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Inquiétude communiste dans l’ex-ceinture rouge

Publie le mardi 4 mars 2008 par Open-Publishing

de FLORE THOMASSET

Mais où est passée l’union de la gauche ? Pas en Seine-Saint-Denis, en tout cas. Dans sept villes de ce département dirigées par la PCF, le PS part seul au premier tour. Une situation inédite qui inquiète certains communistes. Pour Jean-Marie Doussin, secrétaire départemental du PCF, « le manque de rassemblement provoque le désespoir. C’est un message très négatif. Les électeurs attendent mieux de nous, surtout face à Sarkozy. »

Parmi les villes où socialistes et communistes n’ont pas trouvé d’accord, Aubervilliers, où le PCF est au pouvoir depuis 1945 (lire ci-dessus). Idem à Pierrefitte, où Catherine Hanriot, maire depuis 2003, affronte le socialiste Michel Fourcade. La Courneuve, Villetaneuse, Tremblay et Bagnolet viennent allonger la liste des villes de la discorde. Pour Doussin, le PCF y est aujourd’hui en danger, ces villes pouvant basculer à droite, voire à l’extrême droite : « Dans certaines villes, le vote FN est fort. Ces électeurs ne resteront pas chez eux. »

Le PS ne partage pas ces craintes : « Si on se présente, c’est justement pour éviter les percées de la droite », se défend Philippe Guglielmi, patron du PS dans le 93. L’épisode de Drancy, perdue en 2001 au profit de l’UDF, est dans toutes les têtes.

Le Parti communiste serait-il en voie d’extinction dans ce qui fut la « ceinture rouge » ? Cette désunion est un coup dur pour lui : en chute libre dans les élections nationales, il se raccroche aux municipales. « Il ne faut pas confondre tous les scrutins, les enjeux sont différents. Ce qui compte, c’est notre proximité », défend Jean-Marie Doussin. « C’est vrai que certains maires restent très populaires, analyse Dominique Andolfatto, professeur en sciences politiques à Nancy. Ils ont un charisme personnel, des bons bilans. » Une bonne implantation et un quota de sympathie qui ne suffisent plus, selon lui, à convaincre les électeurs : « Ce ne sont plus que des petits pôles de résistance. Au vu des élections nationales, il est normal que le PS veuille grignoter les bastions du PC. »

Même à Saint-Denis, l’union de la gauche s’est avérée impossible. Et au Blanc-Mesnil, où se présente Marie-George Buffet, un accord a été trouvé in extremis. Le dissident socialiste a été exclu du parti.

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