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L’étudiant gay harcelé par un assistant du ministre de la Justice du Michigan témoigne pour aider les jeunes LGBT suicidaires (video)
Publie le samedi 9 octobre 2010 par Open-PublishingChris Armstrong, 21 ans, homosexuel et président du comité des étudiants de l’Université du Michigan, intervient pour la première fois publiquement dans les médias après les mois de harcèlement qu’il subit de la part d’Andrew Shirvell, un assistant du ministre de la Justice de cet État. Le jeune homme préférait jusque là rester silencieux, mais la récente vague de suicides de jeunes LGBT l’a poussé à rompre le silence.
Nous vous en parlions la semaine dernière, le premier étudiant ouvertement gay à avoir été élu président du comité des étudiants de l’Université du Michigan, est harcelé depuis plusieurs mois par Andrew Shirvell, assistant du ministre de la Justice de cet État et ancien élève de cette université, parce qu’il est homosexuel, ou plutôt – selon les termes d’Andrew Shirvell – parce qu’il s’agit « d’un activiste homosexuel radical ». Andrew Shirvell a pris pour habitude, depuis l’élection de Chris Armstrong, de rester plusieurs heures devant la maison du jeune homme, de filmer l’extérieur de sa maison, de le suivre avec des pancartes insultantes. Il a même créé un blog intitulé Chris Armstrong Watch, sur lequel il poste des photos de l’étudiant recouvertes de drapeaux gays surmontés de croix gammées, et publie des articles dans lesquels il le traite de « nazi » et l’accuse d’être « le représentant de Satan ».
« EN VOYANT CES GOSSES, JE ME SUIS DIT QU’IL ÉTAIT IMPORTANT DE LEUR DIRE QUE LES CHOSES PEUVENT S’AMÉLIORER »
Depuis, Andrew Shirvell a été suspendu de ses fonctions au ministère de la Justice et l’Université du Michigan lui a interdit l’accès au campus, mais il continue d’être actif sur son blog et de harceler le jeune homosexuel. Et c’est dans ce contexte que Chris Armstrong a choisi de briser le silence, hier, dans l’émission d’Anderson Cooper sur CNN (retrouvez la vidéo en fin d’article).
« Étant donné ce qu’il m’est arrivé et étant donné les suicides de ces dernières semaines, il m’était difficile de ne pas dire quelque chose, explique-t-il. Honnêtement, je ne voulais pas me retrouver dans cette position et en parler, mais en voyant ces gosses penser qu’il valait mieux en finir avec la vie, je me suis dit qu’il était important de le faire, de leur faire comprendre que les choses peuvent s’améliorer et qu’il est important de savoir que l’on peut trouver de l’aide dans sa communauté, que l’on peut se tourner vers des amis et qu’ils peuvent nous soutenir. »
« Ce qui a été super c’est que l’Université du Michigan et toute ma famille et mes amis m’ont soutenu depuis le début et tout au long de cette histoire… », ajoute-t-il pour expliquer ce qui lui a permis de tenir ces derniers mois.
L’IMPORTANCE DE MENER À BIEN CE QUE SON PERSÉCUTEUR APPELLE SON « PROGRAMME RADICAL »
Andrew Shirvell l’accuse d’avoir un « programme radical » pour l’université. Concrètement, les trois points principaux du programme de Chris Armstrong sont : une extension des horaires de la cafeteria, des logements étudiants de « genre neutre » sur le campus et une réduction des frais d’inscription. Un programme que « beaucoup d’étudiants ont soutenu », indique le jeune homme, qui compte le mener à bien malgré les pressions.
« Ce qu’il vous est arrivé a eu beaucoup de résonance dans le pays, pas seulement dans le Michigan », commente le journaliste pour conclure cette interview. « Le fait que cela n’arrive pas qu’à des gosses, au lycée, mais aussi à un jeune homme, à la fac, à un adulte, et par un adulte, ça a surpris beaucoup de gens. Est-ce que ça vous a surpris vous aussi, alors que vous n’êtes plus au lycée, de continuer à être malmené, harcelé, de cette façon, par quelqu’un en position de pouvoir ? ». Et le jeune homme de répondre : « Ça a été très surprenant. Et je ne peux honnêtement rien dire sur toutes les choses qui ont été dites sur moi. Ce n’étaient pas mes mots. Et il faut comprendre que ces choses racontées à mon sujet ne sont pas mon problème (…) Les choses dites par quelqu’un en disent souvent plus sur la personne qui les dit… ».
Retrouvez ci-dessous la vidéo qui retrace toute cette affaire (l’interview de Chris Armstrong commence à 6’10 minutes) :