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L’européanisation en marche : Les Pays-Bas suppriment les mutuelles !
Publie le vendredi 24 juin 2005 par Open-Publishing6 commentaires
altermonde.levillage-REÇU DE JEAN-MARIE-vendredi 24 juin 2005
C’est bon de le rappeler quand même : ce qui se passe en matière de régression sociale dans un pays de l’UE est appliqué quelque temps après aux autres membres de l’UE ... Demandez donc aux Allemands s’il n’y pas eu de réformes des retraites chez eux, juste après la réforme Fillon en France ? Attendons-nous au pire du côté de la sécu !
jm
Imaginez : le gouvernement décide qu’au 1er janvier vous n’avez plus de mutuelle et que vous devez prendre une assurance maladie privée. C’est ce qui se passe aux Pays-Bas.
Dr Harrie Dewitte
15-06-2005
Les Pays-Bas suppriment les mutuelles : http://www.ptb.be/scripts/article.phtml?lang=1&obid=27534#1
Depuis la Seconde guerre mondiale, la majeure partie des Hollandais ont une mutuelle, comme dans la plupart des pays européens. Mais le gouvernement Balkenende va supprimer l’assurance maladie dès le 1er janvier 2006. Toute personne résidant aux Pays-Bas va devoir se mettre en quête d’un « assureur santé » auprès duquel il contractera une police d’assurance maladie. En d’autres termes, l’assurance maladie sera complètement privatisée.
Tout le monde sera obligé de conclure cette assurance et paiera à cet effet une prime fixe. Le ministère de la Santé publique a déjà calculé que cette prime va s’élever à 1.030 euros par an. Soit trois fois l’actuelle prime des mutualités.
Pour plus de six millions de Hollandais, ça va être une telle saignée financière que, durant les premières années, ils vont recevoir un subside des impôts. Pour financer ces subsides, un impôt supplémentaire va encore être retenu via l’employeur et en fonction du salaire. Mais cela aussi constitue une grosse ficelle du gouvernement afin de forcer les habitants les plus pauvres, le groupe le plus vulnérable, à franchir le pas.
« Navré, ce traitement ne figure pas dans votre police »
Les gens à bas revenus vont chercher une police qui leur coûtera le moins cher possible. Ainsi, ils garderont une partie de leurs subsides. Hélas ! plus tard, si leur enfant, par exemple, doit être hospitalisé, on leur dira : « Navré, madame, mais ce traitement ne figure pas dans votre police, nous ne pouvons pas soigner votre enfant ». Et, du coup, nous retrouverons la rude réalité du début du siècle dernier : pas d’argent, pas d’assurance et pas de soins.
Les assureurs santé se voient imposer un certain nombre d’obligations. Ils doivent permettre à tout le monde d’avoir accès à l’éventail de base des soins de santé. Ils ne peuvent non plus établir des différences de primes en fonction de l’âge ou du risque pour la santé. Un fumeur invétéré ou quelqu’un qui est trop gros ne doit donc pas payer de prime supplémentaire.
À première vue, pas grand-chose ne change donc par rapport à la situation actuelle. L’apparence est trompeuse. Car l’assureur santé peut rendre très peu attrayant l’éventail de base pour ceux qui ne payent pas d’assurance complémentaire. Il peut imposer toutes sortes de limitations au patient. Il peut par exemple obliger le patient à changer de médecin ou d’hôpital. Ainsi, pour une opération aux yeux, par exemple, il peut forcer le patient à se rendre dans un hôpital situé à l’autre bout du pays.
Le gouvernement définit ce qui figure dans l’éventail de base. Pour l’instant, il s’agit de 95% des prestations de soins actuelles. Les soins dentaires et la kiné ont déjà été supprimés. Pour cela, il faut contracter une assurance complémentaire. Tout le monde sait toutefois que la médecine se développe très rapidement : nouvelles techniques de traitement, nouveaux matériaux, nouvelles prothèses. Et tout cela ne figurera plus dans la panoplie de base.
Un second éventail pour qui en a les moyens
Et ici surgit un second problème : tous les soins complémentaires doivent être couverts par une assurance complémentaire. Celle-ci n’est pas obligatoire. Ici, les primes fixes n’ont pas cours et l’assureur santé peut refuser les patients à risque. On estime qu’environ 30% de la population va devoir payer une prime beaucoup plus chère ou se voir carrément refusée : personnes âgées, invalides, handicapés, malades
Les compagnies d’assurances n’ont rien d’institutions de bienfaisance. Elles veulent engranger un maximum de bénéfices. Elles vont donc faire de leur mieux pour exclure de leur fichier clientèle les personnes présentant un risque de santé. À moins que ces personnes ne soient disposées à payer une prime bien plus élevée.
De plus, les assurances complémentaires sont le royaume des « petits caractères ». Vous savez, vous croyez être assuré pour tout mais, quand vous avez besoin d’une nouvelle prothèse du genou, il s’avère qu’elle ne figure justement pas dans votre assurance. D’après l’association hollandaise des consommateurs, il existe déjà aujourd’hui plus de mille polices différentes. Un chat n’y retrouverait pas ses jeunes.
Au fait, cette réforme n’est pas une idée de l’actuel ministre de la Santé publique, Hoogervorst. Ellle avait déjà été proposée en 1987 par Wisse Dekker, un ancien grand patron de Philips.
Les médecins disent adieu au secret professionnel : http://www.ptb.be/scripts/article.phtml?lang=1&obid=27534#2
À partir du 1er janvier, les pouvoirs publics hollandais vont céder aux compagnies d’assurances une bonne partie de leurs pouvoirs sur l’organisation des soins de santé. Cette organisation sera donc fondée sur la maximisation des bénéfices.
