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Italie : Turin fait voter les immigrés

Publie le jeudi 21 juillet 2005 par Open-Publishing

Un accord a été conclu sur la délibération concernant le vote aux élections d’arrondissement

de ORSOLA CASAGRANDE traduit de l’italien par karl&rosa TURIN

La séance fleuve du conseil municipal de Turin qui devait discuter la délibération concernant le droit de vote des citoyens étrangers aux élections administratives d’arrondissement s’est terminée à cinq heures et demi du matin. Alleanza nazionale (les post-fascistes, NdT) l’avait promis : elle aurait tout fait pour empêcher d’arriver au vote.

Et les hommes de Fini y sont en partie arrivés. Mais seulement en partie, parce qu’en réalité lundi , la délibération sera votée de toute façon. Et, au moins sur le papier et sauf derniers sursauts dans la majorité, il y a ce qu’il faut pour l’approuver et pour établir définitivement un droit des citoyens étrangers, c’est-à-dire celui d’être élus et d’élire leurs propres représentants, au moins au niveau des arrondissements.

Un premier pas important, comme le souligne Refondation communiste, même s’il n’y a pas le temps de discuter et de voter quelques amendements importants. A partir de celui qui demandait la modification des qualités prévues actuellement pour pouvoir exercer le droit de vote. En effet, la mesure en discussion, présentée par les groupes de la majorité et par Refondation communiste, demande en effet que le statut de la ville soit modifié de telle sorte, que tous les citoyens étrangers, majeurs et résidents à Turin depuis au moins six ans, puissent participer en tant qu’électeurs et candidats aux élections aux dix conseils d’arrondissement.

Le chef du groupe de Refondation communiste avait demandé la révision du nombre d’années de résidence (de six à cinq) ou qu’au moins les six années prévues actuellement soient décomptées indépendamment de la ville. C’est-à-dire que pour Refondation six ans de résidence en Italie pouvaient suffire pour permettre à un citoyen étranger de voter ou d’être élu dans les arrondissements. Que la bataille ne serait pas facile, on le savait dès le début. D’ailleurs, à l’intérieur de la majorité elle-même, tous n’étaient pas convaincus de la nécessité d’établir un droit important des citoyens étrangers résidents à Turin. Ce n’est pas par hasard si, pendant la conférence des chefs de groupe de lundi dernier, 1236 amendements au texte avaient été présentés, dont 713 par le groupe de Forza Italia, 515 par celui d’Alleanza nazionale, 4 par celui de Refondation communiste, 2 par le groupe mixte de la minorité-UDC, et 2 par la majorité.

L’affrontement le plus fort a été celui qui a eu lieu avec les conseillers d’Alleanza nazionale (la proposition de Fini de concéder le vote aux étrangers semble remonter à il y a mille ans) et avec ceux de Forza Italia. Les raisons de ce non ont revêtu des tons xénophobes et racistes. Pour le chef du groupe de An, on ne peut donner le vote que "s’il y a des garanties que les nouveaux électeurs soient suffisamment intégrés et n’aient pas subi de condamnations ou de dénonciations. Avec cette mesure, nombre d’extracommunautaires absolument non intégrés et sous procès vont voter". Sur la même longueur d’onde, Forza Italia qui a soulevé aussi des doutes sur la constitutionnalité de la mesure.

Si, comme il semble, lundi la mesure est approuvée, on passera jeudi à l’approbation des motions qui en découlent et donc on procèdera en septembre à la modification du règlement et du statut. A ce moment-là, les citoyens étrangers résidents pourront voter déjà à partir des élections de 2006.

Les étrangers résidents à Turin sont environ 73.000. Presque quatre mille les citoyens majeurs en provenance des pays de l’Union européenne jouissant de ce droit du moment où ils établissent leur résidence à Turin. Les citoyens en provenance de pays extra Ue qui pourraient profiter d’une telle possibilité sont environ 16.000. Parmi eux les citoyens originaires du Maroc seraient la majorité (presque 5.000, avec la plus grande concentration dans l’arrondissement VI - Barrière de Milan), suivis par les Roumains (ils sont presque 2.000), les Péruviens (peu plus que 1.500, 400 dans le seul troisième arrondissement, zone San Paolo) et les Philippins (peu plus que 1.000).

Des données qui montrent en partie seulement la même tendance de celles concernant les communautés étrangères résidentes à Turin. En effet, si la Roumanie et le Maroc ont le pourcentage d’immigration le plus élevé, avec respectivement vingt mille et quatorze mille résidents, il y a plusieurs pays ayant une migration vers notre ville qui se stabilise actuellement entre les mille et les cinq mille unités : Albanie (4.148), Chine (3278), Egypte (2171), Philippines (2.122), Nigeria (1981), Moldavie (1552), Brésil (1348) et Sénégal (1149).

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