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L’AFP en guerre contre les 35 heures ? Presse. Les syndicats se mobilisent...

Publie le jeudi 26 juillet 2007 par Open-Publishing

L’AFP en guerre contre les 35 heures ? Presse. Les syndicats se mobilisent après les déclarations du patron de l’agence.

de Sébastien Homer

L’AFP sera restée étonnamment calme durant toute la campagne présidentielle. À peine aura-t-on eu quelques échos des craintes suscitées par le rachat de Reuters par Thomson à qui, prophétique, l’agence française avait cédé sa filiale d’informations économiques AFX. « Pierre Louette, notre patron, a joué la discrétion, commente un journaliste. Maintenant que Sarkozy est au pouvoir, c’est bon, il peut se lâcher. »

En témoigne la négociation annuelle obligatoire qui s’est déroulée à la mi-juillet : « Pierre Louette a clairement dérapé, explique le secrétaire du CE (CGT) Patrick Kamenka. Non seulement sur le mode d’attribution des primes et des promotions - qui, jusque-là, étaient attribuées début mars avec un droit de regard des syndicats pour s’assurer que personne n’était oublié - mais surtout en laissant entendre que les 35 heures pourraient être remises en cause pour les journalistes de l’agence travaillant à l’étranger. » Sans parler, ajoute le syndicaliste, « de déclarations à l’emporte-pièce, notre patron ayant affirmé que dans un monde inégalitaire, il n’y avait pas de raison qu’à l’AFP il n’y ait pas d’inégalités. On n’est pas très loin du "travailler plus pour gagner plus" »…

Ces « dérapages » plus ou moins contrôlés ont suscité de la part des organisations syndicales de l’agence une réponse ferme, estimant dans un tract que « ces attaques frontales contre les acquis et les RTT sont totalement inadmissibles ». Une position réitérée en AG et lors du dernier CE. « Pierre Louette a quelque peu temporisé. Sur la forme. Mais pas sur le fond », nous dit-on.

Ainsi, dans une note, la direction a précisé qu’elle n’avait fait que proposer « que les RTT accumulées au cours d’un séjour à l’étranger puissent, au moment du retour au siège et sur la base du volontariat, être déposées sur un compte épar-gne temps exceptionnel, ou transformées selon des modalités à définir en une rémunération complémentaire ». Tout en concluant : « Alors que les négociations du futur contrat d’objectifs et de moyens 2008-2012 vont s’engager, l’agence mérite que soient abordées toutes les questions dans un esprit d’ouverture, afin que nous bâtissions son avenir ensemble. » Pour Patrick Kamenka, « on a donc eu affaire à un ballon d’essai en bonne et due forme, comme pour nous préparer à des négociations on ne peut plus ardues avec nos partenaires - en l’occurrence l’État et les éditeurs de presse - sur les futurs moyens de l’agence. Au moins savent-ils désormais qu’on est prêt à se mobiliser dès la rentrée ».

Car, comme le rappelle le syndicaliste : « On ne parle pas simplement là de nos acquis mais aussi de nos conditions de travail. Et donc de la qualité du service. Malheureusement, chez nous aussi, la masse salariale est devenue la seule variable d’ajustement. Or, c’est oublier que les 35 heures ont permis la création de plusieurs dizaines d’emplois à l’AFP. En tout cas, on ne peut qu’être inquiet face à certaines orientations, l’agence se montrant on ne peut plus tatillonne lorsqu’il s’agit de remplacer certains postes mais se disant prête à débloquer un demi-million d’euros dans AFP Debate, une filiale américaine interactive financée en partie par la pub. »

http://www.humanite.fr/2007-07-25_M...