Les assureurs vont également exercer une grande influence sur les hôpitaux. Aujourd’hui, un patient peut se rendre dans un hôpital de son choix. Ses frais lui sont remboursés selon une convention. À l’avenir, le patient devra se rendre dans l’hôpital choisi par l’assureur. En effet, celui-ci va conclure des contrats avec les hôpitaux qui dispensent les soins les moins onéreux.
Actuellement, dans le bloc opératoire d’un hôpital, on pratique 23 sortes d’interventions. On a calculé qu’il est 20% moins cher de ne pratiquer qu’une sorte d’opération, à la chaîne. Ainsi, une assurance peut conclure un contrat pour des opérations de la hanche avec un hôpital de Groningue, à l’extrême nord des Pays-Bas. Tous les patients, même ceux de Maastricht, à l’extrême sud, vont donc devoir se faire opérer de la hanche à Groningue.
Aux Etats-Unis, cela fait des années que l’on pratique ce système : la seule chose qui compte, c’est le prix. Le plus bas possible. Et quand les assurances auront le pouvoir, les prix vont baisser et, partant, la qualité aussi.
commentaire de JEan (altermonde) :
Qui pourra encore s’étonner, dans les castes élitistes d’Europe et d’ailleurs, qu’un jour, sans doute plus si lointain, désormais, ce sont les fusils, les faux et la haine qui saisiront la rue ? Qui pourra s’étonner du bain de sang qui se prépare et dont seuls seront responsables face à l’histoire et face à Dieu (pour ceux qui croient en Lui) les monstres qui appliquent ce genre de mesures ?
Que de crimes ! Que de haine semée chaque jour...
Jean Dornac
http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3069
Messages
1. > L’européanisation en marche : Les Pays-Bas suppriment les mutuelles ! , 24 juin 2005, 17:17
c’est .. terrible, et la réaction des hollandais qu’en est-elle ?
1. > L’européanisation en marche : Les Pays-Bas suppriment les mutuelles ! , 24 juin 2005, 22:36
"C’est ... terrible".
Ce premier commentaire n’est pas à prendre au 1er degré, mais émanant plus probablement d’un privilégié de l’ultra-libéralisme.
2. > L’européanisation en marche : Les Pays-Bas suppriment les mutuelles ! , 24 juin 2005, 18:16
C’est bizarre : les comptes de la sécu touchent des fonds abyssaux depuis 2 ans en France... est-ce une manière de nous préparer à l’incontournable privatisation de la sécu ??
Marianne
3. > L’européanisation en marche : Les Pays-Bas suppriment les mutuelles ! , 24 juin 2005, 20:18
Bonjour,
Voici deux extraits de la DIRECTIVE 92/49/CEE DU CONSEIL du 18 juin 1992 portant coordination des dispostions législatives, réglementaires et administratives concernant l’assurance directe AUTRE QUE L’ASSURANCE SUR LA VIE (vous pourrez trouver l’intégralité de cette directive sur internet en tapant simplement 92/49/CEE) :
...
CONSIDERANT (10) : Considérant que le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures et implique l’accès à l’ensemble des activités d’assurances autres que l’assurance sur la vie dans toute la communauté et, dès lors, la possibilité pour tout assureur dûment agréé de couvrir n’importe quel risque parmi ceux visés à l’annexe de la directive 73/239/CEE ; qu’à cet effet il est NECESSAIRE DE SUPPRIMER TOUT MONOPOLE DONT JOUISSENT CERTAINS ORGANISMES DANS CERTAINS ETATS MEMBRES pour la couverture de certains risques ;
...
CONSIDERANT (23) : Considérant que la nature et les conséquences sociales des contrats d’assurance maladie justifient que les autorités de l’Etat membre où le risque est situé exigent la notification systématique des conditions générales et spéciales de ces contrats afin de vérifier que ceux-ci se substituent partiellement ou entièrement A LA COUVERTURE MALADIE OFFERTE PAR LE REGIME DE SECURITE SOCIALE, la distingue des autres branches de l’assurance dommages et de l’assurance vie dans la mesure où il est nécessaire de garantir que les preneurs d’assurance ont un accès effectif à une assurance maladie privée ou souscrite sur une base volontaire indépendamment de leur âge et de leur état de santé ;
...
Au vu de cette directive et bien que, sur le site officielle de la Sécurité Sociale figure un démenti de tout risque de privatisation, j’avoue personnellement être très perplexe quant à l’interprétation qui peut être donnée à cette directive.
MS
1. > L’européanisation en marche : Les Pays-Bas suppriment les mutuelles ! , 25 juin 2005, 13:36
je me reprends ; c’est TERRIBLE (2 .. pour montrer mon effarement dsl pour le faux sens )
4. > L’européanisation en marche : Les Pays-Bas suppriment les mutuelles ! , 27 juin 2005, 19:53
C’est terrible, ...je peux que rejoindre la conclusion de jean Dornac
Qui pourra encore s’étonner, dans les castes élitistes d’Europe et d’ailleurs, qu’un jour, sans doute plus si lointain, désormais, ce sont les fusils, les faux et la haine qui saisiront la rue ? Qui pourra s’étonner du bain de sang qui se prépare et dont seuls seront responsables face à l’histoire et face à Dieu (pour ceux qui croient en Lui) les monstres qui appliquent ce genre de mesures ?
Que de crimes ! Que de haine semée chaque jour...
et ce silence dans la presse !
à part Bellaciao et Altermonde.levillage aucune info !
Michel 1955