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L’Espagne refuse le Visa à deux syndicalistes algériens : la CGT espagnole et "Solidaires" indignés

Publie le vendredi 19 juin 2009 par Open-Publishing

L’Espagne serait-elle en train de jouer le jeu du gouvernement algérien en refusant l’accès à son territoire de deux représentants du mouvement syndical autonome algérien ?

En effet, selon le journal francophone algérien "Le quotidien d’Oran" du 13 juin, deux syndicalistes algériens se sont vu refuser le visa qui leur aurait permis d’assister au 16e congrès ordinaire de la Confédération Générale du Travail (CGT) espagnole, qui s’est tenue à Malaga du 4 au 7 juin 2009.

Les deux syndicalistes, Rachid Malaoui, président du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) et Achour Idir, président de la Coordination des Lycées d’Algérie (CLA), ont dû être abasourdis par ce refus de visa qui était pour le moins inattendu.

La CGT espagnole qui avait "invité formellement" les deux algériens pour assister aux travaux du congrès a tout de suite réagi à ce "véto" injustifié en adressant aux autorités consulaires espagnoles à Alger une lettre de protestation contre le refus d’accorder des visas aux deux présidents de syndicat.

Dans une lettre datée du 8 juin 2009 et signée par José Pascual Rubio Cano, secrétaire national chargé des Affaires étrangères de la CGT, l’ambassade d’Espagne est accusée de porter atteinte à la liberté syndicale et à la libre circulation des personnes.

Le secrétaire aux relations internationales de la CGT a demandé à l’ambassade espagnole des « explications sur sa conduite ». Le responsable de la CGT dit avoir reçu un appel téléphonique du consulat donnant pour excuse , « le manque de données, comme la date de naissance d’un des camarades ».

Un argument qui n’a guère convaincu le responsable de la CGT qui continue de dénoncer une « agression intolérable ».

Le Quotidien d’Oran, qui a publié l’information samedi passé, nous informe aussi que, du côté de l’Hexagone, ce "niet" n’a pas manqué de susciter des réactions de la part du mouvement syndical français. La secrétaire générale du syndicat « Solidaire », Annick Coupé, a adressé une lettre de protestation à l’ambassadeur d’Espagne à Paris, en qualifiant le refus d’accorder des visas aux deux syndicalistes comme une « atteinte aux droits humains en général et à la liberté syndicale ».

Selon Annick Coupé, ce refus constitue en Europe « une nouveauté détestable » que même les « gouvernements réactionnaires du continent » n’ont pas osé faire. Pour elle, il est encore plus insupportable que cette mesure vienne d’un gouvernement qui se « proclame socialiste ».

Sans doute, l’Espagne qui, à travers ses compagnies pétrolières, a beaucoup d’investissements dans le sud algérien aurait-elle voulu plaire au gouvernement algérien avec qui elle entretient de "très bonnes relations".

 Des dizaines de manifestants de la CGT, devant le siège de la chancellerie algérienne à Madrid lors d’une manifestation en faveur des libertés syndicales en Algérie organisée il y a plus de deux ans.

 Source de l’information : Quotidien d’Oran