle sur toute la filière, de la production à la vente.
J’ai entendu sur une radio ce matin, l’annonce par des chercheurs, que les OGM ne résoudront pas le problème de la faim dans le monde.
Et pour finir, pourquoi lancer la mode du "biocarburant" qui met dans tous ses états l’agriculture mondiale, et jusqu’à nos assiettes, avec "les émeutes de la faim", quand des scientifiques et des ingénieurs exploitent la piste du "moteur à air comprimé", nous rendant définitivement indépendant du pétrole ????????