Israël met à sac le Liban pendant que les grands médias dorment

Kurt Nimmo, 20 septembre 2006
Traduit par Pétrus Lombard et révisé par Fausto Giudice

D’une part, on nous apprend les plans d’Israël pour retirer ses troupes du Sud-Liban Sud « ce week-end », selon, à en croire le ministre de l’Offense et du Nettoyage Ethnique Amir Peretz [1], et par ailleurs le Général Dan Halutz, chef d’État-Major des Forces Israéliennes d’Occupation (IOF), nous dit pas question, les troupes ne vont pas du tout bouger, en tout cas pas ce week-end.

« Israël a déclaré qu’il retirerait ses troupes du Sud-Liban dès que le nombre de soldat libanais et internationaux serait assez important dans la région pour imposer le cessez-le-feu qui a mis fin le mois dernier à 34 jours de combats entre Israël et les militants du Hezbollah ».

Naturellement, comme d’habitude, les gens qui défendent leur pays contre l’invasion sont des « militants », probablement de la même manière que l’Armée continentale qui a attaqué les Britanniques sans défense sur la Ligne de Pennsylvanie [0] était constituée de « militants »,

En attendant, les médias ne prennent pas la peine de rapporter ce que les troupes israéliennes sont en train de faire au Liban. « Les bulldozers israéliens ont commencé lundi à niveler le sol et à couper les oliviers à Yarin, dans la région de Tyr, abîmant plusieurs champs cultivés et empêchant les fermiers d’inspecter leurs terres », rapporte le Daily Star [2] « Les troupes israéliennes ont installé une clôture la semaine dernière dans un champ de Marjayoun, ils ont nivelé le sol et ont créé une grande tranchée en dépit de la présence des forces de la FINUL. »

Naturellement, c’est un comportement prévisible, comme vous le dira n’importe quel Palestinien ou résidant du Sud-Liban. En 1982, Israël a non seulement tué plus de 20 000 personnes avec des bombardements massifs, mais ils ont aussi visé l’économie et l’infrastructure agricole du Liban. Avant que le Hezbollah ne défasse l’IOF en 2000, les Israéliens sont allés jusqu’à racler la riche couche arable des terres agricoles libanaises pour la ramener en charrettes de l’autre côté de la frontière.

Vous penseriez que le fait qu’Israël se prépare à voler l’eau du Liban serait digne d’être rapporté dans les news. Certains d’entre nous l’ont prédit, sachant qu’Israël est une créature aux coutumes criminelles, répétant encore et toujours le même comportement, ne serait-ce que parce que le reste du monde détourne le regard, de peur de se faire traiter « d’antisémite » et de « négationniste ». De ce même article du Daily Star référencé plus haut :

« Un bulldozer israélien a effectué des travaux de creusement mardi avant de poser des conduites d’eau dans le fleuve Ouazzani à Marjayoun afin de canaliser l’eau vers la ville de Ghajar, a rapporté cette semaine la National News Agency (NNA, Nouvelle Agence de Presse). Cinq tanks israéliens ont été vus à Tallat Mahamès dans le secteur oriental du Sud, a ajouté la NNA. » Ghajar est situé sur la frontière du Liban et du Plateau du Golan syrien occupé par les Israéliens. Aucun doute que quelques piscines de colons dans le Golan ont besoin de l’eau illégalement siphonnée du Liban.

Une recherche sur Google News ne donne aucune référence sur ce comportement criminel. Évidemment, cela concerne seulement les Libanais, qui souffrent en silence maintenant que l’attention du monde est focalisée ailleurs, par exemple sur l’entrepreneuse US d’origine iranienne, Anousheh Ansari, qui a lâché 20 millions de dollars pour chevaucher une capsule spatiale Soyuz TMA-9.

« En dépit d’importants besoins humanitaires, Baalbek et Beyrouth Sud ont reçu une aide internationale limitée jusqu’ici », rapporte ReliefWeb [3]. « Le Comité International de la Croix Rouge rapporte que la destruction des canalisations de distribution d’eau - actuellement inaccessibles sous les amas de décombres - reste le défi le plus important à la restauration de l’alimentation en eau. Bien que toutes les stations de pompage d’eau demeurent intactes, le CICR cite des dommages aux transformateurs, aux générateurs, aux réservoirs, et aux pompes. La pénurie de carburant et d’électricité gêne aussi les capacités de pompage. »

Certains individus, bien sûr, sont plus innocents et ont plus besoin d’eau que les autres, surtout les colons fanatiques installés sur des terres volées.

Notes des traducteurs
[0] Pennsylvania Line : formation de combattants américains durant la Guerre d’Indépendance, créée en 1775 dans l’État de Pennsylvanie, fondé par les Quakers. Ces combattants furent ensuite intégrés dans l’Armée continentale dirigée par George Washington.

[1] Israël projette le plein retrait du Liban dans quelques jours

[2] L’article du Daily Star : Utilisation de bulldozers par les israéliens pour détruire des récoltes dans le Sud :

[3] L’article de ReliefWeb : Urgence humanitaire au Liban : Rapport sur la situation humanitaire :

Kurt Nimmo

Traduit de l’anglais par Pétrus Lombard, membre associé, et révisé par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft : elle est libre de reproduction, à condition d’en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs. http://www.tlaxcala.es/pp.asp?lg=fr...

Illustration de titre : Carlos Latuff, Brésil, été 2006. Source : irancartoon